Kamelot + Gus G + Kobra @Paris La Cigale 17-09-2015

le Jeudi 17 Septembre 2015, La Cigale

Voilà près de trois ans que Kamelot ne s'était pas produit en France, plus précisément depuis novembre 2012 où Tommy Karevik s'était dévoilé au public parisien du Bataclan sur la tournée de Silverthorn. Cette fois-ci nos Américains choisissent de poser leurs valises à la Cigale, jolie salle du 18ème de même capacité que le Bataclan ou que l'Elysée-Montmartre où ils avaient leurs habitudes (entre 1000 et 1500 personnes). Dans leurs valises, justement, on (re)trouve le guitariste grec Gus G, qui lâche un peu les rênes de Firewind pour se consacrer (avec plus ou moins de réussite) à sa carrière solo (deux albums en deux ans), et enfin les Canadiens Kobra and the Lotus.



Kobra And The Lotus

Après avoir salué les copains, je prends place vers le devant de la scène, tout à gauche, meilleur moyen pour moi de voir correctement et espérer prendre quelques photos. Curieusement il n'y a pas de pit pour les photographes comme dans la plupart des grandes salles, mais à la place une sorte d'avant-scène, un peu plus basse, et directement au contact du public. Je n'avais jamais vu ça ailleurs, et j'ai pu remarquer dans la suite de la soirée que c'est tout bonnement une idée géniale.

Kobra Paige et les quatre Lotus arrivent enfin devant nous, et démarrent in medias res par un riff incisif pour un Heavy Metal qui sonne moderne et lisse. C'est un peu (beaucoup) le problème avec ce groupe : les musiciens sont bons, la chanteuse se débrouille très bien, et ils savent être suffisamment dynamiques sur scène. Mais la musique en elle-même reste malheureusement très lisse et formatée. On y trouve pas de mélodie particulièrement entraînante, ni de souffle épique, ni encore de refrains prêts à être chantés en chœurs ; juste de l'énergie lourde brute sans rien derrière, ne dépassant jamais les quatre minutes. Couplet-refrain-solo de guitare-refrain. La palme de ce Heavy Metal dénué de son âme originelle revient au titre I Am, I Am (présenté vers la fin de leur set), qui est un puit sans fond de pauvreté musicale. Il va y avoir du boulot pour réussir à faire quelque chose de potable de ce pur produit commercial lisse et sans âme … Le public parisien leur a donné un accueil poli, mais pas excessivement chaleureux ; on pouvait difficilement demander plus.

Gus G

C'est au tour de Kostantinos Karamitroudis, alias Gus G, de maintenir le public parisien en haleine en attendant Kamelot (car évidemment l'immense majorité du public est là pour les Américains). Je me demandais bien qui serait à ses côtés sur scène, sachant qu'il a recourt à plusieurs invités sur les albums. J'ai été agréablement surpris de retrouver Henning Basse, talentueux chanteur de Sons of Seasons (avec Oliver Palotai de Kamelot) et ex-Metalium, en compagnie de Or Lubianiker (basse) et Johan Nunez (batterie), qui ont joué avec Marty Friedman, sachant que Johan (qui au passage est belge francophone et très sympathique) est aussi le batteur de Firewind. Tout le monde s'y retrouve ?

Les talents sont bien présents dans la salle, et c'est un plaisir d'entendre le timbre rugissant du vocaliste allemand, plutôt proche de Jorn Lande. Johan est un monstre derrière ses fûts, cognant très très fort, tandis que Gus aligne les soli sans l'ombre d'un effort. Mais voilà, malgré tout le potentiel réuni, il faut bien avouer que les compositions solistes du guitar hero grec ne sont pas ce qu'il a composé de mieux. Les titres sont équitablement répartis entre I Am the Fire (2014) et Brand New Revolution (2015), mais en concert et avec le même vocaliste on peine à les différencier. Gus s'offre tout de même un petit plaisir en reprenant un titre de Firewind, World on Fire (sur Days of Defiance en 2010), qui échauffe un peu plus le public. L'ambiance commence tout doucement à se mettre en place, mais il faut croire que Gus G n'excite pas beaucoup le fan lambda de Kamelot. Le show en lui-même est très correct et professionnel, mais manque singulièrement de folie … Et si Gus pouvait bouger un peu quand il exécute ses soli ce serait une bonne idée, car il était positionné à l'autre bout de la salle par rapport à moi, et donc me tournait le dos constamment. Henning Basse en revanche donne volontiers de sa personne pour nous amuser, ce qui le rend très sympathique.

1. Burn

2. Brand New Revolution

3. Eyes Wide Open

4. Come Hell or High Water

5. World on Fire (Firewind cover)

6. The Quest

7. Terrified

8. Redemption

9. I Am the Fire

Kamelot

La demi-heure d'attente réglementaire passée, c'est au tour de Casey, Sean, Oliver, Thomas et Tommy de fouler les planches de la Cigale, et d'imposer le rythme épique de Veil of Elysium. Kamelot est là pour défendre son dernier rejeton, Haven, qui m'a honnêtement moins plu que les précédents. Ils ont là l'occasion de se rattraper, et au passage je suis curieux de voir comment Tommy se débrouille sur les plus vieux morceaux.


