le Samedi 17 Novembre 2012, L'Ampérage

Electric Shock

Après l'attente dans le froid de novembre Grenoblois, on espère une seule chose, que cette soirée Heavy Metal à l'Ampérage mette le feu. Et vu les groupes à l'affiche, on a bon espoir : Lonewolf en tête d'affiche, les stéphanois de Heavylution, Whisky of Blood et Electric Shock... Autant de noms qui fleurent bon le gros heavy qui tache.
Lorsque les portes s'ouvrent à 19h30, je retrouve une ambiance qui m'avait beaucoup manqué : des cheveux et du cuir partout, un bar pris d'assaut, et surtout une toute petite salle, conviviale, où les inconnus commencent déjà à se parler et à se payer des coups à boire. L'attente commence, une bière à la main.
Lorsque les premiers accords se font entendre, je me retourne et découvre les p'tits gars d'Electric Shock, un tout jeune groupe avec de tout jeunes musiciens. Ils ont la pêche, ça ne fait aucun doute ! Les jeunots nous livrent un set très correct même si parfois, le chant manque de justesse (sur les passages aigus, rien à dire, mais le chant clair n'est pas toujours propre...). Le public réagit bien, on commence à bouger un peu la tête, la salle se chauffe peu à peu. En bref, les amateurs de Heavy ont là un groupe à surveiller, je pense qu'arrivés à maturité, ces jeunes gens feront de belles
choses.

Heavylution

Après quelques minutes à prendre l'air, l'oreille aux aguets, le set d'Heavylution commence. Pour être honnête, c'est pour voir ce groupe que je suis venu ce soir. Je me glisse au premier rang, l'appareil photo prêt à flasher, et c'est parti. Le groupe arrive, salue, très pro, très classe, notamment Paul, le chanteur, tout de cuir vêtu.
Dès les premières notes (et surtout le premier hurlement, impressionnant), on en prend plein les oreilles : Une sacrée énergie, et des gars avec un sourire de quinze kilomètres sur le visage. La foule réagit au quart de tour, les cheveux volent, les pogos commencent. Même si le gros des troupes ne connait pas forcément le groupe, peu importe, la patate dont fait preuve Heavylution rallie tout le monde à sa cause. Entre deux chansons, j'entends des "putain ça envoie" et des "Waoh, c'te voix qu'il a!" Ça y est, le public appartient aux stéphanois.
Le set, composé de pratiquement toutes leurs chansons, est assuré avec puissance et professionnalisme, sans une seule fausse note (au sens propre comme au figuré), et avec un plaisir partagé. Heavylution aime sa musique, aime son public et c'est contagieux ! Avec des morceaux comme "Metal is Our Blood", "Dream Paranoïa" (qui fait hurler le public en chœur) ou encore le grandiose "Betrayers", Heavylution nous montre qu'il est taillé pour la scène, et j'ai hâte de pouvoir les recroiser sur les planches.
A la fin du show, je regarde autour de moi, les sourires et les "putain ça gère" fusent de toutes part : Mission réussie pour Heavylution, Whisky of Blood va devoir assurer s'il veut les surpasser...

Whisky Of Blood

On dirait que plus la soirée avance, plus les groupes vieillissent : Les gars de Whisky of Blood, la quarantaine bien sonnée, débarquent sur scène avec leur fuckin' rock'n'roll. Car on a délaissé le heavy pour entrer dans le monde du rock, à grand renfort de la célèbre phrase "sex drugs and rock'n'roll" hurlée à tout va. J'ai l'impression d'avoir été transportée en plein milieu des 80's, et effectivement, ces messieurs et leur musique n'auraient pas dépareillés en ce temps là.
La prestation est correcte malgré un petit problème de guitare et un son micro un poil trop faible, on assiste à 2 ou 3 crowd-surfing, mais le cœur ni est pas, sans doute à cause d'un public trop jeune : si j'avais eu 20 ans en 85, nul doute que j'aurais adoré. Mais là, la magie ne prend pas, et on redescend vite du nuage où Heavylution nous avait amené. Pourtant, d'un point de vue musical, rien à redire, c'est très sympa, mais peut être pas fait pour ce genre de scène...
On a quand même réussi à perdre la moitié du public masculin sur ce set, les gars ayant amené Jess avec eux, une demoiselle qui a passé son temps dévêtue à danser langoureusement autour des musiciens. Si cela aurait pu être un atout, ça n'a eu comme effet que de détourner de la musique en elle même l'attention des jeunes mâles ! Le public est calme, et attend avec impatience les maitres de la soirée, Lonewolf... 

Lonewolf

Lorsque Lonewolf arrive, c'est la folie : les fans hurlent, se pressent vers le devant de la scène... On sent bien que les gens sont là pour eux en particulier (certains avaient fait le déplacement d'Alsace ou encore de Toulouse pour être là ce soir.) Les gars apparaissent, dans l'obscurité, très théâtraux et classieux, le bal des loups commence.
Moi qui ne connaissait ce combo que de nom, j'en prend plein les oreilles, et j'apprécie ce que j'entends : un heavy très carré, pêchu, avec de belles envolées mélodiques. Le public chante à s'en casser la voix, les pogos reprennent de plus belle, on ressent la passion que Lonewolf déchaine.
Le groupe assure, très professionnel, le chanteur se fend d'un "merci Grenoble !" à la fin de chaque morceau, un peu de promo par-ci, un peu d'appel à la fan-base par-là... Ils ont l'air d'être content d'être là, bien qu'un peu pressé : le set est trop court, mais le public étant déjà acquis...
Cela dit, ce fut court, mais intense : La puissance de Lonewolf reste impressionnante (les titres "SPQR" ou encore "Made in Hell" envoient le pâté, comme on dit), et même ceux qui comme moi, ne connaissaient pas forcément, en garderont une très bonne impression.
Très vite, c'est la fin du concert, après un dernier rappel pour "Viktoria", où le public en est délire (un fan monte sur scène et hurle de concert le refrain dans le micro du guitariste), puis les derniers saluts, les dernières photos, et les lumières se rallument...
Ce soir à l'Ampérage, c'était un de ces soir où l'on peut sentir toute la ferveur d'une communauté liée par la même passion, par le même plaisir, servie par des grands noms comme par des moins connus, et qui m'a rappelé que maintenant et pour toujours, comme l'a dit Heavylution, Metal is Our Blood...