1. ÂME ARMÉE

Tapie dans mon coin
Je t'observe de loin
Chacun de tes gestes
Ressemble aux miens
À quoi penses-tu, beau-gosse
Dans cette guerre atroce ?
Elle qui nous unit
En habits kakis

Comme deux jeunes mariés
Nos destins sont liés
Ennemis par la vie
Mariés par la mort
Ta gâchette au doigt
Ma vie est à toi
Ma gâchette au doigt
Ta vie est à moi

[Chorus]
L'arme à la main
Et la larme à l'œil
Oui, je vais tirer
Répandre le deuil
Et je vais pleurer
Ta vie que je cueille
Ma patrie me décore
Pour avoir ta mort

Qu'as tu fait de mal
Pour mériter mes balles ?
Si tu as fait le bien
Ça ne pèse plus rien
La guerre réduit les anges
En montres qui dérangent
En habits kakis
Plus rien n'a de prix

La guerre réduit les anges
En monstres qui dérangent (x4)

[Chorus]
L'arme à la main
Et la larme à l'œil
"Je vais te tuer" (x2)

Mon corps soudain à terre
Se tord dans cet enfer
Sur moi tu as tiré
Moi qui n'ai pas osé
Quel sanglant présent
De ta part, bel amant
Une rivière de diamants
En forme de balles rouges-sang

La guerre réduit les anges
En monstres qui dérangent (x6)

L'arme à la main
Et la larme à l'œil
Oui, tu as tiré
Répandu le deuil (x2)

[Chorus 2]
L'arme à la main
Et la larme à l'œil
Oui, tu as tiré
Répandu le deuil
Ma mère va pleurer
Ma vie que tu cueilles
Ma patrie m'offrira
Un joli cercueil

L'arme à la main
Et la larme à l'œil
Oui, tu as tiré
Répandu le deuil (x2)

[Chorus 2] (x2)
L'arme à la main
Et la larme à l'œil
Oui, tu as tiré
Répandu le deuil (x6)


2. SEUL

T'as rien a faire là
Tu t'sens pas bien là
Tu voudrais rester mourir dans tes vieux draps
Ce monde est trop grand
Ce monde est méchant
Tu voudrais que la terre s'arrête un instant
Pour qu'enfin quelqu'un
Te tende la main
Et te demande si aujourd'hui tu vas bien

Un peu d'attention
Un peu d'émotion
Et tu verrais enfin une belle raison
De pas t'foutre en l'air
De pas t'mettre sous terre
D'oublier qu'tes seuls amis seront les vers
Qui te boufferont sans gêne
Si tu t'ouvres les veines
Oublie tes démons avant que ta vie devienne leur scène

Seul comme un fou
Seul sans amour
Seul contre tous
Les gens heureux
Seul mais n'aies pas peur
Viendra ton heure
Garde tes pleurs
Pour des moments de bonheur

T'as rien a faire là
Tu comptes les dégâts
Causés par tous ces regards posés sur toi
Qu'ont-ils tous ces gens
Au rictus blessant
A vouloir a tout prix
Te sortir du rang ?

T'es pas fait comme eux
T'as pas l'air heureux
Ta solitude salit
Leur rêve prétentieux
D'une vie sans misère
D'une vie sans mystère
Mais le bonheur ne se mène pas comme une carrière

Seul comme un fou
Seul sans amour
Seul contre tous
Les gens heureux
Seul mais n'aies pas peur
Viendra ton heure
Garde tes pleurs
Pour des moments de bonheur [x2]

Seul, seul, seul, seul....

T'as rien a faire là
Tu fais les cent pas
Dans ta prison de chair
Paranoïa
Personne ne te voit
Personne ne viendra
Car la clé, c'est toi [x2]

Seul comme un fou
Seul sans amour
Seul contre tous
Les gens heureux
Seul mais n'aies pas peur
Viendra ton heure
Garde tes pleurs
Pour des moments de bonheur [x3]


3. LIBRE COMME L'EAU

À mon pauvre père sans terre
A mon pauvre père qui erre

Dans son passé qui l'enchaîne
À ses racines qui saignent
Tu as quitté tous tes frères
Pour protéger ma chère mère
Qui a dû quitter la sienne
Pour qu'un beau jour je revienne

Libre comme l'eau dans un verre

À ma pauvre mère sans mère
À ma pauvre mère qui se perd
Dans ses souvenirs les pires
Ceux qu'elle garde pour maudire
Cette fratricide guerre
Celle qui l'a faite étrangère
Dans son pays loin d'ici
Et maintenant tu survis

