Symphony X + Myrath + Melted Space @Paris La Machine du Moulin Rouge 23-02-2016

le Mardi 23 Fevrier 2016, La Machine du Moulin Rouge (ex-La Locomotive)

Le légendaire quintette américain Symphony X s'est toujours fait rare dans la capitale française. Bien que disposant d'une solide fanbase, ils n'étaient pas venus depuis 2011, et il ne s'agit cette année que de leur quatrième passage dans nos contrées. Néanmoins, ils avaient pris leurs habitudes dans des salles d'assez grande capacité (l'Elysée-Montmartre ou le Bataclan). Malheureusement, aucune des deux salles n'étant en activité en ce moment pour les raisons que l'on sait, Symphony X doit se rabattre sur un lieu à la capacité légèrement inférieure, la Machine du Moulin Rouge, anciennement la Locomotive. C'est une première déception, la Machine étant à mon sens mal adaptée aux concerts, et encore plus à Symphony X qui aurait été plus à l'aise dans une salle classique. C'est en revanche plutôt bien joué de la part de l'organisateur, puisque la salle est juste remplie.

Melted Space

La soirée débute avec en groupe d'ouverture le projet français Melted Space. Pour ceux qui me connaissent, ou qui fréquentent les forums par chez nous, vous savez à quel point j'estime la musique composée par Pierre Le Pape. The Great Lie, sorti en octobre dernier, est dans le haut du panier des albums sortis en 2015. Melted Space s'était déjà produit à Paris il y a quelques mois, en première partie de Leave's Eyes. Si le show était bon, on avait regretté une salle trop petite, des mauvais éclairages et un mauvais son. Malheureusement, ce n'est pas cette fois-ci non plus que je vois l'ambitieux projet dans des conditions optimales : le son est simplement médiocre. Les voix et le clavier sont submergés par le brouhaha indescriptible de la basse et de la batterie, si bien que je peine à reconnaître les morceaux.

Même constat concernant les lumières : nous avons eu droit à des spots faiblards à contre-jour, alors que la salle dispose d'éclairages clairs bien plus puissants. Que ça rende les photos impossibles, passe encore, mais on aimerait bien au moins voir la tête des musiciens sur la scène ! Il est donc à nouveau difficile de juger de la prestation de Melted Space sur scène. On retient que les cinq chanteurs et chanteuses sont très bons dans leurs rôles respectifs, l'aspect théâtral étant bien rendu par leur dynamisme, de même pour les musiciens même s'ils sont moins au centre de l'attention car placés sur les côtés.

Melted Space repassera cette fois en tête d'affiche à Paris au mois de mai. Espérons qu'enfin les conditions soient réunies pour qu'ils réalisent un concert à la hauteur de leur talent.

 

(setlist probable)

1. Terrible Fight

2. Titania

3. No Need to Fear

4. Trust and Betrayal

5. Lost Souls from the Other Side

Myrath

Dès que s'éteignent les premières lumières indiquant l'arrivée imminente de Myrath, on comprend que les Tunisiens sont en territoire conquis. On avait déjà pu en avoir un aperçu dans la file d'attente devant la salle en comptant le nombre de t-shirts à leur nom. Mais avant le groupe, c'est une danseuse orientale qui se présente à nous, du nom de Louna, le temps du titre d'ouverture Jasmin. Myrath fait des efforts pour nous mettre dans l'ambiance, et c'est très agréable (et pas qu'agréable à l’œil, bande de petits coquins). Dans le même ordre d'idée, tous sont élégamment habillés à l'orientale, à l'exception du batteur Morgan qui préfère mettre en valeur ses tatouages…

La setlist, d'une grosse demi-heure, prend le parti de la nouveauté, avec quatre titres issus du dernier album récemment sorti, Legacy. Si je ne suis personnellement pas fan du virage accessible pris par les Tunisiens, j'ai pu remarquer néanmoins une forte adhésion de la part du public. Les refrains sont scandés par la foule, même celui en arabe de Nobody's Lives. On sent que dans la salle, tout le monde prend du plaisir, que ce soit les Parisiens ou les Tunisiens, et c'est déjà beaucoup. Je dois bien avouer que les morceaux récents passent beaucoup mieux l'épreuve du live que je ne le pensais, notamment le tube Believer repris en chœur par une salle déchaînée. Le son s'est amélioré depuis Melted Space, mais c'est encore loin d'être parfait, et la guitare de Malek en pâtit. De même pour les lumières encore trop hésitantes, les photos ci-jointes en témoignent.

