Luminaria

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17/20
Nom du groupe Aviations
Nom de l'album Luminaria
Type Album
Date de parution 01 Septembre 2023
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Prelude
 03:09
2.
 Cradle
 07:24
3.
 Safehouse
 05:00
4.
 Legend
 06:02
5.
 La Jolla
 05:04
6.
 Pinenut
 05:46
7.
 Pure
 07:07
8.
 Where We've Been
 03:58
9.
 Coma
 10:44
10.
 Blink
 09:22

Durée totale : 01:03:36

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Aviations


Chronique @ Groaw

28 Septembre 2023

Luminaria est tel Le Château Dans Le Ciel de Miyazaki à savoir une œuvre majestueuse et avant-gardiste

Encore peu reconnu sur la scène du metal/rock progressif, le sextet Bostonnais d’Aviations est pourtant un joyau précieux d’une beauté et d’un façonnage remarquables, totalement unique en son genre. Bien que sa conception fut assez maladroite sur ses premières années de sculpture, le bijou américain n’a cessé de gagner en éclat pour atteindre un niveau de précision et d’éclat quasiment jamais atteint. En effet, si les deux premières gemmes A Declaration of Sound et The Light Years n’ont obtenu que le titre de pierre fine ou semi-précieuse, la gravure de Retrospect a gagné quant à elle le caractère de précieux et d’inestimable. Présenté sous la forme d’une mini-maquette de cinq échantillons, cette merveille a donné une nouvelle conduite à un style progressif pourtant bien fourni.

Grâce à la formation, la marque nommée metal cosy a pu voir le jour. Ce sous-genre doit ses lettres de noblesse à sa vision nostalgique et à une large portée émotionnelle, reposant la plupart du temps et qui associe la joie, la tristesse ou encore la colère. Au-delà de ses caractéristiques musicales, nos artistes se distinguent également par une production studio moderne assez exceptionnelle, réalisée en toute autonomie et qui fait une sérieuse concurrence avec les plus grands ouvrages du progressif. Le collectif joue de même d’un atout réfléchi qui provient d’un piano aux accents classiques et théâtraux. C’est dans une quatrième réalisation hors-norme intitulée Luminaria et toujours en autoproduction que le sextet nous emporte de nouveau dans son formidable voyage auditif digne des blockbusters américains.

Cette sensation de profondeur se remarque immédiatement avec un contenu fourni de dix morceaux et d’une durée totale qui excède l’heure d’écoute. Si le temps peut effrayer voire lasser, les musiciens le manient pourtant d’une élégante et chaleureuse écriture qui ne cesse d’impressionner. Car là où son prédécesseur affichait déjà un standing haut de gamme, ce nouvel opus nous propose carrément la luxure et les ornements qui vont avec. Le groupe exprime aussi et surtout plus intensément une palette d’influences à la fois variée et étincelante, qui pioche aussi bien dans le vieux rock des 80’s que dans le metal progressif contemporain. Le savoir-faire du combo est d’ailleurs toujours aussi irréprochable et maîtrisé, et répond avec brio à nos nombreuses attentes.

L’ouverture Prelude nous embarque dans une ambiance relaxante et apaisante, en témoignent ces diverses sonorités au synthétiseur tout droit emprunté du new age. La mélodie préserve pendant sa majeure partie cet atmosphère réconfortante mais la fait manœuvrer par des guitares acoustiques ainsi qu’un chœur fredonné. Ce n’est qu’en fin de morceau que l’instrumental prend une tournure retentissante grâce à une suite d’accords métalliques espacés.
La première véritable composition Cradle n’est pas forcément une énorme surprise dans l’univers de notre sextet puisqu’elle reprend dans les grandes lignes le concept même de ses auteurs. Ainsi, nous retrouvons cette allure détendue, symphonique par moments, dans un entre-deux entre rock et metal. Le charme opère une nouvelle fois par des passages rythmiques techniques et inattendus. Les rares sections au synthétiseur nous permettent de plonger dans les bras de Morphée, dans un environnement propice au rêve et à l’émerveillement. Le chant suit cette même douceur avec une voix suave et rassurante. Sur le procédé de composition, ce premier jet est sujet à diverses ressemblances à Haken.

Si l’on savait déjà Aviations capable de fournir des tonalités dissonantes et agressives comme sur le breakdown d’Outliers du précédent album, la formation explore plus largement cette tendance batailleuse au sein de ce Luminaria. En ce sens, Legend démontre par un riffing djenty, des percussions saisissantes et un clavier solennel cette capacité à être menaçant et bien moins accueillant. La formation se permet même des accents expérimentaux directement appropriés d’un Unexpect. La perspective discordante ne s’arrête pas là puisque même dans la proposition vocale, Adam Benjamin illustre son talent par un screaming que l’on n’avait que très rarement entendu. Le breakdown est sans conteste le point d’orgue de la composition, une panne tout en gravité et glaçant presque digne d’un Meshuggah.

Cette impulsion frénétique et provocante, nous la retrouverons également sur Coma, pièce la plus imposante avec ses presque onze minutes, mais sous un modèle assez distinct. L’intro au piano nous plonge dans un climat jazzy, toujours dans une optique d’apaisement et d’évasion. Pourtant, arrivée au quart de l’instrumental, la mélodie va prendre une tout autre physionomie avec un breakdown groovy et monochrome, une apparence que l’on peut facilement rattacher à un TesseracT. Sur quasiment les derniers temps de la chanson, nos Américains nous invitent dans un faux final hâtif et symphonique, rapide par ses blastbeats et mélodique par l’omniprésence des chœurs qui déclenchent un sentiment d'élévation. Quant au titre final Blink, son schéma s’inspire grandement de Coma avec une autre intro au piano, quelques accents djent, des alinéas intenses grâce aux blastbeats et un chant revigorant. La petite surprise se trouve en fin de morceau avec une fausse fin et un breakdown étonnement épuré et lumineux.

Que dire de plus … Luminaria est un chef-d’œuvre d’un sextuor qui mériterait encore plus d’être mis en avant tant on peut parler à ce niveau d’un véritable travail d’orfèvre. Si Retrospect titillait déjà les cieux, cette quatrième étoile en est son rendu dans sa forme la plus aboutie. Aviations suscite réellement l’admiration avec une merveille qui ne s’est pas simplement reposé sur ses lauriers et qui enrichit de couleurs inédites son concept. Difficile d’imaginer désormais comment nos musiciens pourront encore se surpasser lors de leur future toile mais ce qui est dans tous les cas certain, c’est que si vous êtes amoureux d’une musique audacieuse, enivrante et composée avec passion, ce Luminaria sera sans conteste votre plus beau cadeau !

1 Commentaire

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MetalSonic99 - 29 Septembre 2023:

C'est vraiment très bon! Dès que j'ai vu la note je me suis dit :"Houla! Quand même!" Merci pour la chro et la découverte! 

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