Libre comme l'eau dans un verre (x2)

Où que j'aille, maman
Je garde ta souffrance au ventre
Je fais de mon mieux, papa
Pour ne jamais baisser les bras
Les frontières, maman
J'les vois dans le regard des gens
Mais je te promets, papa
De ne jamais fermer mes bras

Et chaque jour j'enterre dans ma chair
Vos blessures et toutes vos colères
Je veux pouvoir grandir sans écorce
Même si la vie m'écorche
Quel que soit son goût amer
Les insultes qu'elle me sert
Votre histoire sera ma force
Je bomberai toujours le torse

Libre comme l'eau dans un verre (x2)

Où que j'aille, maman
Je garde ta souffrance au ventre
Je fais de mon mieux, papa
Pour ne jamais baisser les bras
Les frontières, maman
J'les vois dans le regard des gens
Mais je te promets, papa
De ne jamais fermer mes bras
J'te promets, papa
J'te promets, papa

Alors je regarde en l'air
Vers cette terre imaginaire
Je t'y vois heureux, mon père
Fier et libre comme l'air

Alors je te regarde, maman
Comme un soleil toujours levant
La lumière de tes enfants
A jamais libre comme le vent

Libre comme l'eau dans un verre (x2)

Où que j'aille, maman
Je garde ta souffrance au ventre
Je fais de mon mieux, papa
Pour ne jamais baisser les bras
Les frontières, maman
J'les vois dans le regard des gens
Mais je te promets, papa
De ne jamais fermer mes bras
J'te promets, papa
J'te promets, papa...


4. LE TRAIN

Tu te lèves chaque matin
En fuyant tes lendemains
Tu regrettes les jours passés
De ce temps qu'en as-tu fait ?
Ta vie ressemble à ce train
Que tu vois partir au loins
Tu aurais tant voulu monter
Mais t'as jamais trouvé le quai

Mais que fais-tu de toi ?
Que fais-tu de toi ?
Ta vie qui s'en va
Tu ne la verras qu'une fois

Cesse de faire le malheureux
Qui s'étonne d'être déjà vieux
Et qui crache sur tous les dieux
Ça, c'est ce que tu fais le mieux
Tu ressembles à ces vieux chiens
Qui aboient toujours pour rien
Quand ils voient passer les trains
Qui s'éloignent toujours plus loin

Mais que fais-tu de toi ?
Que fais-tu de toi ?
Ta vie qui s'en va
Tu ne la verras qu'une fois (x2)

Planté là, comme un con
Tu rêves à d'autres horizons
Et tu dis qu'il serait bien de voyager en clandestin
Sans billet et sans bagage
Tu t'accroches comme un pauvre chien
Pour profiter du paysage
Mais qui ne sera jamais le tien...

Mais que fais-tu de toi ?
Que fais-tu de toi ?
Ta vie qui s'en va
Tu ne la verras qu'une fois (x2)

Que fais-tu de toi ?
Que fais-tu de toi ?
Que fais-tu de toi ?


5. BELLE ASIATIQUE

Mademoiselle, vous êtes asiatique ?
Car vous êtes bien charmante, dites moi
Êtes-vous vietnamienne, chinoise ou bien bouddhiste ?
Qu'importe, je ne fais pas la différence
Vos jolis yeux bridés et vos grands cheveux noirs m'inspirent
Et me rappellent une Thaïlandaise
Je l'interromps :
"Monsieur, je ne suis pas celle que tu crois
Monsieur, je ne suis pas celle que tu crois !"

Méfie-toi de moi, déteste-moi !
Méfie-toi de moi, teste-moi ! Teste !
Défie-moi cent fois et guette-moi !
Défie-moi cent fois, blesse-moi ! Blesse !
Méfie-toi de moi, déteste-moi !
Méfie-toi de moi, teste-moi ! Teste !
Défie-moi cent fois et guette-moi !
Défie-moi cent fois, atteins mes faiblesses !

Manier les baguettes, c'est vraiment technique
J'aurais besoin d'une enseignante qui m'explique
Comment saisir les nems au thon ou au caniche
Qu'importe, on ne sent pas la différence
Les raviolis au chat et les sushis au port m'inspirent
Oh, mademoiselle, mangez mon gros nem !
Je l'interromps
"Monsieur, j'vais te faire bouffer du chat froid
Monsieur, j'vais te faire bouffer du chat froid !"

