le Jeudi 03 Juillet 2014, la citadelle

Iron Maiden (UK-1)

Jeudi 3 Juillet, il est 17H, la météo joue en notre faveur afin de pouvoir profiter dans les meilleures conditions de l’événement phare dans cette partie septentrionale de notre beau pays : Iron Maiden s’est invité au Main Square Festival. Nos anglais ne sont pas venus seuls, ils ont emporté Ghost, Mastodon et Alice in Chains dans leurs bagages.

La ville d’Arras a bien organisé les choses en proposant des transports gratuits par navette un peu partout dans la ville et ce, pendant toute la durée du festival.

Et c’est sous cette chaleur torride que Ghost ouvrira les hostilités… une demi-heure avant l’ouverture officielle, du moins celle indiquée sur les places. Alors que tout le monde sirote une dernière, avant dernière ou antépénultième bière, les hommes masqués se font acclamés par une poignée de fans plus prévoyants que nous… et là, c’est le grand rush pour entrer le plus rapidement possible, il faut prendre son mal en patience, la plupart des festivaliers étant restés à l’extérieur de la citadelle. L’attente se fera pendant de longues minutes toujours sous le soleil, jusqu’à présentation du précieux sésame au staff d’entrée, qui, encore plus mou, aurait probablement été liquide… merci les gars pour votre efficacité !!! Après plus d’une demi-heure d’attente, nous y sommes, et n’assisterons malheureusement qu’au dernier quart d’heure du show. Dommage pour nous et pour cet excellent groupe qui, au final, n’aura pas joué devant un auditoire complet.
Papa Emeritus et ses goules auront proposés un show carré et professionnel, bravant la chaleur. Après avoir commencé (me semble-t-il) par Year Zero, le set s’enchaînera avec les excellents « Ritual », « If You Have a Ghost »,… et s’achèvera avec le fameux « Monstrance Clock ».

Mastodon, prendra la seconde place de l’affiche et proposera un show tout aussi professionnel. Là on se prend une bonne claque en savourant ce Sludge hyper technique… 45 minutes du pur bonheur. Chaque album sera représenté, le dernier en date par le superbe et progressif High Road. Troy Sanders en fait des tonnes comme à son habitude et se montre aussi en forme que son camarade de jeu Brann Dailor, qui ne déméritera pas derrière ses fûts !!! Du grand art… on aurait d’ailleurs souhaité une petite rallonge...

Alice In Chains joue juste avant la tête d’affiche, le légendaire groupe de Seattle, ville berceau des groupes « majeurs » de grunge, est de retour. Les derniers albums en date n’ont jamais autant flirté avec le Heavy Metal avec cette interprétation toujours aussi unique et sombre. Voilà ce qui explique que le groupe à réussi à attirer un public beaucoup plus large que par le passé. En terme de chiffre Alice in Chains c’est 30 ans de carrière, six albums studio et une ascension fulgurante dès le premier opus. Les « hits » des premiers albums composeront la quasi-totalité du set, au détriment des derniers dont seuls deux titres seront joués. On retrouve avec bonheur Jerry Cantrell et ses sbires. J’attendais de voir avec impatience ce que Wiliam DuVall pouvait offrir sur scène et je dois avouer ne pas avoir été déçu. Notre homme a su nous emmener pendant près d’une heure dans cette nostalgie empreinte de noirceur et de désespoir typique du groupe. Le set pouvait donc avoir des allures d’hommage à cette période si particulière des 90’s mais avec une différence notable : une puissance énorme et une efficacité à toute épreuve!!! Plus on avance, plus l’auditoire est chaud, capable d’accueillir la tête d’affiche comme il se doit et plus le chroniqueur doit mener un véritable combat pour conserver l’intégrité de son américain saucisse…

La tête d’affiche se fera un peu attendre, le décor de Seventh Son Of The Seventh Son se monte très lentement, petite intro et hop c’est parti !!! On commence par un très énergique Moonchild, comme à l’époque du live In England, la « Grande Epoque ». Les titres se suivront pendant près d’une heure quarante cinq minutes avec des allures de Best Of, normal puisqu’il s’agit de reprendre les titres phares d’une période couvrant les huit premières années du groupe. Phantom Of The Opera représente la cerise sur la gâteau, avec un tempo moins rapide que l’original mais intéressant car rarement joué. Nos anglais apparaîtront très détendus pendant ce show rodé, dévoilant un Bruce Dickinson en forme, plus souriant et blagueur que d’habitude, s’adressant pour l’occasion au public en français. Maiden sur scène reste magique, énergique, transcendant les modes, on retrouve avec un plaisir non dissimulé les ingrédients qui forment cette légende vivante : un Janick Gers hyperactif un Steve Harris combatif, un Adrian Smith et un Dave Murray précis, et un Nicko McBrain capable d’écœurer les meilleurs (seul une pieuvre pourrait le remplacer….)

Nous sommes venus voir des musiciens que l’on connaît depuis toujours, qui ont bercé notre adolescence et que l’on continuera encore d’écouter pendant plusieurs années. Après que l’on aime ou pas les dernières productions de la Vierge De Fer, on ne pourra pas nier la qualité des prestations scéniques de ces véritables légendes vivantes, qui, malgré une carrière longue de près de quarante ans, savent encore bouger, et nous faire bouger.

Il s’agit donc d’une première pour ce festival, intéressant plutôt la World Music commerciale, de proposer une journée avec une affiche Metal et non des moindre. La qualité sonore était au rendez-vous, seuls la réactivité de l’organisation et le Metal Market ont laissé à désirer. A noter aussi la bonne idée de l’IFSI d’Arras qui a mis des protections auditives à disposition ainsi que des éthylotests.

Un bon concert avec de bons potes, le bonheur tient souvent à peu de choses.