ARCH ENEMY
BLACK EARTH (Album)
1996, Wrong Again Records




sargeist : 14/20
On peut dire que la sortie de ce premier Arch Enemy a fait parlé d'elle à l'époque. Imaginez, le prestigieux Michael Amott (ex Carcass), accompagné de son jeune frère Christopher, petit prodige de la 6 cordes. L'alliance de l'expérience et de la fougue. Et ce "Black Earth" en vaut la peine musicalement. Sorti chez le encore petit Regain Records en 1996, en pleine effervescence Death Mélodique Suédois, cet album a de quoi surprendre.

On tient ici un Death innovant, plus lourd que les Desolation et consorts, bourré d'influences Stoner (Spiritual Beggars n'y est pas étranger...)ou Heavy, accompagné du feeling soliste de Michael, contrebalancé de la plus belle des facons par la technique de Christopher. Des solis illuminés de mélodies et d'inspiration (je n'éxagère pas, il s'agit à mes yeux d'un des principaux intêrets d'Arch Enemy). Les vocaux hurlés de Johan Liiva ne sont pas en reste, pas toujours bien en place, mais bien amples et profonds.

La production fait bien évidemment la part belle aux guitares, au détriment d'ailleurs de la batterie de Erlandsson, mixée faiblement. Le son est gras et bien saturé, profond mais clair.

Certes on sent ca et là, malgré l'expérience de Michael, quelques erreurs de jeunesse, quelques répétitions et lourdeurs comme sur "Idolatress" et le Doom "Fields Of Desolation", mais arriver à se trouver un style dès le premier album, chapeau bas. On y croise néanmoins quelques influences frappantes ca et là, comme le court instrumental "Demoniality" riff monolithique purement Sabbathien dans l'âme. Ou ce solo de fin sur le dernier morceau, "Fields Of Desolation" encore, qui n'est, avouons le, qu'une sorte de copie en plus pâle du solo mythique de Rhandy Rhoads sur "Mister Crowley" d'Ozzy (écoutez, c'est frappant).

Mais l'album est vraiment varié. Entre le premier titre "Bury Me An Angel", à l'accroche quelque peu Desolation, doté d'un solo plein de feeling mélancolique, et le second, "Dark Insanity", plus bourrin et simpliste, avec un beau pattern de batterie, peu de points communs. Chaque titre a sa construction propre, avec cette patte déjà reconnaissable.

Mon titre préféré est de loin "Eureka", très rythmique, avec un bon riff Carcass période Heartwork, et un solo typiquement Heavy. L'opposition entre ces gros riffs Death Thrash et ces solis Heavy joués dans le ton juste, mélodiques et non distordus, voila encore selon moi un des attraits principaux d'Arch Enemy . Notons aussi le court instrumental "Time Capsule", assez étrange, et "Idolatress", speederie bien sentie couplée à un gros refrain pachydermique. Je trouve néanmoins "Cosmic Retribution" et "Transmigration Macabre" un poil moins marquants de par des refrains plus anodins et des riffs moins intéressants malgré leur rythme soutenu. C'est bien relatif... mais je vais pas vous refaire le couplet sur les solis, tous magnifiques.

La version réeditée européenne de 2002 est plus opulente que les éditions originales japonaises, outre un nouveau livret, elle contient 3 inédits, dont des reprises de "Ides Of March" et "Aces High" de Maiden, quelque peu ratés à mon sens. Disons que pour moi, Maiden est tellement parfait, que toutes reprises d'eux est un peu loupée. Et puis, Maiden en Death...

Pour conclure, un premier essai très convainquant, qui laissait augurer du meilleur, et un peu stoppé par le semi ratage que constitue l'album suivant.