Méfie-toi de moi, déteste-moi !
Méfie-toi de moi, teste-moi ! Teste !
Défie-moi cent fois et guette-moi !
Défie-moi cent fois, blesse-moi ! Blesse !
Méfie-toi de moi, déteste-moi !
Méfie-toi de moi, teste-moi ! Teste !
Défie-moi cent fois et guette-moi !
Défie-moi cent fois, atteins mes faiblesses !


6. CRACHE

Allongée sur ton lit, le cœur gonflé de haine
Il t'a dit : "c'est finit, nous deux c'est plus la peine"
Allongée sur ton lit, la rage dans les veines
Tu n'veux plus jamais sortir de cet état de haine

Il ne veut plus de toi
Alors tu condamnes ton cœur qui brûle, qui brûle, qui brûle
Qui brûle, qui brûle, qui brûle, qui brûle...

Crache, crache l'amour qui hurle en toi
Ne le laisse pas pourrir parce qu'un jour on t'a dit :
"Dégage, dégage, ton cul n'm'intéresse plus !"
Ramasse ton cœur, un jour il servira (x2)

À travers ta fenêtre, tu regardes la triste scène
Des amants qui s'promènent en se lançant des "je t'aime"
À travers ta fenêtre, tu leur cries : "c'est pas la peine !"
L'amour n'a plus de reine car elle a son cœur qui saigne

Crache, crache l'amour qui hurle en toi
Ne le laisse pas pourrir parce qu'un jour on t'a dit :
"Dégage, dégage, ton cul n'm'intéresse plus !"
Ramasse ton cœur, un jour il servira (x2)

Allongée sur ton lit, le cœur gonflé de haine
Il t'a dit : "c'est finit, nous deux c'est plus la peine"
Allongée sur ton lit, la rage dans les veines
Tu n'veux plus jamais sortir de cet état de haine


7. PARFAIT

Vivant mais déjà mort
Sur ton escalator
Résigné devant l'effort
Perdant, tu abandonnes ton sort
Lentement le système t'endort
Dans son beau décor

Trop parfait, trop parfait
Achète le pack "bonheur"
Une vie de rêve en quelques heures
Parfait, trop parfait
Ta vie en kit "main libre"
Mode d'emploi à la télé

Comment ? Tu respires encore ?
N'as-tu donc aucun remords
De n'être plus qu'un porc ?
Tu manges et puis tu dors
Tu n'es plus qu'un simple corps
Dans ce monde mort

Trop parfait, trop parfait
Achète le pack "bonheur"
Une vie de rêve en quelques heures
Parfait, trop parfait
Ta vie en kit "main libre"
Mode d'emploi à la télé

Parfait, trop parfait
Achète le pack "bonheur"
Une vie de rêve en quelques heures
Parfait, trop parfait
Ta vie en kit "main libre"
Mode d'emploi à la télé

Parfait, trop parfait...
Parfait, trop parfait...

Vivant mais déjà mort
Sur ton escalator
Résigné devant l'effort
Perdant, tu abandonnes ton sort
Lentement le système t'endort
Dans son beau décor

Trop parfait, trop parfait
Achète le pack "bonheur"
Une vie de rêve en quelques heures
Parfait, trop parfait
Ta vie en kit "main libre"
Mode d'emploi à la télé


8. MON EMPIRE

Demain, je ne serai plus rien
Qu'un souvenir
Un portrait dans un coin
Où se recueillir
Immatériel humain sans son empire
Ce tas de rêves vains, sombres délires

Illusoires
Illusoires

Aujourd'hui, je n'suis rien
Qu'un avenir
Un formulaire humain
Qu'il faut remplir
Pour un cercueil en pin, mon empire
Ce tas de rêves vains, sombres délires

Illusoires
Illusoires
Illusoires
Illusoires

D'hier il ne reste plus rien
Que des soupirs
Les miettes d'un destin
À craindre le pire...

Illusoires
Illusoires
Illusoires
Illusoires


9. AIME-MOI

Et si un jour je crève
Sans connaître la joie
De goûter à tes lèvres
D'entendre ta voix
Me murmurer tout bas :
"Aime-moi, rien que moi, je suis à toi
Aime-moi, rien que moi, je suis à toi"

Je reviendrais alors
Et comme le vent sur toi
Parcourir ton corps
En murmurant tout bas :
"Aime-moi, rien que moi, je suis à toi
Aime-moi, rien que moi, je suis à toi"

Et si un jour je crève
Sans connaître la joie
De goûter à tes lèvres
D'entendre ta voix
Me murmurer tout bas :
"Aime-moi, rien que moi, je suis à toi
Aime-moi, rien que moi, je suis à toi"


10. AU REVOIR

Bienvenue dans ma chambre
Je ne vous attendais pas
En si grand nombre
Pleurer sur mon corps froid
Pourquoi, dans mes heures sombres
N'étiez vous pas là ?

