le Dimanche 27 Avril 2014, Zénith Nantes Métropole

Delain

Il est 18h30 pétante dans les travées du Zénith de Nantes quand toutes les lumières s’éteignent. Nous sortons tout juste des loges et d’une très agréable rencontre avec Sharon Den Adel quand nous remarquons l’heure effectivement très avancée du début de show de Delain ; et autant dire qu’au Zénith, il n’y a jamais de retard.

C’est donc avec un peu de surprise, mais une salle déjà fortement garnie (on est dimanche après tout) que les hollandais commencent leur show pied au plancher avec « Go Away » et « Get the Devil on Me ». Premier constat (là aussi, comme souvent au Zénith), le son est monstrueux de puissance et de clarté. Pas trop fort,
parfaitement équilibré, on entend même la basse distinctement et les claviers ne sont pas noyés dans la masse. Bref, d’un point de vue sonore, on est proche de la perfection et la jolie Charlotte Wessels ne se fait pas prier pour mettre en valeur son groupe et faire participer le public, remuant dans la fosse mais très apathique dans les gradins encore.      





Le groupe enchaine rapidement avec des titres de son dernier très réussi « The Human Contradiction », à savoir « Army of Dolls » (dommage, il y a avait mieux à mettre…) et le terrible « Stardust » qui possède l’un de ces refrains qu’on reprend tous en cœur avec un plaisir non dissimulé. Charlotte ajoute également qu’ils reviendront en tête d’affiche plus tard pour réellement présenter l’album…dommage car tant de titres du dernier album auraient mérité de faire partie de la setlist ! Mais tant pis, le groupe enchaine avec « Electricity » et un « Sleepwalkers Dream » extrait de « Lucidity » rapportant beaucoup de suffrages. « Not Enought » fait monter l’intensité jusqu’à un « We Are the Others » où le public se lâche complètement, chantant le refrain avec Charlotte jusqu’au dernier moment !
Pour les avoir vu au Hellfest en 2010, on ne peut que voir les énormes progrès réalisés par le groupe en termes de prestance scénique et d’intensité en live.
Charlotte chante bien plus juste, elle bouge et communique pendant que les autres membres, sans être non plus des bêtes de scène, habite les lieux et ne reste pas statiques comme c’était le cas précédemment. Une bien belle surprise en tout cas, un apéritif un peu court (tout juste 40 minutes, surtout qu’il était alors seulement 19h10) et un changement de backline immédiat pour installer un énorme rideau aux couleurs de « Hydra ».

 

SETLIST DELAIN :

1. Go Away
2. Get the Devil on Me
3. Army of Dolls
4. Stardust
5. Electricity
6. Sleepwalkers Dream
7. Not Enough
8. We Are the Others
   

Within Temptation

Le temps passe et une bonne demi-heure plus tard, les lumières tombent, ainsi que le rideau, dévoilant un décor splendide aux deux têtes d’hydre derrière la batterie, un écran géant projetant des vidéos, une longue avancée, des marches et une multitude de petits détails en collant déjà plein les yeux. Stephan Hellblad arrive, pleins spots sur lui et entame le riff d’intro de « Let us Burn ». Le résultat est immédiat, une grande clameur s’empare de la foule et le morceau commence dans
un déluge de lights et de l’écran géant. Le son est plus fort que Delain, ce qui est dommage puisqu’il se trouve finalement plus brouillon, surtout au début (il sera amené à beaucoup fluctuer durant le concert, en bien ou moins bien selon les instants).





Sharon est là, sublime dans son corset de cuir, et reste relativement discrète sur ce premier titre, dans un rôle d’interprète avant tout. Je repense alors à la déception du show au Hellfest 2012, sans réelles saveurs, où le groupe avait manqué de tranchant et d’intensité dans son propos. Mais c’est autre chose que va nous montrer le groupe batave ce soir, mettant très largement en valeur son dernier né, bien plus heavy que ses prédécesseurs, pour une setlist très puissante (on remarque d’ailleurs que le public est littéralement partagé de 7 à 77 ans, ce qui est plutôt rare pour être souligné !). Et dès « Paradise (What About Us) », c’est une véritable claque en travers de la tronche que la fosse va se prendre.

Le groupe devient félin, carnassier presque, le son se stabilise et Sharon, désormais en plein milieu de l’avancé, distille le refrain absolument énorme du titre qui enflamme littéralement le public, sautant et reprenant des paroles déjà sur toutes les
lèvres (à noter que tous les titres avec guests seront jouer avec des samples).
Des images du clip sont mises en arrière-plan, et une chose frappe également, c’est la prise de confiance qu’à désormais pris Stephan sur scène. Plus agressif, plus présent, il remplace désormais aisément Robert (présent avec ses enfants d’ailleurs, il se baladait autour de la fosse avant le concert) et forme un très bon duo avec Ruud.  



«Faster » et « Iron » se poursuivent admirablement, toujours aussi catchy et simple à reprendre par le public sans faire baisser l’intensité du show.
D’ailleurs, on pourra dire ce que l’on veut mais, malgré le statut très important de The Silent Force, les titres de ce dernier font indéniablement baisser la pression, moins taillés pour le live et moins efficace, à l’inverse d’un « In the Middle of the Night » relativement traditionnel sur album mais qui aura tout simplement tout défoncé ce soir-là, le groupe lâchant ses tripes sur la compo et faisant d’un morceau assez pop une tuerie incroyablement heavy ! On notera aussi de splendides moments de poésie, avec notamment le magique « Edge of the World », à l’introduction aux percussions, qui aura été un joli moment de féérie pour le Zenith.

 

Mais lorsque je disais que « Hydra » était taillé pour le live, c’est surtout parce que Within a largement joué de son nouvel album ce soir (pas moins de 7 titres) et qu’en
écoutant « Dangerous », là encore, la fosse était en fusion et sautait dans tous les sens. Même « And we Run », morceau controversé, abreuvé des samples du rappeur Xzibit, m’a complètement soufflé par son interprétation et l’intensité qui en découlait, autant dans les parties vocales que ce refrain presque entièrement symphonique. Un grand moment. Idem pour la très belle conclusion acoustique de « Whole World is Watching ». De même, on aura eu le plaisir de vivre en live un « incident de robe » de Sharon ! Effectivement, après la longue vidéo servant à ouvrir « See Who I Am », Sharon chantait bien mais…elle était encore en backline !
Elle arriva finalement après quelques minutes et explique après le titre que sa robe s’est simplement déchirée derrière et qu’un morceau ne tient plus (est-ce si dérangeant ?). Un assistant va finalement venir après plusieurs minutes avec de l’adhésif pour faire tenir tout ça, provoquant de jolies crises de rire et un beau moment de pure instant live, dévoilant tout le naturel de Sharon et son autodérision (chose qu’on avait déjà remarqué pendant l’interview, Sharon étant très humble et généreuse par nature) !

Deux rappels viendront émaillés ce magnifique concert (avec l’énorme « What Have you Done », lui aussi ayant était très heavy ce soir) de presque 2h avec un groupe au sommet de sa forme, très communicatif et visiblement plus qu’heureux de partager ce moment avec nous. Et même s’il était à peine 22h, c’est le sourire aux lèvres que nous repartons de la salle (le temps d’une petite dédicace avec Charlotte avant), la tête pleine de musique et d’images…

SETLIST WITHIN TEMPTATION :

1. Let us Burn
2. Paradise (What About Us)
3. Faster
4. Iron
5. Angels
6. Edge of the World
7. In the Middle of the Night
   
8. Julian
9. Dangerous
10. And we Run
11. See Who I Am
12. Stand my Ground
13. The Cross
14. Covered by Roses
15. Mother Earth
16. What Have you Done
17. Summertine Sadness (Lana Del Rey Cover)
18. Sinéad (acoustic)
19. Ice Queen
20. A Whole World is Watching (acoustic)