
Les fans de death-metal ultra brutal limite grind se souviennent de "Tormenting the Pacifist", le premier album d’ Imperial Sodomy sorti en 2002 qui leur avait littéralement atomisé l’oignon. Depuis plus rien ou presque, des milliers d‘anus erraient à la dérive et commençait sérieusement à trouver le temps long. On croyait le groupe bel et bien disparu dans les profondeurs abyssales de l’oubli. Fin 2004, complètement restructurée, l’équipe de sodomistes est de retour avec la suite de leurs aventures au pays du blast-beat à la doggy-style. Et "Demolished" va vous pulvériser en cendres fumantes ce qui ressemble encore aujourd’hui à des oreilles. Voici une interview en novembre 2004.
>Putain, ça fait plaisir de vous voir de retour ! On a failli
vous oublier depuis "Torrnenting The Pacifist". Que s’est-il
passer chez Imperial Sodomy ? Vous aviez splitté, c’est ça
?
Non, nous n’avons pas splitté, mais nous ne sommes pas passé
loin car le groupe a connu pas mal de changements de line-up pour finalement
se stabiliser courant 2003. Nous revenons avec toujours l’envie de bourriner
nos instruments mais en ayant progressé et cela s’entend sur le
nouvel album.
>Votre line-up est donc entièrement remanié. Pourquoi
ne pas avoir changé de nom tout simplement ? Royal Cunnilingus : ça
ne vous plaisait pas ?
Nous n’avions aucune raison de changer de nom de groupe car tu sais, les
ex-membres d’Imperial Sodomy et les actuels membres se connaissent très
bien et l’esprit du groupe est resté le même et s’est
transmis j’allais dire de génération en génération
! Il reste tout de même Bleuargh (guitare) qui joue sur les deux albums.
>Certains risquent d’avancer que garder le même nom
avec une équipe si différente, ça n’est pas très
honnête. Qu’as-tu à leur répondre ?
Ma réponse est celle que je viens de donner… Pas très honnête,
je suis pas d’accord, car cela s’est fait progressivement d’une
part. D’autre part personne ne s’est opposé à cela,
au contraire, ceux qui sont parti n’auraient souhaité en aucun
cas que le groupe disparaisse ! D’alleurs, "Demolished" est
la suite de "Tormenting the Pacifist", c’est l’évolution
du groupe. Et si vous écoutez les deux albums, on reconnaît bien
un tronc commun qui permet d’étayer ma thèse. Cela s’explique
très bien car Imperial est formé d’ex-membres et d’actuels
membres de Devilium(r.i.p.) et Belef, groupes de la horde Criminal records(r.i.p.).
>Votre nouvel album s’appelle "Demolished". On y
reconnaît la patte barbare d’Imperial Sodomy même si votre
death-metal a sensiblement évolué. D’après toi, quelles
sont les différences principales par rapport à "Torrnenting
The Pacifist" ?
"Demolished" est tout simplement plus varié, il y a plus de
cassures, de changements de tempo soudains. La linéarité est moins
ressentie, le son est meilleur, les jeux d’instruments et de voix font
de cet album un album tout simplement plus pro tout en gardant cette agressivité
représentée par des blasts donnant maux de tête, ces guitares
et basse infernales, et ces vocaux barbariques comme sait le faire Mordred…
>Comment se sont déroulées les sessions d’enregistrement en studio ? C’était open-bar toute la journée ? Plus sérieusement, êtes-vous satisfait à 100% du résultat final ou y a t’il des détails que vou
s auriez aimé améliorer si vous en aviez
eu le temps / l’argent ?Non, les séances d’enregistrement se sont passées dans la plus propre sobriété ! Si tu veux t’appliquer, tu ne bois pas c’est une évidence ! Tout comme en concert (tu peux être un peu chaud mais pas bourré en live). J’ai d’abord enregistré tout seul chez moi la batterie en deux jours, c’était marrant j’appuyais sur "record" et je courrais vite à ma batterie pour jouer le morceau jusqu’au bout, donc aucun drop de batterie et aucune retouche. Tout est resté tel quel. Ensuite, les autres ont mis peu de temps pour enregistrer leurs parties, nous n’avons pas galéré. C’est Mordrir (guitare) qui s’est occupé de l’enregistrement, et croyez moi avec les moyens qu’on avait, il a fait du très bon boulot. Comme quoi avec un peu d’oreilles et de la passion, le petit matos peut être compensé par du travail, et le résultat est plus que satisfaisant pour nous. D’ailleurs lorsqu’on a fait écouté au mec du studio où on devait enregistrer au départ, il était dégoûté ! Si bien qu\'on ne s’est pas dit "si on avait eu tel ou tel matos…", non on l’a fait comme ça. Ça s’est très bien passé et notre but est tout de même d’acquérir du matos peu à peu mais le top c’est d’enregistrer chez soi, même si certains peuvent dirent qu’il faut une oreille extérieure, c’est vrai. Mais le stress est quelque chose de pénible quand tu sais que t’as pas tout le temps en studio. Finalement, on a mis peu de temps mais peut-être grâce au fait qu’on était chez nous, décontractés…
>Criminal records, le label qui avait sorti votre premier opus a
fermé ses portes. Connaissez-vous les raisons de ce fiasco ?
