Ragnard Rock Festival Jour 2

le Samedi 18 Juillet 2015, Ragnard Rock Festival



Abhorrance (USA-1)

La deuxième nuit passée au camping du Ragnard Rock n'a pas été de tout repos, et pour cause, nous avons subi un violent orage et de grosses averses. Déjà que la veille, l'une des deux scènes du festival ne fonctionnait pas à cause d'un souci de générateur, cette fois on pouvait craindre pour l'ensemble du fest. Heureusement tout ne s'est pas passé comme dans nos pires suppositions : la terre a rapidement séché et le site ne s'est pas transformé en champ de boue, l'équipement électrique du fest fonctionne encore, en tout cas pas pire que la veille, et pas de gros dégâts à signaler. Comme l'eau de la rivière n'a pas refroidi, on en profite pour faire les quelques longueurs quotidiennes, en attendant l'ouverture du site. Encore une fois, il y a un manque flagrant de communication : l'heure d'ouverture ainsi que les running orders ont été décalés, mais on ne sait pas quand, et les bénévoles n'ont pas d'information non plus. Dans la journée on a vu apparaître sur le site quelques pauvres petits running orders manuscrits scotchés à la va-vite sur des poteaux, mais ils ne concernaient que la première partie de la journée (et n'étaient pas forcément à l'heure non plus). La seule solution est donc de faire le pied de grue devant l'entrée, en attendant que la sécurité reçoive les consignes d'ouverture par talkie-walkie.

Malmort

Le premier groupe auquel nous assistons est donc Malmort, un combo chambérien de black metal traditionnel, au chant en français. Si on peut logiquement se demander que fait un groupe de black tradi dans un festival au thème viking, attendez d'y voir des groupes de hardcore (et oui, il y en a …). Pour en revenir à Malmort, la prestation offerte ici se révèle très carrée, sans fioritures. Le groupe reprend tous les gimmicks de l'univers black, et qui, pour les sentiments du non-initié, sont entre le pathétique et le risible. Peut-être que les amateurs y trouvent leur compte, mais de toute manière ils étaient peu nombreux ce samedi matin. Peut-être aussi que programmer un groupe de black particulièrement occulte et ténébreux autour de midi n'était pas l'idée du siècle.

Nydvind

Allons plutôt donner une chance à Nydvind, qui inaugure la Thor Stage ce matin. On pourrait rapprocher leur carrière de celle de Bran Barr, qui était sur la même scène la veille. Ils sont tous deux issus de la scène Pagan/Folk parisienne, chacun n'a sorti que deux albums, assez espacés dans le temps, ils sont tous les deux à leur manière des all-stars band du Pagan/Folk français, avec de nombreux changements de line-up, et des musiciens qui vont de l'un à l'autre et inversement. Deux groupes étroitement liés en somme. En revanche, Nydvind connaît une moins forte popularité, malgré des concerts plus fréquents. La différence est visible à la foule qu'il y avait devant Bran Barr et devant Nydvind : peu ont fait le déplacement pour ce dernier. Sincèrement, d'après ce que l'on m'a rapporté des précédents concerts du combo francilien (notamment de leur show en avril en compagnie de Fenrir et Drakwald), j'avoue avoir été un peu déçu. Nydvind nous a joué un set court et compact, manquant cruellement d'aspérités et de chaleur humaine. Certes leur Black Pagan est de bonne facture, bien construit, et on sent l'expérience des années de carrière, mais sur scène le groupe semble un peu en pilotage automatique. C'est un show qui ne restera pas gravé dans ma mémoire …


Helroth

Depuis le début du festival nous avons eu droit pour chaque groupe à des balances assez longues, mais pour Helroth ce fut vraiment interminable. Il semblerait qu'il y ait eu quelques désaccords dans le groupe, et nous avions un peu peur d'assister en direct au split du groupe. Le concert débute donc avec un bon quart d'heure de retard (en plus du retard ''officiel''). Mais l'attente en valait largement la chandelle, car le set des Polonais de Helroth fut l'un des plus mémorables du festival pour ma part. Tout d'abord nos valeureux Polonais nous gratifient d'un metal Folk/Pagan de qualité et assez original. On pourrait se situer à la croisée des chemins entre Arkona pour le côté Pagan/Death et Dalriada pour le chant féminin, plutôt typé Pagan lui aussi.



