Metallica - Tokyo

le Dimanche 26 Septembre 2010, Saitama Super Arena - Tokyo - Japon



Metallica

Ah le Japon, pays exotique où tout un chacun peut vivre un des plus importants chocs culturels, mais aussi pays où le metal est bien ancré et s'affirme plutôt aisément. Pour s'en convaincre, il suffit de parcourir les énormes stands qui lui sont dédiés dans les disquaires ou encore plus simplement en observant le nombre de t-shirts (Iron Maiden semble remporter la première place) qui fleurissent dans la chaotique capitale de Tokyo. Alors quand Metallica s'installe dans la ville pour un week-end, c'est toute une communauté qui entre en ébullition.

Etant sur place, je ne pouvais manquer l'occasion de voir mon groupe favori dans ce pays si particulier, où les différences culturelles ne sont pas toujours là où on le croit. Vous comprendrez pourquoi.

Déjà, première différence: ouverture des portes à 15h30, début du concert à 17h... petit froid à la première vue du ticket: c'est une boum ou un concert? Bon bref, c'est tôt mais passons. Comme à mon habitude, j'arrive sur les lieux de bonnes heures en avance, afin de défendre avec les pieds et les poings s'il le faut la place qui m'offrira le meilleur spectacle. Mais personne, presque pas une âme metalleuse venue me challenger les premiers rangs. Me serais-je tromper de date? Après vérification, non c'est bien la bonne date. Je me dirige à ma porte où le gardien me dévisage comme un aliéné me faisant comprendre qu'il ne servait à rien d'arriver si tôt. C'est malin, je fais quoi moi maintenant? Et ils sont où tous là? En fait, ils sont tous à faire la queue pour les fringues, cette fois des heures à l'avance, par contre leur place ils s'en foutent!? Le monde à l'envers (normal me direz-vous vu que je suis à l'autre bout du monde). D'ailleurs, je m'amuse à les voir dévaliser les stands, achetant près d'une dizaine de t-shirts ou équivalent chacun. (A près de 40€ le t-shirt, Metallica peut encore dormir sur ses deux oreilles).

D'après ces fameuses fringues, je comprends que les premières parties seront assurées par The Sword et Fear Factory. Réaction mitigée: autant je suis content de revoir un The Sword convaincant et de découvrir en live leur nouvel album, autant Fear Factory ne me dit rien qui vaille. Enfin bon, on verra bien.
Pendant ce temps-là, un petit festoche de jazz du quartier viendra me sauver d'un ennui mortel. Assez drôle de voir les japonais chanter des grands classiques anglo-saxons en imitant des sons qu'ils ne maîtrisent pas vraiment et qui ainsi ne forment pas de mots intelligibles. Les groupes qui passent sont sympas et plutôt talentueux donc au final, je ne regrette pas d'être arrivé si tôt.

Ensuite vient l'heure de faire la queue, tout de même. Là encore, le combat est esquivé (et merde...), le numéro de billet ayant déjà scellé mon sort. Je ris intérieurement en nous voyant tous avec nos dégaines d'anti-conformistes et nos t-shirts provocant respectant une discipline scrupuleuse durant l'attente. Plus rebelle que ça tu meurs...

J'en arrive enfin au concert. La salle n'est pas si grande que je ne le pensais, Bercy n'a pas grand chose à lui envier. J'apprendrai plus tard que nous étions quelque 30 000. Par contre, la scène est vraiment bien foutue, de loin ou de près elle offre une vue parfaite sur les musicos.

The Sword arrive et lance sans préambule son bon vieux heavy tout droit venu des années 70 avec sa lourdeur contemporaine. Comme pour Bercy dont leur show avait été injustement critiqué, le groupe joue juste et offre un spectacle modeste mais de qualité. Le contraste entre le charisme énorme de leur musique et le manque total de charisme des musiciens (oh le patte d'eph, je vous jure!) est saisissant. D'après ce que j'ai entendu, leur nouvel album semble être dans la même veine, de bonne augure donc pour une écoute future. Le timbre spécial du chanteur est toujours aussi entêtant. Le groupe se permet aussi une cover pas mal de Thin Lizzy. Show sympatique, un peu trop court: à peine 1/2h.

