1. AGONIE SPIRITUELLE

(Instrumental)


2. ENIVRE PAR DES VENTS FUNESTES

Un regard distant sur un monde mourant
Vidé de tout sens et de toute importance
En recherche d'une quête existentielle
Qui nourrira enfin ma soif éternelle

De nombreuses contrées furent traversées
Des périls jamais auparavant affrontés
Cet attrait déraisonné pour les recoins obscurs
Me faisant voyager vers des éventualités impures

Les feuilles se levèrent, guidant mes pas incertains
Aveuglément je m'enfonçai des contrées insipides
Tel un condamné marchant vers son éventuel destin
Suivant avec dévouement cette voix si limpide

Une étrange sensation, une sorte d'ivresse
Insufflée en moi par des vents funestes
Ma perception en fût à jamais altérée
Tirée des décombres d'un lointain passé

La confusion éclipsée par l'attraction
La passion prenant le dessus sur la raison
Ne sachant nul ma future destination
Une lueur rouge perceptible à l'horizon...


3. APPARITIONS AUTOMNALES

Tapie au fond d'un couvert d'arbres décrépits
Je sens son regard ne cessant de me fixer
Ne sachant trop ce qui m'a vaguement trahit
Ou ce qui la porte à ainsi m'observer

Une silhouette féminine vêtue d'un voile ombragé
Suivant mes progrès avec une attention particulière
Troublant mes sens avec une envoûtante fumée
Laissant au fond de ma gorge un goût amer

Contorsions impossibles et grotesques
Réalité ou distorsion rocambolesque
Se fondant habilement dans la nature
Telle une fresque fusionnant avec les murs

«Suis-moi, toi qui perçoit les Damnés
Dans ce monde d'immatérialité
Ton existence en sera métamorphosée
Au coût de ton odieuse humanité»

Mon esprit altéré au-delà de ses capacités
Je ne peux m'empêcher de la traquer
Tel une bête sauvage assoiffée de sang
Plus rien d'autre ne m'importe maintenant

Les flammes noires qui composent sa robe
Mon seul rempart à travers le danger constant
Braquées sur moi, des créatures xénophobes
Aux yeux formés de brasiers incandescents

Ma destination ultime
Le plus profond de l'abîme

Au fond des vestiges d'une défunte cité
Mon destin me fut soudainement révélé
La concrétisation d'une ancienne prophétie
Donnant un sens à mon âme démunie de vie

«Tu deviens maintenant la main des ombres...
Accomplis ma volonté, au détriment de ta propre fatalité»

Son emprise sur moi, une complète certitude
Son regard plongeant dans mon psyché
Son baiser scellant mon éternelle servitude
Mon désir faisant de moi un esclave avoué


4. HAINE ANCESTRALE

L'effervescence du sang parcourant mes veines
L'apparition de lésions soudaines
Le crépitement des mes organes internes
L'écorchement de toute nature humaine

Le craquement des couches superficielles
Laissant place à une apparence démentielle
Les pulsions bestiales sont canalisées
La fureur en moi se retrouve déchaînée

Une déshumanisation longue et douloureuse
Le prix à payer pour l'appropriation de tels pouvoirs
Mon existence étant désormais celle d'une faucheuse
Prohibant tout rêve et anéantissant tout espoir

La manifestation d'une nouvelle forme
Une permutation du corps et de l'âme
Vers un monde dominé par d'éternelles flammes
Où ne règne aucune loi, hors de toute norme

Le temps est venu pour moi de tester
Les capacités de cette nouvelle incarnation
Tout obstacle sera brutalement éviscéré
Aucune place pour une quelconque absolution

Sur moi planera l'ombre de mon Maître
Provenant du noyau du Vice absolu
Une ère de passivité maintenant résolue
Déchaînant le courroux des Ancêtres


5. PERCER LES FLANCS DE L'INNOCENCE

Le domaine des ombres s'ouvre désormais
Favorisant l'intrusion au cœur de l'innocence
Les pauvres mortels ne verront jamais
Se refermer sur eux l'étau de la démence

Peu à peu tombera le rideau du néant
Emportant à la dérive tout sentiment
Concrétisant le dire des textes anciens
La déchéance absolue du genre humain

La destitution de leurs valeurs morales
La morsure déchirante d'un spectre bestial
Tel des asticots rampant sur des sols souillés
Dépourvus de défenses, complètement délaissés

Le retour en force de la sélection naturelle
L'arrivée d'une prospérité inconditionnelle
Le déclin de toute forme de compassion
Pour faire place à une totale oppression

La pointe du Vice pourra enfin percer
Les flancs vulnérables des brebis égarées
Une fois enfoncée tel la flèche d'un archer
Provoquant la perte de cohésion spontanée

La corruption fermement installée
Remontant tel des vignes affamées
Pour éroder toute trace d'individualité
Et laisser en guise de remplacement
Des carcasses faibles et dominées
Tous sont maintenant prêts à porter serment...