La prestation en elle-même fut très énergique, avec des musiciens (au nombre de sept !) tous très impliqués et proches des spectateurs. Le show semblait assez rodé, jusqu'à ce qu'une petite dispute éclate entre le violoniste et le reste du groupe. A priori un conflit sur la setlist, le violoniste a dû improviser ses parties pour la chanson suivante, en réussissant d'ailleurs à ne pas trop dénaturer le morceau. L'un des guitariste a eu aussi quelques soucis, le temps d'un morceau. Heureusement que le reste tenait la route, notamment grâce à des parties vocales féminines très réussies et bien intégrées dans les morceaux. Le chant death masculin tenait la route lui aussi, à l'exception de rares parties en chant clair assez mal assurées. On peut toutefois espérer que ce défaut soit corrigé rapidement, de même que dans de meilleures conditions Helroth a tout pour se dévoiler pleinement.




Les compatriotes Merkfolk sont venus afficher leur soutien.

Abhorrance (USA-1)

Pour être honnête, moi et ma galante compagnie attendons plutôt le combo folk espagnol Celtibeerian, prévu un peu plus tard dans l'après-midi. Mais de peur de les louper à cause d'un running order volage, nous assistons plus ou moins à tous les shows qui les précèdent. C'est pourquoi nous nous retrouvons à la barrière de la Thor pour la performance d'Obsession, petit combo local de Thrash n'ayant semble-t-il rien sorti à ce jour. Déjà, notons qu'il n'y a pas foule, ce qui fut le cas pour à peu près tous les concerts de groupes dont le style n'a rien à voir avec l'univers viking. La volonté du festival de proposer une affiche variée n'a vraisemblablement pas porté ses fruits. Pour en revenir à nos Obsession, c'est un euphémisme que de dire que leur prestation n'a pas hanté nos esprits. On sent bien le groupe qui voue un culte à Megadeth, Slayer et consorts, mais ça ne va pas beaucoup plus loin. Il y a donc tout d'abord un manque flagrant d'originalité. Là où le bât blesse une seconde fois, c'est par rapport à l'interprétation. La voix surtout semblait mal maîtrisée, ou alors pas en adéquation avec la mélodie ; certains passages partaient dans des aigus nasillards difficilement supportables. Certes, Antoine, le chanteur jouait là son premier concert avec Obsession, mais le futur du groupe semble aléatoire … Heureusement on pouvait toujours admirer le jeu de guitare impressionnant d'Alexis, tout en technicité et en justesse. Pour terminer le set, Obsession y va de sa reprise du classique de Motörhead, j'ai nommé Ace of Spades. Terminer sur une reprise peut paraître sympathique, mais ce morceau est tellement repris qu'il en devient indigeste ; Motörhead n'a pas composé qu'un seul morceau dans sa carrière que diable !


Abhorrance (USA-1)

À part Helroth, il faudra bien avouer que les groupes précédents de la journée ne m'ont pas marqué outre mesure. Cependant, la donne a changé après l'énorme prestation donnée par les Espagnols de Celtibeerian. Tout d'abord, notons qu'il s'agit là uniquement du deuxième passage en France de nos Celtibères, sept mois après la première partie d'Eluveitie à Limoges. Gageons qu'avec le show qui fut donné, ils reviendront plus souvent. En effet, ce fut de loin l'un des moments les plus énergiques du week-end ; comme ils le disent eux-mêmes de manière très Manowarienne : ''We play metal with balls !''. Le tout en mimant, pour ceux qui n'auraient pas compris. Non, je ne ferai pas de dessin. N'insistez pas.



