le Jeudi 20 Septembre 2012, Le Divan du Monde

Torche

J’aime toujours entrer au Divan du Monde, la scène un peu théâtrale et les statues art colonial désuètes pour écouter un concert bruyant : le décalage a son charme. Ça tombe bien, je voulais découvrir ce groupe de Floride nommé Torche, à ne pas confondre avec un autre groupe plus ancien que je dois avoir en K7 chez mes parents, les suédois de Torch qui faisaient dans le Hard Rock 80’s à fond avec looks pas possibles et pochettes kitsch. Car Torche c‘est déjà un petit choc visuel sur leurs CDs, leur artwork est un amalgame de dessins enfantins un peu effrayants et de lieux imaginaires barrés, assez décalé dans l’univers Metal / Hardcore. Celui du premier album se déploie pour faire un paysage infernal avec des petits bonhommes chelous qui le parcourent, vraiment classe.
Et musicalement en CD ça rend vraiment bien, au jeu des classements ils sont rangés Stoner mais c’est un peu plus compliqué que cela à mon avis, ça sonne également heavy à guitares solis très mélodieuses, parfois très rapide, bref un peu plus varié que juste Stoner.
Ambiance un peu clairsemée à 19h30 et ça fait un peu de la peine pour la première partie, qui entre dans une ambiance un peu glaciale et pousse un timide bonsoir sans vraie réaction. Ce sont les bisontins de Aside From A Day, qu’on peut traduire par « A un jour près » (j’ai demandé au chanteur derrière son stand après le concert). A noter la présence d’un clavier en plus du classique guitare, basse, chant, batterie. Et d’entrée de jeu l’ambiance est lourde et post-hadocoreuse comme on dit de nos jours, enfin le chanteur a un t-shirt de Neurosis, le batteur de Baronness et le gratteux (très chouette son d’ailleurs avec sa Gibson + ampli Orange) arborait je crois un Impure Wilhelmina, bref vous voyez le style. Mais le show prend de l’ampleur, au moment où la salle commence d’ailleurs à se remplir. Je rentre vraiment bien dans le show, même si je trouve la voix un peu sous mixée, pourtant ce n’est pas faute au chanteur d’envoyer la sauce. L’apport du clavier est vraiment un plus, et son attitude aussi d’ailleurs, toujours périlleux de s’exciter derrière des touches mais là ça passe très bien, et j’ai vraiment aimé le jeu du batteur, très impliqué, limite possédé : formidable. Le bassiste est une masse assez impressionnante, alors je vais aussi dire qu’il était excellent. Quant au guitariste il enchaine les écartements de doigts pour sortir des tonalités dissonantes avec précision. Le public a de mieux en mieux réagi en nos amis du 25 (en oui, le Doubs) ont quitté la scène sous les bravos, ils le valent bien.
Deux bières plus tard (7 euros la pinte c’est dur quand même…) voici Torche ! Ils ont l’air de faire des balances en direct en hop c’est parti avec l’ouverture du dernier album, Letting Go, et ambiance d’enfer direct. Looks assez décalés avec chemise hawaïenne pour le chanteur gratteux à droite de la scène et gros sourire quasiment tout le show. Le bassiste au centre de la scène est en chemise manches courtes et le gratteux de gauche (sur la scène, politiquement j’en sais rien) est bubar avec une bonne tête aussi. Désolé j’ai pas checké leurs noms mais franchement ils font plaisir à voir, ils ont tout simplement l’air contents d’être là et ça fait du bien quand on est dans le public. Ils ne parlent pas trop entre les morceaux et ça enchaîne donc fort, leurs mélodies sont vraiment accrocheuses et l’énergie va avec . La partie plus stoner arrive me semble-t-il au milieu du show avec des morceaux plus massifs mais cela reste assez virtuose, certaines intros guitare se la jouent speed mélodique et ça jette. Vers la fin le guitariste non chanteur (celui de gauche) finit avec une guitare super lookée Hair Metal, genre BC Rich sexy rouge, et moi ça j’aime. Ca finit par bien bouger, sans aller jusqu’au slam ou pogo mais c’est pas plus mal à mon grand âge.

Le set dure moyennement longtemps, environ 3 pintes (gasp, déjà 21 euros) donc une petite heure et demie et pas de rappel mais franchement une bonne soirée et ça m’a donné envie d’approfondir l’écoute de leurs CDs.
Après j’ai fait le fan de base et j’ai acheté 3 CDs et un t-shirt d’AFAD et un t-shirt de Torche, le rouge : relaçons la consommation enfin ! Merci pour cette soirée, sous vos applaudissements.