Klootzak + Stonecast @ Poitiers

le Samedi 01 Fevrier 2014, Le Zinc



Endless Torment

C’était la toute première fois où je suivais un concert heavy metal dans un bar de Poitiers, et pas à n’importe quel endroit de la ville, en plein centre-ville historique, près de Notre Dame du Marché, dans un bar appelé Le Zinc. Le groupe de heavy metal local, « Klootzak », était à l’affiche, mais également les marseillais de « Stonecast » dont j’ai eu le plaisir de chroniquer leur second album, « Heroikos ». La nouvelle du spectacle était diffusée via les réseaux sociaux. A mon souvenir, je n’ai pas rencontré une seule affiche collée, même sur la vitrine du bar. Ce détail est moins grave cependant que pour la venue de grosses formations, comme cela a été honteusement le cas à Angoulême pour le concert d’« Ensiferum ».

On repère de suite le lieu aux quelques metalleux bien visibles en haut de la Grand’ rue, en blouson noir, les cheveux, la barbe en bas du niveau des épaules. L’intérieur était bondé et très étroit. Au bout se trouvait deux petits stands merchandising, où il y avait Shaxul de « Manzer » ayant amené des productions d’Armée de la Mort Records, plus d’autres trucs, et qui tapait tranquillement la discussion. Cela a été l’occasion de parler avec lui des projets du groupe, de sa tournée prévue en Asie comprenant des dates en Inde et au Népal, mais aussi de son nouveau gratteux et de leur tout premier concert avec celui-ci dans un autre bar de la ville qui devait se tenir quelques jours plus tard. Une autre discussion s’entame avec le chanteur de « Stonecast ». L’homme possède un physique assez similaire à Eric Adams (avec moins de muscles tout de même. Il ne faut pas exagérer non plus). J’ose me présenter à ce marseillais en tant que chroniqueur à Spirit Of Metal. Il me remercia avant tout très chaleureusement pour le travail rendu, et ce fut l’occasion pour lui d’approfondir l’esprit de son groupe et le tournant heavy épique que la formation a pris avec « Heroikos ». Un filon peu exploité d’après lui. Il entend bien avec ses camarades poursuivre dans cette voie, surtout qu’ils parviennent à y affirmer une personnalité, une touche méditerranéenne dont ils sont fiers, et qui fera ensuite effet au public poitevin venu les voir.

Je m’empresse, car je ne sais pas si « Klootzak » est prêt à commencer. Il fallait passer par un escalier situé à gauche de la foule entassée au comptoir. Je me présente face à la table où l’on vendait les entrées. Des compilations du groupe japonais « Salem » étaient données aux 20 premiers qui se présenteraient pour l’achat d’une entrée. Il n’en restait encore que quelques-uns, j’eu donc droit à une des versions restantes. Une fois descendu du long escalier en colimaçon, on arrive à une sorte de crypte en sous-sol, un des vestiges d’art roman du vieux Poitiers. L’espace était confiné. Ce qui devait servir de scène était minuscule. On pouvait se demander comment un groupe parviendrait à jouer dans un tel milieu.

KLOOTZAK

La petite salle était bondée pour assister à la prestation de ce groupe de heavy metal poitevin, qui n’a pour le moment sorti qu’un album. Le groupe s’en tient à un heavy metal old school qui a été plus ou moins apprécié dans sa version studio. L’exercice en live s’annonçait pourtant périlleux, vu la situation de la scène, et pourtant ils laisseront leur auditoire bouche-bée. C’est bien du heavy metal que « Klootzak » a joué, mais d’une qualité encore peu rencontrée. Le public entend parfaitement les différents intervenants, assiste réjoui au jeu hors pair des guitaristes. Le plus saisissant a été sans nul doute le chanteur, parvenant à tirer très efficacement sa voix, à la pousser à des cris sauvages dans la pure noblesse des groupes des années 80.  Damien est en plus un sacré boute-en-train, n’hésitant pas à blaguer d’un grand sourire, à faire croire qu’il n’entend même pas ce qu’il chante ou qu’il a perdu l’usage d’une oreille. Le morceau « Mordor » beaucoup plus viril se dégagera de ce heavy metal de bon père de famille, qui n’a été nullement altéré par les quelques parasites perceptibles, ni par l’étroitesse du lieu. Il faudra signaler un petit problème matériel qu’a connu un des guitaristes. Il aura effectivement eu à batailler avec un micro dont on n’arrivait pas à fixer. Cela était néanmoins plus désagréable pour ses nerfs que pour ceux du public conquis par la performance de ces locaux. En rappel, le groupe s’attaque à un titre énorme de « Manowar », mais pas forcément de celui que l’on oserait reprendre en concert. Il s’agit de « Blood of the King », titre à la gloire de « Manowar ». Je dois dire que cette reprise par « Klootzak » était tout simplement bluffante. J’avais réellement sous-estimé les capacités de ces gars.

