Paradise Lost - In Requiem Tour

le Dimanche 16 Septembre 2007, Toulouse - Havana Club



Paradise Lost



Paradise Lost est un de ces rares groupes dont la popularité
ne reflète pas leur talent musical. Il a reussi pourtant à acquérir un
véritable statut international dans le panthéon du métal en inventant le genre
gothic métal et en sortant des albums mythiques comme Icon ou Draconian Times.
Tout semblait bien tracé pour que ce groupe cotoie les plus grand. Mais le
groupe lui même en a décidé autrement, préférant faire la musique qui leur
plait plutot que de la musique que les fans veulent entendre, les anglais ont
orienter leur métal vers le monde de l'électro avec l'album One Second obtenant
alors un genre Dark Rock d'une très grande maitrise artistique (l'album Host).
Bien que les critiques métal saluent les compositions du groupe, les fans ne
suivent pas laissant les 5 membres presque seuls dans leur Paradis Perdu avec
quelques fans (dont moi!) qui ont reconn que la musique ne s'exprimait pas que
par les guitares et que les nuances des synthés pouvaient parfaitement exprimé
les valeurs dépréssives du groupe. PL s'est ensuite réorienté vers un son plus
métal, avec entre autres le véritable coup de maître qu'est Symbol Of Life en
2002. Malheureusement les fans ne sont toujours pas plus nombreux et le groupe
peine à remplir les petites salles de concerts.

2007 sonne le retour du groupe phare du métal gothique avec la sortie de la
pépite "In Requiem" félicitée par la critique et faisant relever la
tête de pas mal de métalleux qui avaient abandonner le groupe. C'est donc avec
une envie de rejouer un track list très métal que le groupe vient en France. Le
Havana de Toulouse accueille donc un des groupes les plus charismatiques de la
scène métal et la peur commence à venir quand nous remarquons le peu de monde à
l'entrée du concert. Les fans continueraient-ils encore de bouder PL? Pas du
tout, la public essentiellement gothique (assez homogène en tenue
vestimentaire, les personnes en blanc et cheveux courts se sentant légèrement
seuls, mais très hétérogène en âge) n'arrive en fait qu'après la prestation du
1er groupe d'intro.

Et ils ont bien raison, Century Media nous avait promis Pain, nous laissant
espérer une nuit parfaite avec 2 grands groupes de la scène métal. Finalement
Paradise Lost fut supporté par 2 groupes débutant: Neurosonic et Eyes Of Eden.

C'est donc Neurosonic qui commence la soirée et là on croit à une blague.
Qu'est ce qu'un mélange de Green Day, Tokyo Hotel et The Rasmus vient faire
ici?Les membres ne font que taper sur la guitare sans en jouer, le chanteur
nous sort une voix d'ado presque insultante dans le contexte de la soirée
gothique, une vraie parodie. Seul le batteur s'en sort assez bien...et je suis
gentil. Résultat le public n'applaudit pas et le chanteur se rend compte que le
goupe n'est pas bien accueilli. Après 2 musiques, quelques membres du public
applaudissent mais un gars glissa une phrase qui en fit rire plus d'un dans la
fosse "n'applaudissez pas trop fort sinon ils vont revenir!". Bref le
calvaire s'arrete au bout de 5 chansons et on peut à nouveau respirer.

Le groupe Eyes of Eden prend alors le relais et là, quelques métalleux
commencent à se lever et à remplir la fosse. Une séduisante chanteuse,
Franziska Huth, nous sort un joli chant plein de charmes. La prestation de ce
groupe tout neuf fut correcte même si la basse 6 cordes saturait parfois trop
les musiques. Le groupe possédait une bonne maîtrise des instruments (il faut
noter que le guitariste compositeur allemand Waldemar Sorychta fut entre autre
dans la production de groupes comme Lacuna Coil) mais on percevait bien qu'il
manquait d'expérience sur scène, la chanteuse ne se prêtant pas à balancer sa
tête avec ses beaux cheveux blonds lors des riffs, préférant rester en arrière.
Le public se sentait donc déjà un peu moins arnaqué. Mais l'absence de Pain
restait encore en travers de la gorge de certains fans qui portait un des
maillot du groupe Suédois.



