Abhorrance (USA-1)
Une soirée toute spéciale fut prévue le mercredi 8 Avril à Poitiers. Je découvrais pour la première fois trois groupes locaux, et pas des tous jeunes premiers. Puisque l’on comptait notamment la présence de « Crawling In Sludge » et surtout de « Klone », la tête d’affiche. Des formations qui ont déjà un parcours derrière eux et figurant dans les rares pointures locales auxquelles je n’ai assisté à aucun show jusqu’alors. C’était aussi la première fois que je mettais les pieds au Room Club, près de la gare de Poitiers. On pourrait le décrire comme un club un peu chicos, select et branché, avec vestiaire obligatoire payant à l’entrée, bar tendance, barres de strip-tease au milieu d’une place pouvant contenir près de 200 personnes, face à une petite scène, située sur le côté. L’endroit est assez impressionnant, éclairé par des néons assez discrets. Moi qui était plus habitué aux granges, garages et lieux typés underground sentant plus la bière que la vodka-orange, je me suis donc senti gêné. Heureusement, je n’étais pas seul. Il y avait pas mal de monde, essentiellement des jeunes, mais aussi mes amis Eternalis et Gloryhol. Ceux-ci m’ont rapidement présenté à Guillaume, le guitariste de « Klone », sympathique au premier abord, quoiqu’un peu timide. C’est dans une ambiance feutrée et avec un éclairage sommaire que se lance le premier groupe de l’affiche.ARGYLE
Ce combo de rock progressif est formé d’un trio de jeunes musiciens. Nous avons un batteur, un bassiste, qui s’occupe aussi temporairement des claviers, handicapé par une jambe sous attelle, et un chanteur/guitariste. Ce dernier va attirer le gros des attentions. Bougeant dans tous les sens, entrant dans des phases de transe, sans que cela n’atteigne nullement à la qualité de sa prestation musicale. Oui, musicalement ce fut une bonne et grande surprise. La formation a beau n’en être qu’à son premier album studio, elle assure un niveau on ne peut plus professionnel, assez débridé, presque aux confins du metal. Cet intérêt doit essentiellement dans la prestation qu’a offert son guitariste/chanteur, dont on a pu retenir l’effort consenti à un énorme jeu de scène.
Crawling In Sludge
A la préparation du groupe sur scène, on repère des gars véritablement costauds. Deséléments visuels, concernant leur mine décontractée, leurs tenues, promettent illico du gras et du lourd. Ce groupe a en plus la spécificité de jouer du sludge metal/hardcore dans le dialecte picto-saintongeais. On ne peut pas trouver plus original. Comme prévu, ça envoyait une sic’ plutôt sale et féroce, bien éloignée de l’image soignée d’« Argyle » et de « Klone ». Néanmoins, je m’attendais à une prestation plus redoutable. Techniquement et scéniquement, ils assuraient correctement, mais je fus quelque peu déçu par la linéarité de leur musique, aussi par un chant qui était beaucoup trop couvert par les instruments. Les titres avaient trop souvent tendance à se suivre et à se ressembler, à ne pas jeter tout le bois dans le feu également. On sentait qu’il y avait moyen pour eux de faire quelque chose d’assurément plus écrasant. Le concert de « Crawling In Sludge » m’a ainsi laissé perplexe. A
cela s’est en plus ajouté les difficultés liées à la gestion des lumières de scènes. II n’était pas du tout évident de photographier avec ces fichues colonnes de lumière. Qui faisaient certes un petit effet visuel, mais qui semblent avoir été utilisés par excès, enfermant parfois le groupe dans une véritable prison de lumière, le cachant des objectifs et même des yeux.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire