Une soirée placée sous le signe du metal extrême Mercredi à Manchester. J'arrive donc au Star and Garter, petit pub isolé à côté de la gare de Piccadilly équipé d'une salle de concert à l'étage. La salle est petite mais pas (encore) pleine. La prestation de Satanic Dystopia a déjà commencé lors de mon arrivée.
Satanic Dystopia
Première surprise et de taille, le son. L'acoustique de la salle est très bonne et l'ingé son fait un excellent boulot dotant le set de ce groupe d'un mix bien puissant, équilibré entre tous les instruments et les vocaux, une qualité de son qui ne se démentira pas tout au long de la soirée. Au menu, un thrash virulent et direct avec des relents black. Les morceaux sont courts, le rythme très souvent enlevé avec des blast frénétiques de la part du batteur cependant le quatuor prend soin de caler quelques breaks bien lourds qui viennent apporter une bonne variété. Le chanteur donne tout, on sent qu'il a envie d'en découdre et éructe ses vocaux rageurs à la face du public. Très bonne prestation donc qui met cette soirée sur de bons rails.
Aggressive Perfector
C'est au tour d'Aggressive Perfector d'entrer en scène. Le trio se met en place et on a cette fois-ci droit à un thrash plus technique, avec notamment une série de soli léchés de la part du chanteur/guitariste. Celui-ci alterne d'ailleurs entre scream et un chant clair à la Forbidden avec les montées dans les aigus qui vont bien, le tout soutenu par les backings vocals rageurs de son bassiste. Le set se déroule sans encombre et là encore la réception est bonne de la part de l'assistance. Le temps d'avaler une mousse pour moi entre deux concerts et le temps de voir aussi que Dave DiSanto passe la soirée à côté du stand Vektor au merch, détendu et profitant des performances de ses comparses.
Exxxekutioner
Exxxekutioner s'installe alors, t-shirt "Fallen Angel of Doom" bien en évidence pour le chanteur et l'on se dit déjà que cette troisième prestation va être placé sous le signe du old-school. On a en effet droit à un bon gros black-thrash primitif qui sent bon les eighties, piochant chez Venom, les vieux Sodom ou Celtic Frost; le groupe reprend d'ailleurs "Into the Crypts Of Rays" en fin de set. La prestation et le charisme naturel du chanteur électrisent la foule, des mosh pits commencent à démarrer de partout, c'est la guerre mais on en redemande et on se dit surtout que cette prestation a tout du tour de chauffe idéal pour lancer Vektor.
Cryptic Shift
Cela dit il faudra patienter encore un peu puisqu'un quatrième groupe est au menu avant le plat principal, j'ai nommé Cryptic Shift. Le quatuor de Leeds officie quand à lui dans une sorte de death-thrash moderne et technique. Les deux gratteux rivalisent de virtuosité sur de longues plages acoustiques et des batailles de soli. L'énergie déployée est encore une fois assez remarquable et l'alternance scream/growl bien rageur du chanteur fait son effet. La musique manque un peu d'accroche cela dit (quand on ne connaît pas les morceaux avant, je dois avouer que ça n'aide pas) mais surtout le style pratiqué colle moins à l'ambiance globale de la soirée. Peut-être le groupe de trop mais qu'importe puisque le tant attendu quatuor américain se met en place.
Vektor
Les soundchecks prennent un peu de temps et c'est sous la chaleur accablante de cette nuit mancunienne que les hostilités démarrent avec "Charging the Void". Le son est excellent et les zicos au taquet, reproduisant au millimètre ce dont on a pu profiter sur le dernier album. Pas de temps-mort puisque "Cygnus Terminal" débaroule sur le tapis, mon morceau préféré du dernier album et on se régale de la qualité proposée par Vektor, tout en maîtrise mais loin d'être froid dans l'exécution. Après "LCD" et l'instru "Mountains above the Sun" on se rend assez vite compte que Vektor est parti pour jouer l'intégralité de son dernier opus, intuition que Dave DiSanto confirme d'ailleurs lui même, choix assez surprenant. Ayant adoré la dernière offrande du groupe, je ne me plains pas mais j'avoue qu'un petit "Dying World", "Black Future" (réclamé à corps et à cris par la foule), "Tetrastructural Minds" ou "Accelerating Universe" ne m'aurait pas déplu. Qu'à cela ne tienne, les titres s'enchaînent parfaitement pour Vektor, Erik Nelson est impressionnant à la guitare et lâche ses riffs alambiqués et soli avec une facilité déconcertante. DiSanto semble un peu souffrir de la chaleur en fin de set et se voit lâché par sa guitare pendant "Recharging the Void", une rapide course en coulisses et retour sur la scène pile poil pour les vocaux, pros jusqu'au bout je vous dis. Le set se finit en apothéose mais la foule demande des rappels, "Asteroid" est alors servi aux fans en guise de dessert accompagné d'un autre morceau.
Très grosse soirée donc au Star and Garter, des groupes en première partie officiant dans des styles très variés et qui ont tous bien fait le taf et un Vektor impérial ensuite. Une expérience à renouveler au plus tôt.
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