OOMPH! + Unzucht @Paris Le Trabendo 12-04-2016

le Mardi 12 Avril 2016, Le Trabendo

Précurseur de la Neue Deutsch Härte, souvent décrit comme le grand frère et l'inspirateur de Rammstein, Oomph! est indéniablement une figure de proue de la scène metal allemande. Si le petit frère l'a depuis largement dépassé en terme de notoriété et enchaîne les tournées de stades, le trio originaire de Wulfsburg n'est pas mort pour autant. On aurait d'ailleurs pu le croire, à la sortie de Des Wahnsinns Fette Beute en 2012, qui fut finement analysé par beaucoup comme une sombre bouse et le début certain d'une déchéance proclamée. Cela ne s'est pourtant pas déroulé comme prévu, et le groupe a su redresser la barre avec l'honorable XXV sorti l'an passé. Le temps est désormais venu de retrouver le contact avec les fans et de prouver la bonne santé mentale et musicale du combo.

Unzucht

    Lorsque j'arrive à proximité du Trabendo, je suis très surpris de la population que j'y trouve : beaucoup de jeunes, pré-pubères pour certains et fort joyeux. Pas tellement Oomph-compatible tout ça. Heureusement, il ne s'agissait que du public venu voir un DJ au Zénith voisin. Toutefois, la foule qui se presse devant les poutrelles rouges du Trabendo n'est pas moins hétéroclite ; beaucoup de jeunes aussi, des moins jeunes (euphémisme pour ne pas en froisser certains !), des tenues gothiques, d'autres en habits de ville, et bien plus de filles que dans les concerts de metal en général. Peut-être que cela représente les fans de toutes les périodes du trio allemand. Cela ne suffit pourtant pas à remplir la salle, qui, d'une capacité de 700 places, doit accueillir ce soir-là autour de 500 personnes.

    Peut-être me suis-je mal renseigné en amont, toujours est-il que je n'ai découvert qu'une fois sur place la présence et le nom du groupe assurant la première partie. Je n'étais visiblement pas le seul dans ce cas. Il s'agit donc du quatuor allemand Unzucht, encore peu connu dans nos contrées, mais apparemment jouissant d'un petit succès outre-Rhin.


    Rapidement, ils développent un jeu de scène dynamique et chaleureux, mené par un frontman survolté en la personne de Daniel Schulz. Celui-ci dispose d'un piédestal installé un milieu du pit photo ; ce n'est certes pas très pratique pour les photographes, mais permet finalement d'être beaucoup plus proche du public et le premier rang ne peut qu'apprécier. Il y avait visiblement quelques fans du combo dans ces premiers rangs, je le déduis grâce aux cris féminins suraigus entendus à chaque fois que le chanteur s'en approchait.


    Musicalement, Unzucht, c'est sympathique. Ce qui signifie plus précisément : agréable à écouter sur le moment, mais ça casse pas des briques. Le registre est varié ; on passe d'un metal alternatif assez easy listenning à des passages typés gothiques, où le guitariste à la coupe iroquoise délivre des vocaux black assez efficaces. On notera aussi des mélodies industrielles parsemées d'électro. On regrettera surtout un chant clair trop mélodieux, rendant le tout parfois inoffensif et en contradiction avec l'image qu'ils veulent donner.


    Unzucht nous aura gentiment occupé pendant 40 minutes, un bon compromis en attendant la tête d'affiche.

1. Unendlich
2. SeelenBlind
3. Zeit
4. Kettenh
5. Tanz
6. Unzucht
7. Ewigkeit
8. Engel

Oomph

    Après un changement de plateau digne d'un arrêt au stand de grand prix de formule 1, ce sont les musiciens de Oomph! qui débarquent un à un, l'excentrique Dero clôturant la marche. Il faut dire qu'ils sont nombreux sur scène : quatre musiciens de scène accompagnent le trio originel ! On notera d'ailleurs quelques changements très récents : le batteur Silvestri qui jouait avec eux de 2012 à 2014 les rejoint à nouveau le temps de la tournée, et un certain Felix remplace le mystérieux El Friede aux claviers. Durant le set on se posera tout de même la question de l'utilité de certains membres … en particulier Okusa, coincé dans un coin de la scène, qu'on entend à peine derrière sa batterie électronique, évidemment couverte par la vraie batterie.


    De toute manière, la star de la soirée, c'est Dero, il le sait bien, et ne laisse pas beaucoup de place aux autres pour se démarquer. Il n'hésite pas à donner de sa personne, courant de long en large sur Labyrinth la langue pendante, frappant des sortes de tambour sur Träumst Du, ou encore se coiffant d'un haut-de-forme sur Kleinstadtboy. Ses collègues Crap et Flux sont en effet bien moins démonstratifs, mais réalisent parfaitement et efficacement le boulot. Le début de concert instaure instantanément une atmosphère mouvementée, avec une succession de titres dynamiques et appréciés des fans d'une manière générale. Tout change lorsque le trio entame Mein Herz, et surtout Der Neue Gott, deux titres issus du premier album éponyme. La rythmique froide de l'EBM couplée aux lumières stroboscopiques donne l'impression d'une messe noire industrielle, et l'air devient glacial. L'effet est saisissant.


    Malheureusement, cela ne dure pas, et le trio s'étend ensuite sur des titres plus récents, aux conséquences bien moins magnétiques. Les ballades s'alternent avec des morceaux formatés, témoins de la transformation d'Oomph au cours du temps. Pour faire court : c'est mou. Comme moi, une partie du public semble s'endormir, et le slam de Dero sur un agréable Mitten ins Herz (album Defekt) peinera à la réveiller. Le trio sauvera les meubles en alignant les tubes dynamiques en fin de set : Sandmann, Augen Auf, et Gott Ist ein Popstar. Ce sont bien sûr de bonnes chansons (je l'avoue, moi aussi j'ai chanté en cœur avec le public sur Augen Auf), mais le contraste avec les titres plus anciens est flagrant. En 25 ans de carrière, et 1h45 de show, Oomph est passé de ''Gott Ist Tot'' à ''Gott Ist ein Popstar''. Il doit y avoir des conclusions à en tirer.

1. Alles Aus Liebe
2. Labyrinth
3. Träumst Du
4. Mein Schatz
5. Das Weisse Licht
6. Mein Herz
7. Der Neue Gott
8. Unzerstörbar
9. Als Wärs das Letzte Mal
10. Wunschkind
11. Jede Reise Hat ein Ende
12. Bis der Spiegel Zerbricht
13. Jetzt Oder Nie
14. Niemand
15. Mitten ins Herz
16. Unter Diesem Mond
17. Auf Kurs
18. Sandmann
19. Gekreuzigt
20. Augen Auf!
Rappels
21. Kleinstadtboy
22. Gott Ist ein Popstar
23. Dankeschön (Outro)


2 Commentaires

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cultosaurus - 26 Avril 2016: La question c'est : si on aime pas vraiment un groupe (ça semble être le cas ici), ça sert à quoi d'aller le voir en concert ?
LeLoupArctique - 26 Avril 2016: Raté, j'aime beaucoup Oomph, mais j'ai du mal avec leurs certains de leurs derniers albums.
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photo de Le TrabendoParis, Ile-de-France, France
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