14/20

Tuerie: "Eureka", "Bury Me An Angel"
Moins bon mais néanmoins mangeable: "Transmigration Macabre", "Cosmic Retribution"

2007-07-26 00:00:00


Yoan
Comme beaucoup de monde mes premiers albums écoutés de Arch Enemy sont Wages of Sin et Anthems of Rebellion, autrement dit ceux où Angela Gossow a fait exploser la popularité du groupe, mais il serait stupide d’oublier que le groupe existait avant qu’elle n’y soit. J’ai donc entrepris la tache de « revenir aux sources » du groupe, histoire de voir ce que ça donnait à l’époque. En écoutant donc leur premier album datant de presque 10 ans déjà ! Mais attention, cela ne veut pas dire que les musiciens étaient des débutants pour autant, Michael Amott (qui a enregistré aussi la basse) a déjà enregistré 2 albums avec Carcass (dont le génial Heartwork !), le batteur a lui joué dans In Flames

Trêve de bavardages! Passons à l’écoute de l’album ! Cette idée d’avoir affaire à un groupe peu expérimenté (ce qui est vrai si l’on compare à Doomsday Machine), se renforce dans les premières secondes où le groupe envoie la patate pas très subtilement avec une batterie qui vous hache un rythme qui vous ferait presque mal à la tête. Alors forcément on se dit « bon, ok, accroche toi, attend de voir ce que donne la suite ». Heureusement on finit par s’habituer au rythmiques de la batterie qui ne sont aussi « basiques » seulement 2 où 3 fois et l’ on s’aperçoit rapidement que les riffs de guitares qui assurent sont bien là, sans oublier les bon solos qui soulignent le coté mélodique de Arch Enemy bien sûr ! Sans rentrer dans le détail les 5 premiers morceaux sont relativement bourrins pour du Arch Enemy, mais ce n'est pas moche ! Et les envolées de solos vous permettent de vous faire décoller juste assez avant que ça ne soit trop lourds. Le meilleur, c’est celui du 5ème morceau où apparaît là où on ne l’attend pas, un petit break à l’acoustique qui rend très bien ma foi, et contrastant avec l’atmosphère de l’album. Ensuite on a le droit à un petit instrumental d’1‘19’, Demoniality qui me fait énormément penser à Spirital Beggars (où joue Michael Amott) (de ce que j’en ai écouté : L'album Demons). Le morceau suivant (Transmigration Macabre, qui n’est pas en français malgré la place de l’adjectif) reprend le même style que le début de l'album. Le suivant est une balade instrumentale dont on ne regrette que la duré limité (1’09’), pour reprendre sur du bourrin (décidément cet album est un véritable exercice d’écoute !! presque du Opeth !). Ce morceau, Field of Desolation est à mon goût le meilleur de l’album et est un de mes préférés du groupe, avec de bon riffs qui avec une atmosphère toujours lourde et agressive vous rentre dans les oreilles comme dans du beurre, parfait pour arrêter l’écoute ici.

Mais il reste 3 bonus sur la réédition européenne de 2002, (les 2 premier étant exlusivement japonais en 96). Ils sont assez différend du reste de l'album. Le deuxième est un instrumental (edit : une reprise de Iron Maiden , The Ides of March) : avec accords de guitare qu’on laissent sonner accompagnés de beaux roulements de tambour, faisant monter l’intensité jusqu’au solo, pour finir en revenant sur le riff du début. Le titre concluant le CD (seulement sur la réédition de 2002 donc) est une autre reprise des Maiden : Desolation. Le son plus puissant que l’originale, mais forcément la voie death casse la mélodie chantée par Bruce Dickinson.

Oups, je crois avoir oublié de parler du chanteur justement. Je crois avoir compris que le groupe l’avait jarté parce qu’il n’avait pas la personnalité nécessaire pour un bon frontman. En tout cas, je trouve que sur l’album il vaut autant que la chanteuse dans un registre assez différent forcément. Toujours agressif mais peut-être moins « frénétiquement démoniaque » (si vous comprenez pas ce que je veux dire, c’est normal, faite vous une idée en écoutant !). Parfois on dirait un peu de la prose, ce qui lui donne plus d’émotion je trouve. J’adore la fin de Eureka (le 3ème morceau) où on sent vraiment du désespoir presque comme si il pleurait, vraiment dommage qu’il n’ait pas exploité ça plus souvent.

Pour conclure, je dirais que c’est un bon album bourrin (grâce au gros riffs appuyés par une batterie bien puissante) et de bon goût à la fois (les solos magiques et les instrumentales). Je lui met un bon 13, mais sachez que j’ai vraiment voulu lui mettre un 18 à certains moments où je l’écoutait.

2005-12-14 00:00:00