Je ne m’étendrais pas sur le sujet, mais en gros le label manager
de Criminal records ne se sentait plus de gérer seul le label, et un
trop gros stress l’envahissait. Et pareil au sein du groupe (aussi ex-vocals
dans Imperial Sodomy). Il faut dire qu’il a fait du bon boulot, car il
est loin d’être évident de gérer un petit label au
milieu des grands qui ont le contrôle depuis des années. Dans l’underground,
il faut être passionné mais il peut arriver un moment où
tu te dis : "mais pourquoi je continue… c’est ingérable…il
faut des thunes…", je peux concevoir sa réaction.
>A présent vous êtes chez Diamond Prod. Qu’est
ce qui vous a séduit chez Jérome ?
Oui, Jérôme est un passionné de métal et non quelqu’un
qui cherche à se faire des thunes, il fait du bon boulot et a pas mal
de contacts. Nous avons signé chez Diamond Prod, car après de
nombreuses démarches auprès des plus grands, le temps de réponse,
les réponses vagues du style "notre planning est overbooké"…
et autres réponses du genre ou tout simplement négatives, nous
préférions sortir vite cet album sans plus attendre de manière
à envisager avec cette sortie un bagage suffisant pour intéresser
cette fois une plus grosse prod. Et Jérôme est le premier à
nous encourager dans ce sens.
>Au niveau des paroles, vos textes traitent essentiellement de démembrements,
de viols et de divers outrages. Faut-il y voir un coté pas très
sérieux, plutôt grand-guignolesque comme dans le cinéma
gore à la Braindead / Reanimator / Evil Dead ? Ou alors vous avez vraiment
la haine du genre humain ?
Eh bien prend Deicide, depuis 1990 les paroles sont les même su
r tous
les albums, non ? Pour autant es-tu mort de rire quand tu vois que Deicide nomme
un de leur dernier morceau donc en 2004 "Fuck Your God" ? Pas moi,
je trouve ça brutal et abusé, le fait d’insister, d’être
lourd, gras, lancinant, saoulant… est propre au death-metal et tant mieux.
C’est la même chose pour Imperial Sodomy, les paroles sont tout
simplement brutales, basiques, violentes, sans détour, directes comme
le blast qui les enrichie. Je peux comprendre le côté second degré
auquel tu fais allusion, mais nous sommes les premiers à rigoler devant
notre basicité, et ces paroles sont géniales j’inciste.
Et puis sans parler du death-metal, notre haine envers les humains est une évidence,
mais aujourd’hui qui ne déteste pas le genre humain ? Peu d’individu
au fond, croyez moi.
>Comment se passe le processus de composition au sein d’Imperial
Sodomy ? Y a t’il un leader qui apporte les bases de chaque nouveau titre,
ou est-ce une démarche très ouverte ou chacun participe ?
De manière assez traditionnelle, un gratteux ou le bassiste compose un
morceau qui prend forme en répète avec les arrangements de chacun
et voilà tout. Je suis libre de faire ce que je veux sur les riffs, en
principe quand on a un nouveau morceau, le soir avant de me mettre dans mon
beau pyjama Imperial Sodomy, je me chante le morceau dans ma tête tout
en imaginant des parties de batterie.
>La scène death-metal de la Cote d’Azur est très
prolifique depuis déjà fort longtemps. Y a t’il une véritable
esprit de cohésion, de soutien mutuel (pour trouver des dates ou autre)
? Ou c’est chacun sa merde ?
Non, c’est pas ce que tu crois, la Côte d’Azur n’est
pas terrible en matière de manifestations métal. Les seuls groupes
extrêmes ici sont Imperial Sodomy, Belef, Addicted, Artefact,Kabbal…
Mais le soutien n’y est pas, d’ailleurs, il n’y a pas d’associations
métal ici, et trop peu de salles sont susceptibles de nous faire jouer.
Nous visons les pubs ici ou de temps en temps plein air avec un groupe electrogène
dans la forêt mais la plupart du temps, nous bougeons ailleurs minimum
sur Marseille où réside Virgil de Several Bleeds records, ou bien
entendu partout en France.
>Je crois que certains d’entre vous jouent également
dans d’autres formations (Belef, Agressor…). Tu peux nous éclairer
sur ce sujet ?
T’as vraiment envie de te tapper une migraine ou quoi ? C’est compliqué
: je joue dans Belef et dans Agressor, jusque là très simple…
Mordred (chant) joue également dans Belef, Mordrir (guitare) fait la
basse dans Belef, nous sommes donc trois d’Imperial à jouer dans
Belef.
>Quels sont vos projets à l’heure actuelle ? Trouver
des concerts est-il une priorité chez vous ?
Oui, trouver des concerts est un des principaux objectifs du groupe, le mieux
est d’aller sur notre site pour consulter nos prochaines dates. Nous envisageons
une petite tournée en mars et d’autres dates étalées
sur l’année. D’autre projets sont envisagés mais pour
l’instant je n’ai pas les infos nécessaires. Et puis, comme
je te le disais, trouver un label qui pourrait nous permettre de jouer encore
plus et surtout de partir à l’étranger.
>Comment décrirais-tu le death-metal à un extraterrestre
sourd qui vient de débarquer sur terre?
Vas t’acheter une paire d’oreilles.
>Je te laisse le mot de la fin, merci à toi.
Eh bien que dire… Ah si ! Le death-metal canalise notre violence, et permet
d’éviter pas mal de meurtres…











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