Nashville Pussy au Palais des Rois De Majorque

le Samedi 22 Juillet 2006, Perpignan



Nashville Pussy

C’est à 16h ce samedi 22 juillet que démarre mon périple de Montpellier, en compagnie du Pasteur Guy, direction Perpignan pour cette soirée exceptionnelle : les Nashville Pussy se produisent en plein air, dans la cour du Palais des Rois de Majorque, pour la modique somme de 6 euros et 30 centimes ! De quoi faire sortir des vieux bikers de leurs repères de rednecks pyrénéens !!
Arrivés sur place en fin d’après midi, nous découvrons avec émerveillement les lieux de l’action : la cour intérieure, autrefois cour d’honneur, de ce château du XIIIème siècle, et une scène montée dans le parc entre quelques arbres : un cadre surprenant, original et très agréable pour le concert (qui aurait également convenu à merveille pour un concert de Symphonic Epic Metal, Rhapsody et autres Blind Guardian). Nous apercevons les Nashville Pussy, en bermudas et en tongs, en train de faire leurs balances tranquillement, l’air détendus, sous l’œil surpris et amusé de quelques touristes visitant le site.
Vers 18h, les vigiles nous mettent dehors, fermeture des portes au public. C’est le moment d’aller chercher une petite place à l’ombre, le temps de patienter en buvant quelques bières avant l’ouverture des grilles.
21h30, nous pénétrons à nouveau dans l’enceinte de la forteresse : le parterre est déjà bien rempli, le bar assiégé. On remarque la diversité du public, autant dans les âges que dans les styles, qui formera une pelouse d’environ 1000 personnes pour la soirée.

Et c’est le duo d’Orléans Cool Kleps qui ouvre les hostilités, se présentant comme « l’apéricube » de la soirée ; modestement choisi, le mot illustre bien la prestation du groupe. Bien que pas mauvais, on s’ennuie rapidement. Un guitariste chanteur et une pianiste « batteuse » (une grosse caisse et un tambourin aux pieds) utilisant un son rétro, comme le son assez crade de la guitare, donnant un garage rock’n’roll, un peu sixties, qui n’est pas sans rappeler certains morceaux des Sheriffs…mais l’absence de batterie se fait cruellement ressentir. Le seul moment fort est le bœuf sur « I wanna Be Your Do » des Stooges avec Blaine à la basse, Jeremy à la batterie, et le guitariste des Bellrays (roadie sur la tournée) à la guitare, moment pendant lequel je me rend compte que Ruyter est a coté de nous, devant la scène, en train d’applaudir son mari !
Juste le temps de lui demander un autographe et de lui faire la bise, car il est 23h et les Nashville Pussy s’apprêtent à investir la scène.