Mais bon le plat principal de la soirée était PL et le public du Havana était
la pour ça. La fosse s'est donc bien remplie lorsque les lumières principales
commencèrent toutes à s'éteindre laissant une musique d'ambiance très gothique
et des lumières bleus discretes éclairer la scène. Arrive alors le groupe que
le public salue avec une euphorie métal assez classique, Paradise Lost paraît
solide, serein et fort, les 1ères notes de The Enemy sonne et Nick
Holmes arrive pour réveiller définitivement la foule avec un "come on
Toulouse" très efficace. Dès la 1ère musique nous savons que nous allons
avoir affaire à un live de qualité, quelques soit la durée ou les pistes
choisies par le groupe.

Holmes reste toujours aussi sobre en annonçant les musiques avant qu'elles
commencent et en remerciant la foule à chaque fois. Il paraît impénétrable et
nous montrera tout au long du live une voix totalement maîtrisée, contredisant
les critiques sur ses performances parfois décevantes en live. Il faut dire
qu'il a retrouvé la voix de la bête ce vieux Nick tirant presque un trait sur
le chant hostien. The Enemy introduit donc parfaitement le concert. Gothic
suit, Holmes ne prend pas sa voix death mais ceci rend la piste plus moderne.
Le plus impressionnant est la technique de Mackintosh toujours dans son coin
gauche en bon professionnel. Tout s'accélère alors quand Ash & Debris commence,
la foule porte quelques fans qui léve le doigt vers le haut comme si le
paradise était atteint tandis que les pogos s'enchaînent faisant voler quelques
cheveux par ci par là. Du coup pas facile de bien analyser le groupe en bon
professionnel! Mais quelle tuerie cette piste est assurément l'une des
meilleures jamais jouées par le groupe, ce mélange entre dureté de la guitare
et souplesse angélique des synthés et des choeurs. Ca y est le paradis est
atteint, le concert peut continuer en toute sérénité.

Holmes  va alors nous sortir le seul sourire de la soirée (et c'est bien
un cadeau du ciel car il est rare que le chanteur sourisse sur scène, gardant
un charisme très gothique) en annoncant une vieille chanson qui tient beaucoup
à leurs yeux lorsqu'il est interrompu par un fan qui crie "True
Belief". Holmes sourit alors en disant "Not yet!...Not ever" (je
perdis le sourire de mon côté quand je compris la phrase car j'aurai bien aimé
qu'il le chante) et s'enchaîne alors Pity The Sadness très accrocheur et
violent.

Après ce 1/4 d'heure de violence, il est temps de poser un peu le jeu et PL
enchaîne alors sur le très triste No Celebration, une des pistes les
plus classiques et les plus efficaces en live du groupe. Holmes nous fait
plaisir en glissant la phrase "There's no clebration for moi",le
groupe est très généreux et le public en est ravi et se laisse donc bercer dans
un calme qui se prolongera avec une musique symbolisant à elle seule le fait
que PL ne regrette pas son passé électro : So Much Is Lost est alors
applaudie. Personnelement je suis aux anges avec cette splendide piste et me
met à regretter que l'album Host n'ai pas eu plus de succès car d'autres pistes
telles que "Behind the Grey" auraient été bienvenue. La puissance des
guitares semble vraiment transporter la foule dans une autre dimension et Holmes
se rend compte que le public du Havana est séduit en nous disant qu'il n'avait
jamais vu une telle ambiance avec cette musique qui lui tient à coeur et nous
en remercie vraiment.

Après ce retour nostalgique vers le passé du groupe anglais, nous revenons ici
et maintenant avec la promotion de In Requiem. Le second single du groupe est
alors joué, Praise Lamented Shade, véritable hymne gothique, le son
électro et les échos sur la voix de Holmes et les guitares nous donnent
l'impression d'être dans une église. In Requiem est donc bel et bien un album
au son live par sa facilité à être joué par le groupe et par le fait que la
qualité du son est aussi bonne qu'en studio.

Une toute petite pause se suit en laissant passer l'intro de Enchantment,
véritable classique du groupe, les fans de Draconian Times sont aux anges et le
public fait les choeurs avec Holmes. Cette piste prouve une fois de plus que le
batteur Jeff Singer s'est définitivement fondu dans le groupe, faisant oublier
Lee Morris, le seul regret étant que sa batterie le cachait presque totalement!

