Holiday in Guadalajara Tour

le Samedi 30 Mars 2013, MJC Picaud



Porno Graphic Messiah

C'est assez fou l'excitation que peut engendrer une annonce live. En effet, l'alerte mail m'indiquant "FNAC Spectacle : Punish Yourself - MJC Picaud " a provoqué en moi un sentiment de jouissance assez exceptionnel, mêlant saut de joie et bave en abondance (et bon appétit à vous, très cher lecteur ! :) ). Toujours est-il que le billet pour voir sur scène les allumés fluorescents toulousains amputa mon compte en banque quelques secondes seulement après l'annonce de leur live dans la capitale de la Côte d'Azur. Le lendemain, le précieux sésame fut dans ma poche. Joie.

Quelques semaines plus tard, mon temps pour assister à ce concert fut mis à rude épreuve. En effet, entre-temps, la porte d'un emploi s'est ouvert pour moi. Et parmi mes horaires, on peut y trouver : " samedi : 10h15-13h et 15 h-20h15 ", ce qui engendre quelques complications, surtout à la vue de l'emplacement de mon entreprise. Du Cannet au centre-ville de Cannes, depuis le lieu où je travaille, on ne retrouve quasiment aucun bus après 20h. J'ai longtemps hésité à revendre la place, finalement, je me décidai à la garder, au risque d'arriver en retard.

Ce qui ne manqua pas d'arriver. Sortis du boulot uniquement à 20h40, j'entama une marche à pied héroïque, ayant revêtu mon plus beau jean troué et une veste noire fine pour pouvoir bouger plus facilement, j'ai sans doute sous-estimé la fraîcheur de cette saison... Et après plus de trois quarts d'heure de marche, j'atteins enfin le précieux sésame : la salle de la MJC Picaud, le Studio 13. La foule est peu dense à l’extérieur, et pour cause, le concert a déjà commencé depuis une bonne demi-heure...

Porno-Graphic Messiah eut l'honneur d'ouvrir pour les Toulousains. Le nom de la première partie ne fut révélé que tout récemment. On savait déjà qu'il s'agissait du vainqueur du tremplin "Extrem Music", concours ouvert aux groupes du Var et des Alpes-Maritime et dont la finale live eut lieu à l'Altherax (Nice).

Je ne pu assister à leur live, du moins, juste à la toute fin. Mais je compris très rapidement le choix de ce groupe pour l'introduction de Punish Yourself ! Quatuor complètement décalé, avec un chanteur emmitouflé dans une grande veste léopard, une guitariste arborant un maquillage extravagant, fait de blanc coupé par un bandeau noir sur les yeux...

Une bonne mise en bouche pour Punish Yourself, à savoir un Metal Industriel extrêmement électronisé, un chant orientant des parties emprunte d'une grande folie, sur des intonations très variées, montante et descendante, douce et angoissante, énervé et plus violente, un peu à la manière d'un Marilyn Manson. Néanmoins, mes horaires professionnels ne purent me permettre d'en écouter davantage. Je me fie donc essentiellement à ce que j'ai pu écouter sur les différents sites du groupe. Ce n'est que partie remise !

Punish Yourself

Le seul avantage que je pouvais trouver à tout ça, c'est que j'eus plus que le temps nécessaire pour aller me mettre un bon gros américain dans le gosier pour être prêt à vibrer sur le live des Toulousains. À mon retour, la foule devant la MJC était bien plus intense. L'excitation semble être à son comble, et chacun attend impatiemment un signe des Punish. On ne tarde pas à les voir passer devant nous pour pénétrer dans le bâtiment par l'arrière, il est donc plus que temps de se mettre à l'abri dans le studio 13 et à accueillir comme il se doit Punish Yourself.

Dix-sept titres, un interlude et une introduction. Voilà le charmant menu de Punish Yourself. Et à aucun moment, la trance ne sera interrompue. Bien évidemment, on y retrouve essentiellement des morceaux des trois derniers albums du groupe, chacun trouvant une nouvelle dimension grâce à la puissance et au talent scénique du groupe. Et avant de parler musique, parlons look ! Et comme à chaque concert, l'excentricité classe à sa place ! L'éternel maquillage phosphorescent du groupe détonne quand la "lumière noire" s'allume, les sombreros démesurés sont de sortis, la petite mascotte de guérillero mexicain placé bien en évidence en hauteur. Au milieu de tout ça, l'arche toute en fleurs dans laquelle se trouve un portillon en forme de cœur tranche avec le décor ambiant ! Sans oublier les danses des lumières et des rayons lasers typiques du groupe.

