Fange : Poigne

Sludge Metal / France
(2020 - Self-Released)
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Letras


1. LES JOURS AZURS

Las de lanterner, encore,
à jouer les pousse-cailloux!...
Mes germes ne savent éclore
qu’entre chien et loup.

Que l'on m'enlève aux jours azurs!...
Je ne salive qu'en clair-obscur.

Il suffira d'une éphémère hécatombe
pour que mes nuits s'embrasent.
Conjurant les terres infécondes
dès que la table sera rase.

Aux confins des ruines je verdoierai,
lierre n'ayant ni foi ni loi.
Autant de divins droits,
qu'enfin sans spleen je reprendrai.


2. FLAMME MOURANTE

Au bout de ma morne route
vacille une lueur prête à se sauver.
Et les trop vertes allées qui la jouxtent
ne cessent d'affamer mon brasier.

Là où jadis toujours jouasse,
et ce bon an mal an,
j'traîne désormais des godasses,
le vit fané, brinquebalant.

Sans lignes de mire,
à la merci de mes chimères
et de leurs baveuses commissures.
Laissé sur les rotules, tâtonnant.
Plaie à neuf ouvertures
enlisée entre deux néants.


3. D'UN DÉSARROI L'AUTRE

D'un désarroi l'autre,
mirages de l'atemporel, déchiquetés!
J'échoue à passer outre,
le coeur au bord des lèvres. À perpétuité.

D'une rive l'autre,
ne s'entassent que glorioles ordurières.
Qu'assurer à ces bons apôtres,
sinon mes plus grasses glaires journalières?

Bourbiers de miasmes, ultimes marasmes.

Au gré du vent, sur ces eaux vives,
je tangue baissant ma garde.
Et maugréant, à la dérive,
je divague, l'âme hagarde.


4. GÉHENNE

Vils miroirs des orages acides,
les saillies des géhennes,
de leurs remontées fétides,
souillent mes lendemains pérennes.

De leurs notoires bassesses,
je fais mon pain quotidien.
Dérisoires allégresses
dont je ne connais rien!...

Sur les pieds de leurs falaises d'argile,
à corps perdu, je me fracasse.
Rongeant jusqu'à leurs cimes infertiles,
puis à l'affût d'une accalmie, m'efface.

De victoires sans liesses,
je fais mon pain quotidien.
Dérisoires allégresses
dont je ne connais rien!...

M’étant ordonné aux basses-oeuvres
d'un temps où les cloaques ne paraissaient si putrides,
je n'aspire plus qu'au bonheur des mièvres.
Ah, que je m'accommoderais de leurs nuits frigides!...

D'illusoires promesses,
je fais mon pain quotidien.
Dérisoires allégresses
dont je ne connais rien!...

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