Après avoir pu obtenir de haute lutte deux sésames cinq mois auparavant, dire que l’attente d’assister à cette date parisienne évènementielle des « four horsemen », fut interminable, est un doux euphémisme. Effectivement, la venue de Metallica en salle, reste un véritable évènement, puisque les américains n’avaient pas refoulé la scène de Bercy (rebaptisée Accord Hotel Arena) depuis décembre 2008, lors de la tournée de « Death Magnetic ». Arrivée dans la capitale en début d’après-midi, accompagné de ma fille, et allant à la rencontre d’Ed La Poutre (si vous avez suivi les pérégrinations de votre serviteur au Hellfest, vous connaissez donc ce « légendaire » personnage), ce dimanche ensoleillé de fin d’été, fera date et marquera fortement nos esprits, qui en ont pourtant vu d’autres (hormis ma fille). Après quelques bières, de franches rigolades, il est grand temps de se diriger vers le graal et, après deux fouilles, nous voilà installé Gradin O, rang 16, place 9 et 10, la scène est proche et, même si c’est la quatrième fois que j’assiste à un show de Metallica (Arène de Nîmes, Sonisphère 2011 et Stade De France), jamais je me suis retrouvé aussi prêt, j’ai désormais l’assurance que nous allons vivre un grand moment.
19h30 pétante, les norvégiens de Kvelertak débarque sur scène avec Erlend Hjelvik qui, comme à son habitude (hormis lors du Hellfest 2014), est affublé d’un hibou empaillé, solidement vissé sur sa tête. Une « fan » à notre gauche, semble prendre un vrai pied, malgré un son peu puissant mais clair et un jeu de lumière minimaliste. Le sextet envoie la purée comme à l’accoutumé et électrise l’Arena de son « black N’Roll » entraînant et efficace. A noter que Kjetil (batterie) a assuré le set sans sourciller malgré un handicap évident puisque le bougre arrivera et repartira de scène, en béquille.
Après quelques minutes d’attente, le public chauffé à blanc marque son impatience par quelques olas, déclenchées par une bande d’énervés (au sens non péjoratif du terme), logée dans la fosse, malheur à celui qui n’y participera pas, il se fera conspuer copieusement.
« It’s Long Way To The Top » d’AC/DC retentit et annonce l’arrivée imminente de Metallica. Puis la lumière s’éteint et les premières notes de « Le Bon, La Brute et Le Truand » (qui introduit les shows des américains depuis 31 ans) retentissent, reprises à gorge déployé par une assistance prête à se jeter à corps perdu dans la bataille. Le quatuor investit la scène centrale avec un « Hardwired » surpuissant. L’ambiance est à son paroxysme, ce qui n’est pas vraiment le cas de la mise en son, qui est assez brouillonne. Cet inconvénient sera caduc dès « Atlas, Rise ! », enchaîné directement après « Hardwired ». « Seek And Destroy » sera l’occasion de faire participer le public, qui ne se fait pas prier pour hurler furieusement le refrain, mais également un moment de communion avec la « Metallica Family ».
Metallica, ayant déjà joué deux jours auparavant et connaissant assez bien les habitudes du groupe, il est certain que la setlist sera remaniée (il est à souligner que peu de groupes sont capables de changer autant de morceaux d’une prestation à une autre), et, « Leper Messiah » sera remplacé par « Through The Never », puis « Fade To Black », toujours aussi magique, en lieu et place de « The Day That Never Comes ». L’ambiance ne faiblit à aucun moment et le groupe semble prendre beaucoup de plaisir, en témoigne les nombreux sourires de James Hetfield. Le concert est superbement magnifié par une mise en scène surprenante, la scène étant surplombée de nombreux cubes, qui s’avèreront être des écrans, proposant des images des clips ou d’affiches d’époque. « Now, We’re Dead » sera le théâtre d’un moment inédit, puisque les membres, tel Les Tambours Du Bronx, jouant des percussions sur des cubes, installés au milieu de la scène et, en plein milieu de morceau. A titre personnel, j’ai trouvé cela quelque peu inapproprié, faisant légèrement retombé le soufflet.
Puis arrive « la part d’histoire » puisque « ManUNkind » sera interpréter pour la première. Vous l’avez compris, même s’il est gratifiant d’assister à cela, mon propos est rempli d’ironie car, même si le morceau passe assez bien en live, « ManUNkind » est loin d’être un classique, les chanceux du vendredi ayant eu droit à « Dream No More » qui est tout de même, d’un autre calibre. « For Whom The Bell Tolls » redynamite l’Accord Hotel Arena à grands coups de « Hey ! hey ! », certes dix milles fois écumés mais toujours autant efficaces, le père James ne cesse d’haranguer le public, suivi de « Halo » dont le riff principal fera sauter tous les bouchons de cérumen des cages à miel obstruées.
La reprise habituelle de la soirée sera le dynamique « Helpless » des Diamond Head, grosse satisfaction personnelle pour votre serviteur qui ne l’avait jamais vu interprété en concert. « Fuel » sera prétexte à de nombreuses flammes et remplacera « Creeping Death », joué le vendredi et qui engendra pour le père et sa fille, une belle frustration, avec un tel public, les « Die, die » habituels aurait été une pure folie. Les quatre cavaliers laveront l’affront avec, ce qui pourrait devenir un futur classique et, sans doute, le meilleur titre de « Hardwired...To Self-Destruct », le puissant « Moth Into Flame », dont la chorégraphie des drones lumineux, rappelant des lucioles, ajoutée au ballet des cubes lumineux, donnent un rendu visuel et sonore impressionnant.
James Hetfield, toujours proche du public, décide de taper la causette et veut distinguer les nouveaux venus dans la famille Metallica et les vieux de vieille (dont je fais partie). Puis il interpelle un jeune garçon, prénommé Lucas, âgé de 10 ans et ayant déjà 7 concerts des américains à son actif, laissant pantois le grand blond qui finit par l’applaudir, entraînant avec lui, l’ensemble du public. « Do you want heavy? Metallica gives you heavy ! », dixit James, qui dédiera ce “Sad But True”, lourd à souhait, au jeune Lucas. Le final sera très classique avec « One » et « Master Of Puppets », achevant les derniers récalcitrants.
Ce ne sera une surprise pour personne, Metallica revient pour terminer son entreprise de destruction massive et c’est « Fight The Fire With Fire » qui entamera énergiquement les rappels, aidé par un visuel éblouissant. Il s’en suivra l’incontournable mais néanmoins dispensable (pour ma part) « Nothing Else Matters » qui sera l’occasion d’une nouvelle communion avec le public, avant que « Enter Sandman » ne finisse le travail.
Metallica vient de livrer une prestation impressionnante et, ses nombreux détracteurs en seront pour leur compte, ce concert restera assurément dans les annales. Le quatuor, satisfait de lui, restera longuement sur scène pour saluer sa « famille », distribuant médiators et baguettes et, ne cessant de serrer des mains, chaque membre aura un petit mot pour l’assistance. Les visages rayonnants autour de moi, ne sauraient mentir, nous venons de nous prendre une énorme baffe ! Cependant, je mettrais un bémol à la setlist, une petite vieillerie comme « Whilplash » ou « Metal Militia » à la place de cette première mondiale qu’a été l’interprétation de « ManUNkind » en live, aurait été de bon aloi. Bref, Metallica, est venu, a vu et à tout écraser sur son passage. Je suis heureux d’avoir pu partager un tel moment avec ma fille, qui elle, ne s’en est toujours pas remise.
ENORMISSIME !!!

Ca devait être ÉNORME !
Tres bonnes photos de Rob !
Belles photos !!!
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