Musicalement, c'était du lourd, c'était puissant, c'était même écrasant. De l'introduction "Gun" à l'explosif "Mothra Lady", du remuant "Rock'n'roll Machine" à l'intensité écrasante d'un "CNN War", chaque titre est une nouvelle raison d'headbanguer, de se jeter au milieu de la foule, d'entrer dans une trance indescriptible. À aucun moment l’énergie n'est retombé. La surpuissante "Zmeya" et la rapidité affolante de "This Is My Body, This Is My Gazoline" ont mis un public Cannois emballé dans la poche des Toulousains.

Certains titres m'échappent encore, mais je crois avoir vaguement entendu quelques retours dans le temps. Il me semble avoir reconnu, entres autres, "Dispossessed" ou encore "Enter Me Now", des deux premiers opus du groupe. De même, il est fortement probable que quelques titres du futur "Holiday In Guadalajara' se soient glissés au milieu d'une track-list très fourni... Mais les deux premiers opus sont passés très discrètement, préférant ainsi perdurer dans la voie tracée depuis "Sexplosive Locomotive". La lourdeur de "Shiva Only Is God" trouve ainsi une nouvelle dimension en live, une guitare dominant nettement la piste, gagnant irrémédiablement en puissance par rapport à la déjà très réussie version de "Pink Panther Party". De même, "Las Vegas 2060's" se retrouve totalement métamorphosé par cette approche live, incroyablement dansante et fluide.

Punish Yourself ne baissera l'intensité que durant un long interlude sortant tout droit de l'album instrumental "Cult Movie", ce long moment de Metal/électro très ambiancé permettra à Vx69 de courir dans le public pour en ramener une bonne quinzaine d'heureux afin de les faire monter sur la scène. P-Rlox et Miss Z se prêtent avec amusement aux jeux des photos, X.av frappant ses fûts avec précision, Vx69 haranguant la foule, tout en empêchant avec amusement un spectateur de repartir avec son sombrero. La foule, dans un seul mouvement, se balancera au rythme d'une trance névrotique et planante, dans une ondulation qui avait presque quelque chose d'érotique dans le fond (le gang-bang ne sera que musical, rassurez-vous).

Quand les lumières s'éteignent, annonçant la fin du concert, le public ne put s'empêcher d'étaler un "oooh" de déception... Vite atténué par le retour du groupe sur scène pour interpréter deux des titres les plus monstrueux de leurs discographies. "Primitive" et son ambiance nerveuse et son pit merveilleusement malsain. "Gays Boys in Bondage" et son ambiance engageant à la décadence la plus totale, pour une foule déchirée prête à se donner corps et âmes pour les dernières minutes de Punish Yourself... Avant un second retour de Vx69 sur scène : "Bon, cette fois-ci, c'est la dernière. Parce qu’à nos âges...". Un dernier titre dont le nom ne me viendra pas, si ce n'est que j'en retiens uniquement le groove et le rythme imparable qui s'en dégagera.

Le long de certains moments clés du concert, la danseuse enflammée Klodia viendra apporter sa touche personnelle, comme à chaque concert de Punish. Que ce soit en tenant de multiples bâtons enflammés entre les doigts, en allumant une scie sauteuse sur une plaque de métal accroché à son ventre pour faire jaillir un tourbillon d'étincelles, la danseuse ondule son corps au rythme martial de la musique de ses compères, perdurant cette tension sexuelle si chère au groupe.

Si Klodia a su se mettre sur le devant de la scène, Miss Z fut elle relativement discrète (relativement, hein). Il faut avouer que ses éclats de voix et ses cris suraigus avaient la classe (aah la version originale de "Mothra Lady" et son refrain schyzo de beauté...). Vx69 a une présence scénique et une voix improbable, mais ça n'est tout de même pas le même effet. Mais ce sont bien les seuls petits défaut que j'ai pu trouver, mais c'est vraiment pour chercher la petite bête...

Sourd. Mais heureux. C'est comme ça avec Punish Yourself. Le son m'a décollé les tympans et m'a piqué d'un LSD non-nocif. Toujours est-il que dans une région souvent mal desservis en scène Metal de qualité, les choses semblent bouger de plus en plus au fil des années et des mois. L'étroitesse d'esprit typique de la Côte d'Azur (dans un sens très vaste) serait-elle en train de plier petit à petit ? On ne peut que s'en réjouir !

Toujours est-il qu'il convient de remercier encore et toujours la MJC Picaud pour nous offrir jour après jour une multitude de scène toutes plus variés les unes que les autres, Picaud, l'une des seuls institutions cannoise à se battre pour la diversités des sons et des couleurs.

Et remercions aussi Punish Yourself, capable de réunir punk, raver, goth, métalleux, teenagers ou vieux rocker (et bien d'autres, encore) sous une seule et unique bannière : celle de la musique et du plaisir !

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MJC Picaud

photo de MJC PicaudCannes, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, France
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