6. MANIFESTE DE SUPERIORITE

Vous qui n'avez jamais vraiment vécus
Vous qui prenez place parmi les déchus
Sachez que votre monde s'est écroulé
Qu'il n'y réside plus aucune stabilité

Ceci est un appel à la révolution
L'invocation du chaos pur et absolu
La réalisation des désirs de la Bête
Celle qui a assujettit nos ancêtres

Soyez témoins de son Ascension
Faites preuve d'une totale dévotion
La Lune de Sang brillera de milles éclats
N'ayez crainte, elle vous récompensera

La malléabilité de votre esprit piégé
Décuplera vos capacités corporelles
Vous serez refaçonnés selon sa volonté
Votre seule et unique chance d'être sauvés

La dématérialisation de vos corps putrides
Vous débarrassera de votre nature insipide
L'honneur d'en faire partie vous aura séduit
Elle vous assimilera de corps et d'esprit

À genoux, misérables sacs de chair
Plus rien ne vous retient sur cette terre

L'heure est venue pour votre prochaine renaissance
Et alimenter l'énergie éternelle, l'Incandescence


7. TORRENTS DE CHAIR ET D'ACIER

Morceaux de tissus informes et entortillés
Un déferlement effréné de membres mutilés
Lambeaux organiques et lames acérées
Des torrents de haine brusquement manifestés

L'anéantissement des forces opposantes anticipées
Maintenant pleuvent à souhait la chair et l'acier
Gargantuesque amas de misère humaine
Un fleuve de sang fait rage sur les plaines

Aucune résistance face à un tel acharnement
Les pires horreurs concevables commises
Des actes terriblement violents et incessants
Tous les antagonistes cruellement soumis

Du profond d'une conscience corrompue
La hargne règne en maîtresse absolue
Commandant d'un poing ferme d'acier
La matérialisation d'une fatalité sans pitié


8. DELECTATION TRAHISON (LE REVIREMENT DE LA LAME)

Du haut du trône, la vue est sublime
L'horizon se confond avec l'abîme
La fusion des ruines et du sang
Formant l'héritage du feu d'antan

Plus rien ne peut surpasser
Une telle satisfaction
Un tyran ayant réalisé
Ses pires profanations

À mes côtés se dresse une présence familière
L'incarnation même de mes désirs pervers
Des courbes capables d'induire la perte de raison
Un regard qui commande l'entière attention

Enlaçant mon corps meurtri de ses longues griffes
Parcourant mon visage de la langue brûlante
Pratiquant une étreinte d'un pouvoir abusif
Elle prononça une déclaration déconcertante

«Tu as honoré le pacte que tu as signé
Et les actes desquels tu t'étais assermentés
Ta vocation est enfin terminée
Et à ton tour, tu seras assimilé!»

Paralysé et désarmé, je me retrouvai cloué
Tous mes acquis maintenant arrachés
La succube revira lentement sa lame
Et condamna définitivement mon âme

Du fond des enfers, je les entendis hurler
Ceux qui étaient destinés à m'emporter
Des loups de cendres aux yeux en brasier
Vinrent sceller ma tragique destinée

Dévorant à la fois ma chair et mon esprit
Ainsi s'accomplissait l'antique Prophétie


9. LES TENEBRES MURMURENT MON NOM

Au-delà des limites des traces de destruction
N'est perceptible que de constantes lamentations
Les voix des ombres passèrent sous silence
Comme si elles étaient entrées en transe

La surface du sol, vile et scarifiée
Le monde dénudé de sa formelle identité
De méconnaissables résidus carbonisés
Les seuls vestiges de notre passé

Le retour à la Terre fut décidément
Le seul et éventuel dénouement
Les recoins obscurs furent à nouveau habités
Par des spectres témoins de viles atrocités

Toujours à l'affût de futures manifestations
Prêts à mener le prochain élu dans la tentation
Ces servants de l'Astre qui répandit le sang
Ce peuple qui soufflera les récits d'antan

Une fois sa transposition accomplie
Il reviendra hurler au loin dans la nuit
Siégeant parmi la meute de canidés maudits
Pour nous emporter à notre tour aussi

«Gloire à celui qui redonna vie aux Damnés
Puisse à jamais brûler son âme tourmentée!
Oh toi, qui rôdera dans les distants horizons
Les Ténèbres murmureront ton Nom!»


10. SOUS LES CENDRES DU VICE (JE MARCHERAI ETERNELLEMENT)

Une montée infernale vers les dimensions astrales
Traîné par des impitoyables griffes bestiales
Plongé dans d'inconcevables tourments
En route vers mon éventuel jugement

Parcourant d'étranges tunnels interstellaires
Mon ascension se révéla un véritable calvaire
La vitesse démesurée n'ayant d'égal que le sort
Que me faisaient subir mes bourreaux spirivores

Face à face avec mes multiples agresseurs
Leur révélation me plongea une profonde terreur
Des loups vêtus d'une toison céleste et obscure
Leur yeux brûlant de la flamme la plus pure

Les fragments de mon être dématérialisé
Tour à tour se retrouvèrent consumés
Assailli par les rires et les hurlements
Mon être dévoré un gouffre béant

Des spirales de résidus écorchés
Composées des flammes de mon passé
Formèrent une irrégulière structure
La fondation même de mon futur

Prenant ma place parmi le conseil des Damnés
La meute des sombres carnassiers enfin complétée
Prête à retourner extirper l'essence des vivants
Pour apaiser l'avidité de la Lune de Sang

Condamné à servir pour l'éternité
Et de suivre les empreintes du brasier
Animé par un désir incandescent
Ainsi je marcherai éternellement

Voguant sur les courants alimentant la source du mal
Aux côtés de ceux voyageant dans la plaine spectrale
Voyant au loin les ombres du passé valser