« Klootzak » termine sous les acclamations et se tache de remballer tout leur matériel. Je me décide à remonter en haut, histoire de fouiller un peu dans le merchandising. Le reste du public s’affaire à boire une bière, à fumer dehors et à palabrer. Les deux membres de « Stonecast » n’étaient déjà plus à l’emplacement où je les avais vu. Je prends toujours énormément de temps quand je fais mes emplettes, pour les disques c’est un véritable travail de réflexion. Je me tâte, je me lance, je résiste, je renonce, je cède. A force de disques regardés, je ne me rendais pas compte du temps qui passait. C’est les essais de guitare du dessous qui me réveilla de ce rêve prolongé. Je demanda que l’on me garde précieusement tous mes achats et je fila de suite en bas pour suivre le concert de « Stonecast ».

STONECAST

Les mecs ont fait tout ce chemin de Marseille pour se retrouver dans un bar de Poitiers sérés côte à côte comme de la poiscaille en prévision d’une bouillabaisse. Le public était moins nombreux que pour « Klootzak » à mon grand désolément, pris sous le charme de nouvelles conquêtes désaltérantes. La lumière venait d’être tamisée pour l’occasion, donnant une belle couleur rouge à la crypte qui n’allait pourtant pas faire résonner du black metal, mais du heavy épique d’excellence. En effet, le groupe allait principalement baser leur concert autour de titres issus de leur second album. Leur premier morceau interprété est aussi la première piste de « Heroikos ». « Jakuta » passe bien, on retrouve tous les éléments issus de l’album. La formation connait un petit passage à froid sur « The Barbaric Rhyme » et sur « …. Of Haven ». Ils vont finir par prendre confiance, dresser l’hostilité et la petitesse de la pièce. Leur jeu se dynamise, le chanteur encourage le public, manipule avec délectation la gestuelle, fait évoluer sans difficulté sa voix mise en écho. Le rendu s’améliore considérablement en qualité. Ça se ressent aussi dans le public, de plus en plus attiré par ce groupe. Les applaudissements et les cris deviennent plus forts au fur et à mesure des titres. Pour parachever la communion, « Stonecast » reprend en plein milieu de set-list le classique « Fighting the World » de « Manowar ». C’est alors l’extase. L’opération réussit au-delà des espérances.

Les marseillais veulent quand même calmer les ardeurs et prendre un peu de souffle.
C’est pour cela qu’ils enchaînent aussitôt avec la balade « Substance », qui fera dire au chanteur une fois cette belles escapade méditerranéenne terminée, que la ballade est finie et que les mecs partis en haut peuvent revenir. Le plus amusant fut que c’était deux filles qui descendirent après ces paroles prononcées. Le heavy metal continuait à battre son plein, les gens commençaient à bouger sur cet espace pas plus gros qu’une chambre d’hôtel.  Les membres prennent leurs aises, allant parfois au contact de la petite foule. « Compagnons » a été avec « …Of Haven » l’une des rares chansons issus du premier album, et ça continuait à secouer. Pas autant toutefois que pour leur rappel et cette fameuse reprise de « Denim and Leather » de « Saxon ». Le titre terminé, le groupe était censé partir. On leur dit qu’ils leur restaient encore 7 minutes. « Stonecast » ne sachant que trop quoi jouer et sous les encouragements appuyés du public possédé reprirent de nouveau « Fighting the World », puis en sueur, « The Barbaric Rhyme » dans une bien meilleure prestation que pour la première fois. Nos marseillais ont été visiblement ravis de jouer devant un public aussi réceptif, remerciant de tout cœur ces acclamations chaleureuses, alors qu’ils venaient de loin, et qu’ils jouaient pour la première fois en live avec leur nouveau batteur. Ils garderont de très bons souvenirs de cette soirée. Il en est de même pour les poitevins qui se sont déplacés et qui les ont écouté. « Manowar » était un peu à l’honneur ce soir et le heavy metal explosait même en toutes petites salles.

2 Commentaires

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MightyFireLord - 03 Fevrier 2014: Soirée qui avait l'air sympa, placée sous le signe du heavy poilu.
AlonewithL - 03 Fevrier 2014: http://www.youtube.com/watch?v=RGMmgEWqmPg
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Le Zinc

photo de Le ZincPoitiers, Nouvelle-Aquitaine, France
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