Redemptor Hominis : Prémices I - IV
Les paroles
1. QUOD SUPRA NOS, NIHIL AD NOS - DIEUX
Il est des êtres au cur sans vie
Qui aux maîtres pas plus qu'au temps épris
Ne peuvent se soumettre sans larmes ni dépit
Et finir traîtres accusés de mutinerie
Mêlant colique et nausée, eux se sentent affreux
De se voir émaciés, de se savoir hideux
A leurs yeux torves l'avenir se dérobe
Eternité et désespoir les enrobent
Leur bienveillante caresse
Attise notre tristesse
Les mécaniques célestes ont leur secret
Notre monde est leur plus beau méfait
Les ogres de barbarie
Les orgies byzantines
Les gorges de borborygmes
Informes de brimades iniques
De qui sont-ils les jouets, pauvres diables
De quel triste cycle immuable
Ces dieux se gavent ?
Les hommes se débattent ?
Tel fut l'Olympe, telle est la croix
Tel croît le croissant
Même les bêtes ne se complaisent pas
A répandre leur propre sang
Et subissent seulement la loi du puissant
Ignorant celle du divin. Pour autant ...
S'en portent-t-elles moins bien ?
S'emportent-t-elles plus loin ?
Les ogres de barbarie
Le feu des astres
L'âme de notre âtre
Les maîtres de l'oubli
Là où même les rêves ne vont pas
Ils font de leur éthernité
Un bien subtil moment de volupté
Et n'ont que faire de notre foi
Tel fiert qui ne tue pas,
Nos visions les atteignent
Mais ne les blessent pas
Leurs corps s'évadent, leurs esprits se fanent
Se terrant, morfondus, agonisants
Vie si pure effrayée par les hommes
Face au feu et à l'acier impuissants
Ils restent à jamais aux creux des planètes mortes
Temps si futile à la peau si rouge,
Abysses si profonds aux appels si doux
Ce flot continu de liquide vital
Perpétuelle torture par la flamme
Visions suicidaires de corps si pales
Entrailles profanées par le fil de la lame
Voilà ce qu'ils entrevoient !
Dans ces contrées le murmure de la mort
Par le vent sans cesse chuchotée
Dans leur tête, nos cris toujours plus forts
Baignant leur âme, tout ce sang écoulé.
Bloody tides of time
A travers les âges, la foi piétinée
Bloody tides of time
A travers les hommes, la pitié étranglée
Les portes entrouvertes sur leur péché.
« Déluge, fond sur l'humanité
Néant, condamne les hommes
Pervers sont ils, assourdis par le sang
Coulant au creux de leurs oreilles
Leurs visions brûlées par la chaleur
Si proche de l'enfer »
Recluse en leur sein, fille du péché
L'humanité était leur ambition ; de leur méfait
Pour toujours ils veulent désormais s'expurger.
Il doit en être de même de notre coté.
Les lambeaux inanimés des êtres aimés, décharnés
Séduisent les larmes
L'humanité vengeresse, Erynie macabre et assoiffée
Appelle les armes
Et toutes choses qui nous rendent éphémères
Envieux et ainsi cruels
Au nom de nos aïeux prêt à croiser le fer
Bénie par le sang de notre père
Ma vie indigne vaut bien mieux que la leur
Car orpheline, elle seule a sa valeur
De tonnerre étincelant en orage nébuleux
Mon esprit est un ravin au fond insondable
Aux parois insécables
Ouvert aux portes des cieux
Prêt à rompre avec ces dieux !
2. INDE, VIAE ET LACRIMAE - CULTE
Les visions effarantes de catins trop idiotes,
De pêcheurs imbéciles affligés par la peine,
Erigèrent un règne nourri de sacrifices,
Abreuvé de son propre sang,
doré jusqu'au calice.
Des hordes d'ignorants perpétuèrent la haine
Envers toute personne non soumise ou dévote
Aux saintes écritures, messie, et dieu aimant.
Temples, chapelles
Abritent messes et sabbats.
Sermons, louanges
Délestent les pauvres gens.
Abhorrant la destrinité
Je déchante les hosannas
Alléluia
Inde, viae et lacrimae
Oh dieu ! S'il en est un, oh pauvre fou qu'il est
Pour chérir de si faibles êtres, ineptes, grotesques !
Un père pétri d'amour et de pitié prêt à
Absoudre tout vice ou toute immoralité
Pourvu qu'on glorifiât son nom, chantât son histoire !
Un berger de l'humanité épris de bonté
Devant qui chacun reste humble, servile, obséquieux !
N'est-il pas qu'un saigneur puéril et facétieux
Qui nous modela tous selon ses cauchemars
Pour rire de nos ébats futiles avec le temps,
Les océans, le sang, et autres éléments,
Et nous accorde puis nous ôte ce présent amer,
Face à son éternité nos vies éphémères ?
Du temps et des dieux oublié,
L'éther est le refuge du mal ?
Lé néant nous drape
Inde, viae et lacrimae
Aussi loin que se terrent ces créatures astrales,
Les naïfs fascinés se croiront leur fruit roi,
Aveuglés par foi à la beauté vespérale
De l'architecture brodée par ces entités
Aux yeux ridés d'une peur insidieuse, contrefaite,
N'ayant pas plus de corps qu'une austère vérité
Pour ces attristés immortels pourtant envieux !