En tout cas, on ne nous trompe pas sur la marchandise : nos compères jouent un folk metal joyeux et burné, le juste milieu entre les chansons à boire et les moments de bravoure épiques. Il y a consensus pour dire que Celtibeerian s'inspire volontiers de Korpiklaani, et ce n'est pas moi qui vais contredire ce fait. D'ailleurs, sur scène, les deux se valent, là où sur album je conseillerais plutôt de se pencher sur les Espagnols. Le public semble être du même avis. Cela fait plaisir de voir les festivaliers qui se sont déplacés pour voir un groupe que la majorité d'entre eux ne devaient pas connaître auparavant, surtout au milieu de l'après-midi. Le Ragnard Rock leur aura porté un triomphe, avec des jolis pogos, circle pits, et danses celtiques, euh … celtibères, pardon. Le joueur de cornemuse/flûtiste Dagda en profite à la fin du set pour se faire porter par la foule, après l'avoir copieusement arrosée de bière tiède. Nous nous ruâmes ensuite au stand de merchandise, où sont proposés les productions des Celtibères. Nous apercevrons avec plaisir de nombreux festivaliers conquis, arborant des t-shirts Celtibeerian.

1. Singing to Our Land
2. Keltorevolution
3. Unbury the Horn
4. Praise the Vineyards
5. Fields of Celtiberia
6. Under Lug’s Sight
7. Kladinoi
8. An Dro
9. Win Another Battle
10. The Path
11. The Booze Song


Skálmöld

Alors que quelques groupes de death/thrash sont programmés en fin d'après-midi, nous retournons à nos baraquements pour profiter de l'onde claire (ou presque) du Suran. Nous sommes donc de retour pour assister au retour en France de nos Islandais favoris. De toute façon vous en connaissez beaucoup vous des groupes de folk islandais ? Nous nous préparons donc à accueillir comme il se doit Björgvin Sigurðsson, Þráinn Árni Baldvinsson, Baldur Ragnarsson, Gunnar Ben, Snæbjörn Ragnarsson, et Jón Geir Jóhannsson en terres bressanes. Les Islandais ce soir là n'ont pas terni leur réputation : ils sont toujours d'excellents showmen, très dynamiques, communicatifs avec le public, voire rigolards. Le temps qui leur fut accordé n'était pas très conséquent, mais ils sont tout de même parvenus à faire le tour de leur discographie, d'abord en première partie de concert avec des titres issus des deuxième et troisième albums, respectivement Börn Loka et Með Vættum. La fin du set fut consacrée à leur premier opus, Baldur, pour mon plus grand plaisir, car je trouve que les morceaux qui en sont issus sont plus immersifs. Ce sentiment est peut-être dû aux influences de Týr assez présentes, dans le riffing et dans les chœurs, puisque j'apprécie beaucoup la formation féringienne. Je fus cependant légèrement déçu par certains aspects du concert : pour un groupe se déclarant comme viking, et qui porte un héritage culturel, il n'y avait rien sur scène ou sur eux qui rappelait cet univers, dommage. Les autres reproches ne les concernent pas directement, mais sont plutôt à mettre sur le compte du festival. Durant tout le show, une jeune photographe (une bénévole du fest) s'est invitée sur scène pour mitrailler les groupes (souvent de dos, quel intérêt ?), sans aucun respect pour eux ni pour le public. Les Islandais et leur public ont de plus subi des éclairages complètement inadéquats ; nous nous sommes pris des spots blancs aveuglants en pleine figure, alors que le groupe jouait quasiment dans l'obscurité. Heureusement que cela n'a pas trop impacté le set de Skálmöld, qui fut malgré tout de bonne facture.



Nous regardons ensuite de loin un Negura Bunget qui ne nous a pas suffisamment marqué pour nous empêcher d'aller au pieu, après cette longue journée riche en émotions.

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Ragnard Rock Festival

photo de Ragnard Rock FestivalSimandre-sur-Suran, Auvergne-Rhône-Alpes, France
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