Des morceaux de l'ère Karevik, on en a eu plein, des morceaux de l'ère Roy Khan, il y a eu les classiques : que demande le peuple ? À noter que les deux premiers albums (avec Mark Vanderbilt au chant) ne sont jamais joués sur scène. En ce qui concerne les plus récentes compositions, j'avoue les avoir mieux appréciées ce soir, l'énergie et l'émotion dégagées par le groupe aidant à faire passer les mélodies. Tommy se la joue toujours Roy Khan II, mais au moins il le fait bien, et pour les concerts on peut lui pardonner. D'autant plus que cette fois-ci, le magnifique bridge sur Revolution (joué en rappels) n'est pas passé au vocoder ! (dédicace à pielafo)
D'ailleurs on remarque bien que le groupe a ''choisi'' ses tubes, qui ne sont pas des choix du public mais imposés. De Haven ont été joués Insomnia, Liar Liar, Veil of Elysium et Revolution, soient les trois morceaux illustrés de clips, et celui dont le groupe est le plus fier. Et effectivement, on vérifie bien qu'en concert ces titres n'enflamment pas le public plus que de raison, au contraire des Center of the Universe, March of Mephisto et autre Karma. Peut-être qu'un Citizen Zero serait bien passé.

Mais Kamelot c'est aussi un show. Tommy se doit d'assurer le spectacle, ce qu'il fait fort bien, à l'aise dans une communication que l'on imagine bien rodée, un petit peu moins lors de blagues du public. On a droit à la séquence émotion sur Song For Jolee, que Tommy dédie à son grand-père récemment décédé. Pour l'occasion il descend sur l'avant-scène et prend par la main une jeune fille du public.

Il reste d'ailleurs souvent très proche du public, n'hésitant pas à faire des grimaces aux photographes, ou un check (aïe, la grosse bague, ça fait mal).

L'autre bonhomme en pleine forme de la soirée, et qui tient à le montrer, c'est le bassiste Sean Tibbetts, agitant partout ses tresses blondes qui ressemblent plus à des tentacules. Thomas Youngblood adopte un style tout en sobriété, délicat mais puissant. Casey Grillo à la batterie se déchaîne sur sa double grosse caisse, mais son positionnement un peu en retrait empêche de bien le distinguer. Quant au claviériste Oliver Palotai on risque de l'oublier tant il se fait timide et discret. Remarquons que pour toute la tournée les Américains sont accompagnés d'une chanteuse qui s'occupe des parties vocales féminines et des chœurs, qui n'est autre que Linnéa Vikström, fille de Thomas Vikström (Therion, ex-Candlemass). Elle se débrouille correctement, mais j'ai la très forte impression que les growls étaient en play-back (ou alors elle imite à la perfection le growl d'Alissa White-Gluz).

Le set se termine donc sur Sacrimony et Revolution, joués en rappels, ce qui a le mérite de changer un peu de March of Mephisto.

 

1. Veil of Elysium

2. When the Lights Are Down

3. The Great Pandemonium

4. Center of the Universe

5. Karma

6. Torn

7. Song for Jolee

8. March of Mephisto

9. Rule the World

10. Insomnia

Drum Solo

11. Liar, Liar

12. My Confession

Keyboard Solo

13. Forever

 

Rappels

14. Sacrimony (Angel of Afterlife)

15. Revolution



Une fois sortis de la salle, avec pielafo nous décidons d'attendre la sortie du groupe, pour essayer de leur parler et de signer des babioles. Tommy se montre très sympathique, et un peu étonné quand on lui dit qu'on adore Seventh Wonder ! Casey et Oliver sont par contre toujours aussi timides.



Petit bonus : Peu après on papotait tranquillement avec pielafo, quand un de mes amis, Jonathan, nous dit en montrant un type plus loin : ''Venez vite prendre une photo avec lui, il va bientôt partir !''
Flash. Photo.

''Euuh merci Jonathan''
Avec pielafo : ''Mais c'était qui ce type ?''

Jonathan : ''Vous êtes c*ns, je viens de vous prendre en photo avec Gus G !''


8 Commentaires

0 J'aime

Partager

LostPhoenix - 27 Septembre 2015: Génial ce petit reportage. Petite coquille dans ton texte : "Voilà près de trois (ans ?) que Kamelot..." Très intéressant en tout cas !
LeLoupArctique - 27 Septembre 2015: Merci ! C'est corrigé ;)
Sonadenn - 27 Septembre 2015: Super reportage, belles photos! Et je rajouterais: "Putain, le bol...!" :-D
LeLoupArctique - 27 Septembre 2015: Thanks !
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

La Cigale

photo de La CigaleParis, Ile-de-France, France
En savoir plus

Kobra And The Lotus

Heavy Metal - Canada
En savoir plus

Gus G

Heavy Metal - Grèce
En savoir plus

Kamelot

Power Mélodique - Etats-Unis
En savoir plus