Maintenant, je succombe
Et plus rien n'y pourra
Je vais suivre les ombres
Qui m'appellent tout bas
Vers cet autre monde
Où je ne serai pas

Qu'un sale vaurien, l'ami de rien
Qui s'excuse d'être là
Un vaurien sans lendemain
Qui s'excuse d'être encore là

Et ce soir, en "au revoir"
Je vous donne mon désespoir
Et ce soir dans vos mémoires
Que ma mort soit un miroir

Regardez-moi, il n'est pas trop tard

Bienvenue dans ma chambre
Il n'reste plus rien de moi
Qu'une boîte de cendre
À qui confier tout bas
Ses remords qui nous rongent ?
Mais je ne suis plus là
Je ne suis plus qu'une ombre
Qui vous rappellera

Ce sale vaurien, l'ami de rien,
Qui s'excuse d'être là
Ce vaurien sans lendemain
Qui s'excuse d'être encore là

Et ce soir, en "au revoir"
Je vous donne mon désespoir
Et ce soir dans vos mémoires
Que ma mort soit un miroir (x2)

Bienvenue dans ma chambre
Je ne vous attendais pas
En si grand nombre
Pleurer sur mon corps froid
Pleurer sur mon corps froid


11. BELLE O SCALPEL

Une à une les rides creusent sur ton visage
Comme des chemins où se perdraient tes larmes
Vieille madame

Oui, belle femme, tu as été
Et maintenant tu pleures, tu pleures, tu pleures
Tes heures de gloires et tu ne parles
Qu'au passé

Et tu te dis qu'il est temps
De sourire ou pourrir lentement
De sourire ou pourrir lentement

Triste comme une vieille image coincée dans l'ombre
D'une existence sans présent, sans présence
Telle une estampe

Oui, à tout prix tu veux figer ce maudit temps
Qui coule, qui coule, qui coule
Et qui ne laisse sur son passage
Que de vieux complexes

Et tu te dis qu'il est temps
De t'ouvrir et te tendre lentement
De t'ouvrir et te tendre lentement

Trompe le temps en effaçant ses traces sur ton visage
Un nouveau sourire artificiel
Belle, belle, o scalpel
Belle, belle, o scalpel
Belle, belle, o scalpel
Belle, trop belle, o scalpel

D'un coup d'chirurgie esthétique avec du fric
Comme c'est facile de faire face à son âge
Vieille madame

Oui, tu es belle et bien plus jeune maintenant
Ton âme, ton âme, ton âme
Quel âge a-t-elle ? L'as-tu perdu ?
Est-elle naturelle ?
Ou gonflée au silicone ?

Un nouveau sourire artificiel
Trompe le temps en effaçant ses traces sur son visage
Un nouveau sourire artificiel
Trompe le temps en effaçant ses traces sur ton visage
Un nouveau sourire artificiel
Oh belle, belle, belle, belle, o scalpel

Trompe le temps en effaçant ses traces sur son visage
Un nouveau sourire artificiel
Oh belle, belle, belle, belle, o scalpel


12. SALE CRAPAUD

C'est l'histoire d'un sale crapaud
Pas beau, pas beau
Dans sa petite marre vaseuse
Crado, crado
Qui rêvait de voyager là-haut
En regardant les oiseaux si beaux

C'est l'histoire d'une putain d'colombe
Trop blanche, trop blanche
Dans son magnifique ciel bleu
Immense, immense
Qui s'ennuyait et pour tuer le temps
L'insouciante
Elle s'amusait à déverser sa fiente
Puante, puante
Sur le verruqueux rêveur
Puante, puante
Sur le sale crapaud en pleurs

Alors, tout humilié, sali
Blessé, blessé
Petit crapaud dresse la tête
Très haut, très haut
Pour atteindre d'un jet de bave, l'oiseau
De toutes ses forces, il envoie l'assaut

Jamais, non jamais
La bave du crapaud
N'atteindra, non jamais
Le blanc oiseau
Mais qui se fout
Qui se fout du pauvre sort
Du sale crapaud qui rêvait d'être un oiseau

Alors, crapaud
Retourne dans ta mare, crado
Et dresse la tête
Pour atteindre la blanche bête
Avec ton rêve…