En tout cas, malgré la courte durée du set ainsi que des conditions techniques difficiles, le quintette est ovationné par toute la salle et le chanteur Zaher, très touchant, nous fait part de son émotion.

 

1. Jasmin

2. Storm of Lies

3. Get Your Freedom Back

4. Believer

5. Sour Sigh

6. Nobody's Lives

7. Merciless Times

Symphony X

Même si le style n'est pas exactement le même, Myrath a été le parfait groupe d'ouverture pour Symphony X : les 1000 spectateurs de la Machine du Moulin Rouge sont chauffés à blanc et certains crient déjà le nom du combo. Quand ils débarquent sur la scène, c'est évidemment à l'américaine ; lunettes de soleil pour Russell, Michael et Mike se positionnant raides de chaque côté, impériaux. Le groupe est bien sûr là pour faire la promo de leur dernier album, mais cette fois plus que d'habitude, puisque Underworld, sorti en juillet dernier, est joué ce soir en intégralité, et plus ou moins dans l'ordre. Il ne reste de temps ensuite que pour quelques titres issus du reste de la discographie. Je me doute bien que le choix du groupe a fait des déçus dans le public, et comme beaucoup, j'aurais énormément aimé voir The Odyssey en live ou des titres de Twilight in Olympus. Toutefois, j'apprécie la prise de risque, de musiciens qui assument leurs compositions récentes plutôt que de se reposer sur des vieux morceaux à succès. Puis entre nous, Underworld est loin d'être un album dégueulasse, donc ça passe d'autant plus.

Autre point positif, le son s'améliore nettement dès les premiers morceaux joués, pour atteindre une qualité correcte, et ce dans tous les coins de la salle (salle qui au passage est bien biscornue, encore le coup d'un architecte bourré). Il y a du mieux aussi pour les lumières, même si l'ingénieur a parfois des goûts douteux (combien de fois faudra-t-il répéter que le vert et le rouge ensemble c'est moche ?!).

Mais un concert de Symphony X, c'est quasiment un concert de Russell Allen. Le bougre focalise toutes les attentions. Bien sûr qu'il en fait des tonnes. Oui il se la pète. Mais le gaillard est tout de même un showman hors pair. De sa gestuelle extrêmement théâtrale (jusqu'à l'usage judicieux des masques) à se faire porter par le public, tout y passe. Il confirme sa grande forme vocale, toujours capable d'une puissance décoiffante, notamment sur les excellents Charon et Kiss of Fire. Rien à dire si ce n'est qu'il garde sa place parmi les meilleurs vocalistes actuels.

Malheureusement, on regrettera que ses compagnons ne soient pas à la hauteur. Michael Romeo assure parfaitement ses parties de guitare, mais garde tout le long du set un flegme particulièrement irritant, donnant l'impression de ne faire que son job et rien d'autre. Même impression concernant Mike Lepond, qui ne bouge pas d'un iota pendant une heure et demi, restant en arrière de la scène et affichant un air blasé. Pointilleux comme on le connaît, je suppose qu'il a tenu pour sa basse à garder une connexion à fil pour des raisons de qualité du son et qu'il ne voulait pas s'éloigner de ses retours. Ça aurait pu être judicieux si le son de la salle permettait de faire une différence, mais ce n'est évidemment pas le cas. Quant à Mike Pinella et Jason Rullo, ils restent cantonnés à leurs instruments respectifs. Même si la qualité de jeu est bien présente, il est un peu triste de voir ces grands musiciens se mettre en retrait derrière leur frontman et ne pas avoir l'air de prendre du plaisir sur scène… Allez les gars, un ptit sourire, et montrez-nous que vous êtes à la hauteur du dernier titre que vous avez joué ce soir-là : Legend !

1. Nevermore

2. Underworld

3. Kiss of Fire

4. Without You

5. Charon

6. Hell and Back

7. In My Darkest Hour

8. Run with the Devil

9. Swan Song

10. Death of a Balance

11. Out of the Ashes

12. Sea of Lies

13. Set the World on Fire

14. Legend


0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

La Machine du Moulin Rouge (ex-La Locomotive)

Paris, Ile-de-France, France
En savoir plus

Melted Space

Metal Symphonique - France
En savoir plus

Myrath

Metal Progressif - Tunisie
En savoir plus

Symphony X

Power Progressif - Etats-Unis
En savoir plus