Le très doom Requiem est ensuite joué, piste assez innatendue sur le
dernier album par la surprenante violence retrouvée du groupe nous rappelant
l'album Gothic. Viens enfin ce que tout le monde attendait à voir à un moment,
un classique que le groupe se doit de jouer à chaque live As I Die ne
demande pas trop de travail à Nick Holmes, celui ci étant largement soutenu par
tout le public criant de toutes ses forces "As I Die!!!!" et
redoublant de force dans les pogos. L'odeur du Tee-shirt métal mouillé par la
transpiration prend définitivement place et les verres vides (bien sur) de
bière sont jetés dans les airs. Le groupe joue ensuite Unreachable avec
son jeu de batterie si spécial et cette ambiance gothique qui en fait déjà un
classique du groupe. Le précédent album (X) est ensuite mis en évidence avec Grey,
une des meilleures pistes de l'album, on y entend tout le jeu de basse de Steve
Edmonson, toujours aussi fort dans ses prestations lives, qui fait trembler la
scène avec un son dure et très grave. Le groupe fait mine de conclure avec le
classique One Second nous replongeant dans l'atmosphère électro de
l'album, un délice de composition.

PL quitte alors la scène et ce n'est qu'après des cris d'impatience, des
choeurs, et la répétition de "Paradise!" que Jeff Singer revient
levant les mains et demandant au public de tout donner pour ce rappel, Never
For The Damned
est alors joué relancant la foule qui crie le refrain avec
Holmes qui parait parfois, bien que toujours impénétrable, impressionné par les
capacité du public de cette petite salle. Il en suit la ballade gothique Over
The Madness
qui transmet encore plus l'ambiance dépressive que sur la
version studio par cette fin de piste,véritable coup de massue dans la fosse.
Après cette fantastique chanson, Holmes parle à chaque membre du groupe (une
petite surprise?) et commence alors Erased (à la place de The Last Time
qui est souvent en rappel), le public se déchaîne alors avec cette guitare
rythmique superbement dressée par Aaron Aedy et son Headbang unique qui donne
l'impression de vivre chaque musique jouée par le groupe. Toute la fosse se met
à chanter "I don't owe anyone!!", énorme tout simplement. Le dernier
bijou que nous offre le groupe est le désormais culte Say just Words,
tout le monde devine que c'est la fin et qu'il faut donc donner toutes ses
dernières forces dans cette prestation parfait du groupe. Et que dire de
Mackintosh, je restais face à lui, le voyant maîtriser chaque piste qu'il a
composé de ses mains comme un chef d'orchestre avec cette sorte de distance
qu'il a avec le public tout en lui faisant vivre ses talents de guitaristes.



Ce fut court mais que ce fut bon!Paradise Lost nous a fait connaitre sa
nouvelle vie musicale dans cette petite salle toulousaine très agréable et au
son impeccable. Un moment fort qu'il fallait vivre et que j'ai essayé de vous
décrire au mieux pour que la prochaine fois vous ne ratiez pas leur passage en
France.




3 Commentaires

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eulmatt - 22 Septembre 2007: J'ai assisté au show lyonnais deux jours auparavant, et je retrouve parfaitement les sensations éprouvées dans ton excellent chronique.
Le set m'a paru pertinent, balayant l'essentiel de la discographie de Paradise Lost avec d'excellent choix. Moi aussi j'ai longtemps attendu True Belief, et je suis un peu déçu de n'avoir eu qu'un titre de Draconian et aucun de Icon mais bon...Le grand Mackintosh a été royal, et la maîtrise absolue de PL en concert est époustouflante. En outre le son était de grande qualité avec un équilibre parfait entre la puissante basse/guitare et les claviers présents avec justesse. Un petit bémol sur le chant de Nick: sa précision et sa maîtrise sont évidentes, mais j'ai parfois trouvé un manque de puissance quand il s'agissait d'être agressif. La version chant clair de Gothic n'a pas eu mes faveurs.
Mais le bilan est largement positif, un excellent concert à la hauteur de mes espérances.
 
mick62 - 23 Septembre 2007: Bravo pour cette chronique! J' ai assisté à concert parisien et tu décris parfaitement les sensations que j' ai eu. La seule différence c' est "The Last Time" qui fut joué à la place d' "erased". C' est vrai qu' 1h20 c' est un peu court et qu' il manquait donc quelques classiques... Mais quelle prestation! quel groupe! Paradise Lost est grand! définitivement...
gg_jaime - 03 Décembre 2007: Excellente chronique, tout à fait détaillée. J'y étais et c'était exactement comme décrit !
On était "collé" à la scène (pas de barrière, pas de service de sécurité : on pouvait toucher les musiciens sauf le batteur !)
Ce qui m'a surpris c'est que Nick avait, au pied du micro, les paroles des chansons (en + de la setlist)!
Bilan très positifs même si j'aurai aimé + de chansons notamment de "Draconian Times" et de "One Second"...
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