le Vendredi 08 Avril 2005, Z7

Morbid Angel

Concert attendu avec impatience par tous les death metalleux dignes de ce nom, ce vendredi soir allait s’inscrire comme une des plus grosses dates de l’année : Morbid Angel, l’un des précurseurs du death, viennent nous rendre visite et ils comptent à nouveau dans leurs rangs David Vincent, leur chanteur et frontman original. Un groupe immense avec un des plus féroces vocalistes de la scène death, il ne fallait rater ça sous aucun prétexte. Visiblement tout le monde pensait la meme chose, et ce sont près de 500 personnes qui attendaient la venue des dieux et leur reformation. Malheureusement il fallait déjà se taper Annulation… Soyons très directs, tout, de leur nom à leur prestation, en passant par leur musique, était à chier. Un death lourd et particulièrement ennuyeux, aucune présence scénique, les mecs jouaient comme s’ils étaient seuls, dans leur local. Beurk, le pire concert de cette année ! Il n’y a vraiment aucun groupe local pour relever le niveau ? Lamentable ! C’est tout autre chose avec Hatesphere. Les gars sont visiblement ravis de jouer, ils ont une patate communicative, et leur chanteur est vraiment dans son trip, headbangant comme un malade. Les musiciens ont un jeu assez « amusant » : le batteur fait de gros efforts pendant les morceaux pour cracher sur son chanteur, qui le lui rend bien, à gros coups de molards baveux… Fun ! Leur thrash est super efficace, croisement entre Slayer et The Haunted, mais à la longue un peu lassant. Bien sympa malgré tout dans l’ensemble, ça met en jambe avant le bouquet final ! Parce que ça y est, enfin, les quatre monstres du death se mettent en place. Regards fiers vers la fosse, et les premiers accords de « Rapture » raisonnent, et on comprend pourquoi ce groupe a marqué son époque et toute une génération de death métalleux. C’est un mur qu’on se mange en pleine tronche, un pur moment de violence, un charisme à faire froid dans le dos. Le second titre est enchaîné sans pause : « Pain divine » ! Les lights sont superbes, le son puissant, un réel bonheur. Et quel ouverture ! Parce que non contents de balancer deux titres très violents, le groupe nous propose un « Maze of torment » vraiment jouissif. Tout le set ne sera d’ailleurs axé que sur les quatre premières productions du groupes, et aucun classique ne manque à l’appel : « Chapel of gouls », « World of shit », « Evil spells », « Dominate », « Where the slime live », « Lord of all fevers & plague », etc. David Vincent fait un effort pour communiquer avec un public complètement terrassé par la baffe qu’il est en train de prendre, il dégage une présence phénoménale, sa voix est encore plus puissante qu’il y a quelques années ; Azagthoth lui nous balance un set guitariste hallucinant, nous sortant des sons de son instruments qui semblent venir d’une autre dimension, et Sandoval, comme d’habitude, est monstrueux, suant et grimaçant derrière son kit. Un vrai putain de concert de death métal, l’incarnation absolue de ce style sur scène, et une très grande leçon : les maîtres sont de retour !