Ensuite arrivent donc les fameux Fear Factory qui déjà suscitaient plus d'attente. Je ne m'étendrai pas très longtemps pour ne pas faire injure aux fans. Je suis définitivement sûr que je ne peux pas sacquer ce groupe, donc je patiente tranquilement. En tout cas, ça joue fort et lourd, donc forcément ça plait globalement, mais quelques coups d'oeil me font comprendre que je ne suis pas le seul à rester stoïque face à un show qui me fait penser plus à un ramassis de clichés qu'autre chose.

C'est en retard, comme toujours, qu'arrive enfin les four horsemen. On assiste à un début de show très classique, Creeping Death succédant au fameux Ecstasy Of Gold illustré en images. Moi qui trouvait les japonais plutôt tranquiles, je tombe des nues. Ils deviennent soudainement chauds comme la braise. Ça pogote, ça slamme, ça moshe, parfois tout en même temps. Metallica créé l'hystérie et je suis emporté dans ce tourbillon déchaîné.
Finalement, la set-list que nous proposent Lars, James, Kirk et Robert sera assez originale, deuxième jour sur place oblige. Le grand kiff sera indéniablement Disposable Heroes. J'ai du faire le tour du monde pour enfin voir ce bijou en live mais que ça valait le coup! A partir de ce moment, je deviens dingue.
Le côté heavy aura la part belle avec un inattendu Through The Never qui me rappela le Live Shit, un The Memory Remains qui au-delà de la qualité du titre fait chanter toute l'enceinte comme un classique d'Iron Maiden ou encore même The Unforgiven III.
Metallica prend son temps pour nous faire passer par toutes les émotions et nous faire rêver comme des gosses. James est et restera toujours d'un charisme fou et donc un show-man extraordinaire. C'est d'ailleurs bien pour tout cela qu'ils sont les meilleurs. Les classiques s'enchaînent: d'un ...And Justice For All lui aussi surprenant, on passe par One, Master Of Puppets, un géniallisime Fight Fire With Fire pour finir sur les indéboulonnables Nothing Else Matters et Enter Sandman. Ainsi se termine la partie principale.

Le rappel apporte lui aussi son lot d'extraordinaires surprises. Après une courte improvisation, c'est l'heure de la cover... Stone Cold Crazy! Là c'est l'orgasme! Ce titre dépote sévère, et James enchaîne les lyrics à une vitesse déconcertante. Je m'étais habitué à un enchaînement Whiplash / Seek And Destroy comme clôture mais c'est un bon vieux Motorbreath des familles qui remplacera le premier des deux titres. Là encore, c'est une excellente surprise. Enfin, petite anecdote: un français (cocorico!) fêtait à cette occasion son centième concert de Metallica. Au delà de la pertinence de la démarche, il faut reconnaître sa ferveur. Il fut ainsi invité par Lars à introduire à la batterie un Seek And Destroy dont James insinua qu'il s'agissait selon lui du meilleur titre de toute leur carrière.

Ainsi s'achève ce concert, la nuque brisée pour ma part. Set-list originale, Metallica en grande forme scénique, un public agité et en admiration, tout était là pour faire de cette soirée une grande soirée, encore une fois, la quatrième pour ma part. On ne lasse jamais de Metallica. Par contre, il est 21h30, il est l'heure de rentrer, faut pas déconner quoi.

8 Commentaires

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Selfdestruction - 10 Octobre 2010: Merci pour le partage du concert, moi qui a eu le droit la dernière fois à un show quasi identique à celui des arènes de Nîmes j'aurai apprécié d'entendre Disposable Heroes et surtout And Justice For All en live, ça devait être sympatoche.
Krokodebil - 18 Octobre 2010: Un concert qui devait être bien sympa, à quand le bootleg ? :D
Ma2x - 20 Octobre 2010: Je pars au japon l'année prochaine, alors j'ai lu ton live-report avec beaucoup d'attention, et je sais que même en allant voir du métal en live, je me coucherais tôt ;) Merci en tout cas !
maynhame - 16 Décembre 2010: And justice for all... disposable heroes... la chance
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