Ne sont-ils pas des rêveurs célestes et trop vieux
Pour daigner songer telles créations imparfaites
Sans rire de nos ébats futiles avec le temps
Les océans, le sang, et autres éléments,
Et s'accommoder de notre seul plaisir amer
Face à leur indifférence, nos prières éphémères ?
3. EST QUAEDAM FLERE VOLUPTAS - CONFLIT
D'entre les mors de l'antre impudique
Je jaillis .
Où mon cur palpite se greffe insidieux
Un oracle
Quel destin de son étreinte ironique
M'honore
Qui vaincra notre peur amniotique ancestrale ?
Comme mes frères
Je ferai chère de ma chair
Des dieux l'égal en cruauté
Donner nos fils en pâture
Pour les faveurs d'inertes sculptures
Tanz! Tanz! Kleinen Putten
Für meinen Trommelfell
Sind ihre Stimmen nur Flüstern
Que les damnés se lèvent !
Et les condamnés gémissent !
Fassent les cieux
Que leurs yeux crèvent
L'abcès nourri de sévices !
Coule leur sève !
Extirpés soient leurs vices !
Puissent les cieux
Let them rest in pieces
La vie est une trêve
Avant un aigre supplice !
Eléments en furie se déchaînent alentours
Vent, marée
Le ciel de velours est ce soir enflammé
Par l'ardente lune
L'éternité embrasse nos âmes
Et de leur étreinte charnelle
Naîtra le pouvoir
Aucune litanie ne saurait mieux me réjouir
Que les pleurs de celles
Que je m'apprête à avilir
De ma semence !
Et les prières des infidèles
Qui quémandent avant de périr
Ma clémence !
Tanz! Tanz ! Kleinen Putten
Für meinen Trommelfell
Sind ihre Stimmen nur Flüstern
Campagnes ensanglantées
Désolation, veuves éplorées
Désormais les traîtres connaissent notre nom
La putréfaction
Souille notre odorat
Cette odeur pestilentielle
Dont nos corps s'imprègnent
Annonce l'avènement de notre sombre règne
La fureur guerrière
War Furor
Eut raison de ces pauvres esprits
Supreme Victory
Quoi de leurs crânes
Après qu'ils furent ma coupe ?
Quoi de leurs organes
Après qu'ils furent ma soupe ?
Halt ! Halt !
Ihren Flüstern sind ohrenbetäubend !
Die Kraft ist vergänglich
Die Geister sind ewig
Schlecht sind Sie,
Denn sterblich bleiben Sie
Est-ce là l'origine de la mortalité ?
Prisonnier famélique d'une gangue flétrie.
Si tendres
Désormais pestiféré, mon cur découvre
Les méandres
Les bribes déchues de ma raison perdue
M'entourent
Les instants avortés à regretter.
A jamais
Quoi de plus répugnant que de mourir sénile
Seulement réveillé Par ses cris étouffés
De terre et de sang Et regretter son corps débile
Ayant les vers pour seul suaire
Et la mort pour survivance
Dans ces sanglantes marée du temps,
Mon coeur s'est noyé
Incapable de dompter mon essence
De primitive humanité
4. OMNIUM MORTALIUM VITAE EST MISERA - DECHEANCE
Ecuré des miasmes humains,
Lassé par trop de véhémence
Envers un genre qui m'était lié,
Je quête quelques contrées exilées,
Pour m'oublier au sein
D'étranges cités.
De toi je ne gardais qu'une estampe,
Mais ton appel incessant, sibyllin
Me guide près de ton carcan.
Face à l'humble bois mort,
De folles pulsions me tordent,
Révélant un être que j'abhorre.
Boîte crânienne étouffée,
Le sang affluant à mes tempes,
Endors de tes maux mes souffrances !
Je me délecte de ton beau corps profane
Et ton morgue regard
M'abandonne ses souvenirs épars.
O astre vermeil,
Vois
De mes rêves reprend le sommeil
Ma déchéance
Reste !
Si calme
Pris dans le fagot des herbes folles,
Le ftus étouffé de ta récolte
Frissonne !
Tes lèvres gorgées de sang
Embrassent mon trépas,
Et dans ta couche de purulence souillée,
A mon désir par la peine ravivé,
Ta chair indolore s'offre sans ripostes.
Hume l'âpre fragrance d'une frêle union !
Suinte l'amour à travers ce linceul !
Nourri des tréfonds de ton corps, charogne !
Je succombe au chant des morts :
Dévore, Encore !
Des perles gelées de nacre
d'aucune larme
Oscillent sur ta peau d'albâtre,
ne germera
Eclairées seulement
Que lumière
Par les arcanes d'un pâle firmament.
Alors je m'abreuve de ton désespoir,
Et me repais de cette peine
Que je fais mienne,
Et accepte l'ironie d'un soir
Auquel rien ne succédera
Sinon la nuit et l'orage
Gisant à la lumière dérobée
D'un crépuscule lointain,
Mon errance aujourd'hui s'achève
Sur les galets de la grève.
Emmène-moi !
Enlace mon corps une dernière fois.
Libère-moi,
De ces chaînes que sont la vie et la foi !
Je ne sais plus si l'enfer
Est la maladie qui me ronge
Ou leur compagnie vulgaire.
Pour eux, esprit damné,
Il me faut disparaître
Tel un mauvais songe.
Le maléfique emporté,
Le bas peuple rend grâce à son Dieu
Pour avoir guidé
Le pestiféré vers d'autres cieux.
Monstrueuse charité,
Perverses croyances,
Vous êtes à jamais accusées
De condamner l'innocence !
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