Une énorme ovation accueille les musiciens (et la roue de Ruyter en guise d’entrée en scène !). Jeremy envoie l’intro de « Pussy Time » du dernier opus : « All Right ! Who wants some pussy ?», demande Blaine : « We do !!! », répondent les Girls (et nous bien sûr !), et c’est parti pour deux heures de pur Rock’n’Roll made in USA « in your face » !!
Dés les premières notes, le ton est donné : la température explose, la foule s’agite, et le groupe se donne déjà à fond. « Going Down Swinging » est enchaîné, continuant la démonstration d’efficacité en live du dernier album « Get Some ». La crinière blonde de Ruyter tournoie dans tous les sens, Karen martèle sa Fender JazzBass Verte, Jeremy assène le tempo derrière ses futs et sa barbe, Blaine nous harangue de sa voix si reconnaissable…mais malheureusement difficile à entendre : premier constat négatif, le son n’est vraiment pas super. De devant la scène, on entend l’ampli devant lequel on est, et peu les voix ; même en reculant, le son reste assez brouillon, et la voix confuse ; il faut parfois connaître les morceaux pour les distinguer…Au diable ! Les Nashville Pussy sont là ce soir, devant nous, et nous en mettent plein la tronche ! La set list est tout simplement « haletante » : les tubes et les tueries s’enchaînent, pas le temps de respirer : l’excellent « High As Hell », le rapide « Piece Of Ass » qui fait grandir le pogo.
On pourra remarquer à ce sujet la forte présence d’une ambiance pogo/stage-diving, finallement pas très proche de l’esprit du groupe, peut être en corrélation avec la moyenne d’âge parfois jeune du public, sans oublier quelques inévitables énergumènes ivres, dont un se fera engueuler par Blaine en personne (« You came on MY stage, you hit MY guitar, so Fuck You ! »). Des gens ici pour un concert de Hard Rock, pas pour un concert de Nashville Pussy…Heureusement beaucoup de fans sont quand même là, notamment l’équipe de French Pussy Time.com, et reprennent en cœur les paroles des titres qui s’enchaînent à grande vitesse, et surtout à grande intensité, à haute tension ! Le très furieux « Go Motherfucker Go » nous met une grosse claque, en plein dans le début du set ! (On regrette qui ni Karen ni Ruyter n’aient poussé un bon cri pendant le petit silence avant le solo, vous savez le moment dans le clip où…bref…). « Good Night For Heart Attack », « One Way Down », « Hell Ain’t What It Uses To Be » : le dernier opus est largement représenté ce soir, et bien appréciable également, au milieu des hits de l’album High As Hell comme « Struttin’Cock », « She’s Got The Drugs » (là je commence à plus avoir de voix !). On a également droit à la reprise « Rock’N’Roll Outlaw » de Rose Tatoo. Le titre « Hate And Whisky » est présenté par Blaine comme le « New National Anthem » ! Pour fêter ça, une bouteille de Despe, qu’il se videra sur la tête après nous avoir arrosé. Un petit discours, pour nous exprimer leur amour pour le public français, et les bonnes relations qui se sont établies aux cours des années Le modeste chanteur commence à nous demander quel est son groupe favori : on hypothèse alors une reprise d’AC/DC…? Que nenni, son groupe préféré est…Nashville Pussy ! Et le public en redemande !
L’attitude scénique des ricains est, reconnaissons-le, vraiment impressionnante, et particulièrement Ruyter, qui remue et court de partout avec sa SG, telle un Angus Young au féminin. Sous les yeux de son mari, elle se frotte « sensuellement » aux premiers rangs (J’avoue, ma main a glissé…), distribue quelques baisers bien goulus, tire la langue, tout en effectuant son rôle de guitariste soliste : on reste sous le charme, sous le choc.
Toujours d’attaque, Blaine nous apporte le Premier Commandement de Dieu (selon lui) : « Continez à baiser ! ». Et les Pussies continuent à envoyer la sauce, avec le titre du même nom, pendant lequel il versera une bouteille d’eau (plus de bières ?) sur la poitrine de sa complice de femme à genoux.
C’est à ce moment là que, alors que le groupe se retire pour un rappel, on aperçoit un jeune musicien du groupe Civil War qui commence à monter sur scène avec le backdrop de son groupe !Inadmissible ! Ruyter le rappelle à l’ordre (aucun respect ces jeunes, merde !).
Les Chattes de Nashville, bien chargées au whisky, finissent alors la soirée par « Shoot First To Run Like Hell » et ce bon vieux « Going Down », pour clôturer en puissance un set époustouflant de prés de deux heures. On à bien sûr droit au strip-tease final de Ruyter, et à l’arrachage de cordes, donnant suite au larsen couvrant la sortie de scène du groupe, visiblement content du concert.
Blaine, apparemment bien imbibé, se retire directement vers la sortie, tandis que Ruyter et Jeremy papotent au bord de la scène en finissant la bouteille de Whisky, et que Karen fend la foule, se prêtant avec gentillesse, sourire et patience au jeu des séances photos, agressée de tous les cotés.

Set List :

Pussy Time
Going Down Swinging
High As Hell
Piece Of Ass
Come On Come On
Go Motherfucker Go
One Way Down
Hell Ain’t What It Uses To Be
Rock’n’Roll Outlaw
Snake Eyes
Struttin’Cock
I’m The Man
Nutbush City
Hate and Whisky
The Bitch Just Kicked Me Out
She’s Got The drugs
Keep On Fuckin’

Rappel :
Shoot First To Run Like Hell
Going Down


Petite précision : les Nashville Pussy jouant à 17h le lendemain en Hollande, et étant donc obligés de partir dans la soirée, les locaux de Civil War jouent finalement en fin de soirée : dur de passer après une telle vague de folie! D’autant plus que les Perpignanais donnent dans un style Rock Metal Alternatif, plutôt mélodique, et donc dans un genre vraiment décalé par rapport au reste de la soirée. Objectivement, leur prestation est loin d’être mauvaise : ils sont carrés, se bougent sur scène (peut être un peu trop stéréotypés…), leurs compositions ne sont pas sans intérêt, notamment le travail sur les deuxièmes voix, et les mélodies un peu celtiques. Mais même la reprise du morceau « Civil War » de Motorheäd les laissera un peu intrus dans l’affiche. Heureusement pour eux, leurs supporters sont ici, et l’ambiance devant la scène est survoltée.

Le reste du public s’en va, ou reste boire un dernier verre au bar, les yeux encore remplis d’images, les oreilles encore sifflantes. Les Nashville Pussy se sont imposés ce soir, une fois de plus, comme de véritables bête de scène, un groupe de Rock’n’Roll hors du commun, qui se donne à fond sur les planches, avec feeling, hargne et puissance, malgré un son très moyen, (voir mauvais…). Presque deux heures de folie, passées trop vite, on pense déjà à la prochaine!
Vers 2h30, je quitte le Palais des Rois de Majorque, qui doivent encore headbanguer dans leurs tombeaux, entendant raisonner les riffs de Ruyter dans les murs du château, et je rentre chez moi, le tête encore remplie de sons et d’images d’un intense et grand moment de Rock’N’Roll…c’est mon embrayage qui me fera redescendre sur terre en rendant l’âme bruyamment sur la fin de mon périple, 150 bornes plus tard (heureusement devant chez moi).



BruNo

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Nashville Pussy

Hard Rock - Etats-Unis
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