ARCH ENEMY
STIGMATA (Album)
1998, Century Media




Nightwing : 17/20
Deuxième album du combo suédois, Stigmata fait partie des trois albums constituant les débuts d’Arch Enemy, avant que ce-dernier ne soit sacré parmi les groupes les plus populaires de death mélodique ( la présence d’Angela Gossow ayant largement contribué à ce succès).
C’est donc avec une attention toute particulière qu’il vous faudra aborder cet album très riche, se positionnant entre les balbutiements du groupe et la maturité.
Stigmata frappe par son côté un peu naïf, regorgeant de compos se voulant à la fois directes et colorées. Ne cherchez pas de structures alambiquées ou de breaks complexes, Stigmata se veut accrocheur, relativement simple (pour du death entendons nous bien), et diablement efficace.

Le morceau Beast of Man, ouvrant le cortège en est la preuve vivante. Rythmique soutenue, compacte, refrain catchy et petits phrasés guitaristiques sympathiques. Voila de quoi ouvrir l’album de manière tout à fait enthousiasmante. S’ensuit un court instrumental ( Stigmata) magnifiquement orchestré : rythmique lourde et plombée sur laquelle glissent de jolis soli sweepés, très mélodiques cela va sans dire. On retrouve la griffe de ce cher Michael, plus inspiré que jamais. Toute l’expérience acquise pendant les années durant lesquelles il a officié dans les rangs de Carcass, transparaît ici, sans pour cela étouffer la vague d’inspiration nouvelle qui enveloppe l’opus. En témoignent des titres tels que Sinister Mephisto, morceau purement jouissif au refrain facilement mémorisable et le pachydermique Dark of the Sun, sombre et décadent.
Autant dire, qu’instrumentalement parlant, Arch Enemy maîtrise déjà parfaitement son sujet.
Mention spéciale au solo de Let the Killing be, grandiose tout simplement. Magnifiquement placé sur l’arpège en son clair qui ponctue le milieu du morceau, la guitare d’Amott fait monter les larmes aux yeux. Il en va de même sur le Bridge of Destiny, titre vitaminé qui s’adoucit un instant pour faire retentir un magnifique solo, à la fois empli de candeur et de dissonance.
Le mélange improbable entre agressivité et mélodie est déjà très présent dans Stigmata nous démontrant la volonté d’Arch Enemy d’en faire sa marque de fabrique, et ce, dès leurs débuts.
Titre légèrement différent qui apporte un trait particulier à l’album, le fantastique Tears of the dead avec sa rythmique empruntée au Black metal et son refrain mystique achève de nous séduire.


Chronique encensoire me direz-vous… Je vais tout de même mettre un petit bémol sur le chant de Johan Liiva, qui, sans être désagréable, se veut un peu poussif par moment et répétitif. Autre petit point noir, la longueur de certains morceaux un peu trop prononcée (je pense à Dark of the Sun en particulier) qui peut avoir tendance à faire redescendre la température.

La production est tout à fait correcte sans pour autant égaler celle des albums d’Arch Enemy plus récents nous nous en doutons bien(on est en 1998 ne l’oublions pas).

Mis à part cela, Stigmata est un très bon album qui fera passer un excellent moment à tous les accros des frères Amott.
Moins abouti qu’un Doomsday Machine, moins froid qu’un Anthems of Rebellion, moins brut qu’un Rise of the Tyrant, moins Thrashy qu’un Wages of Sin; Stigmata est pourtant l’album le plus touchant d’Arch Enemy; très émotionnel et si candide. C’est pourquoi il a une place spéciale dans mon cœur.
Il dégage un charme et une fraîcheur tout à fait envoûtants. A vous dans découvrir les secrets.
Persuadé qu’il saura vous séduire, Stigmata a définitivement sa place dans votre discographie…

2009-02-12 00:00:00