Dans la myriade de groupes de power metal actuels, il manquait un poids lourd que je n'avais jamais eu l'occasion de voir sur scène, et qui n'étais pas passé en région parisienne depuis la tournée de l'album précédent il y a trois ans : nos chères citrouilles d'Helloween ! Au départ programmés le 2 février au Bataclan en compagnie de Rage et Crimes of Passion, ils se retrouvent au Trianon presque trois mois plus tard, uniquement avec Rage. À noter que la première date était l'objet d'un tiraillement, puisque Motörhead devait jouer en même temps. Finalement, pour deux tristes raisons bien différentes, aucun des deux concerts n'a eu lieu. En tout cas les citrouilles montent en gamme, le Trianon étant un vaste et somptueux théâtre à l'ancienne. Cependant, il se peut que le report de la date ait entraîné quelques confusions et un manque d'infos pour le public, qui n'a pas rempli entièrement la salle. Les plus hauts balcons ne sont en effet pas ouverts. Pour ces mêmes raisons les photographes n'ont pas pu avoir accès à un pit ; tant pis, et d'un autre côté le groupe peut se rapprocher du public.
Rage (GER)
C'est donc le fameux trio Rage qui nous fait l'honneur d'ouvrir la soirée ! Cette première partie de luxe n'est peut-être pas attendue par la majorité de l'audience, mais j'étais personnellement curieux de voir si le groupe récemment remanié aux deux-tiers tenait encore le coup. Je peux vous dire que j'en suis rassuré, et pas qu'un peu ! D'abord Peavy Wagner garde une pêche incroyable, puis ses deux nouveaux acolytes s'en sortent très honorablement, sur une grande partie d'anciens morceaux.
%20@Paris%20Le%20Trianon%2028-04-2016/Rage%20(GER)_7.jpg)
Les albums Black in Mind et End of All Days sont en effet allègrement utilisés, avec l'efficace Sent By the Devil, ou même Higher Than the Sky où Peavy fait chanter le public sans fin, incluant au passage un medley de Sweet Home Alabama/Holy Diver. Marcos Rodriguez en profite pour donner de la voix, et dévoile un énorme talent jusque-là caché. On nous annonce aussi un tout nouveau titre, qui n'est autre que My Way. Petite déception en ce qui me concerne ; on aurait pu apprécier une exclusivité du nouvel opus, d'autant plus qu'après coup, My Way est loin d'en être le meilleur morceau. Mais ne boudons pas notre plaisir, Rage a largement rempli son contrat, et même la part du public qui semblait sceptique au début a vite été convertie !
%20@Paris%20Le%20Trianon%2028-04-2016/Rage%20(GER)_9.jpg)
1. Black in Mind
2. Sent by the Devil
3. End of All Days
4. Back in Time
5. Down
6. My Way
7. Until I Die
8. Don't Fear the Winter
9. Higher Than the Sky
Helloween
Après une première partie aussi dynamique, la tâche n'a pas été très ardue pour Helloween : un petit Eagle Fly Free d'entrée de jeu leur a mis le public parisien dans la poche. Le son est nickel, et tout le monde paraît en grande forme, à l'instar d'un Andi Deris qui n'a quasiment rien perdu de sa puissance incroyable, ou d'un Dani Löble, caché derrière ses quatre (!) grosses caisses mais qui se fait très bien entendre. Pas beaucoup de mouvements en revanche de la part des gratteux, comme si chacun restait cantonné de son côté : pour peu que l'on soit placé sur un bord, on ne voit que de loin l'un des deux guitaristes.
Sacha donne peut-être l'impression de s'être échappé d'un boys band, avec sa mèche et sa guitare à paillettes, mais gère parfaitement les leads, tandis que Michael enchaîne les riffs précis autant que les étranges mimiques sur son visage. Markus est comme toujours le plus jovial, dansant avec son imposante basse, ou se coiffant d'une tête de citrouille proposée par une fan au premier rang ! Andi n'hésite pas à prendre la parole, sans en faire des caisses à la Tobias Sammet, mais ne résiste pas quand il s'agit de nous raconter l'histoire toujours amusante de Lost in America.
Helloween ce soir c'est surtout de la bonne humeur, et bien plus du "happy metal" qu'autre chose. La plupart des titres proposés sont dans cette veine joyeuse, et même ceux qui pourraient être plus sombres, à l'image d'un surprenant Mr. Torture, sont joués de manière assez positive. La setlist pourrait d'ailleurs être celle d'une tournée anniversaire, puisqu'elle ne contient que trois courts morceaux du dernier opus en date My God-Given Right, et pioche plutôt dans les classiques indémodables. On se serait attendu au single Battle's Won qui n'y figure curieusement pas. Dommage peut-être de ne pas goûter plus aux ambiances sombres expérimentées par le groupe dans les années 2000 à 2010. Après un immense medley sur lequel Andi s'amuse à prendre le public à contre-pieds (il nous faut toujours quelques secondes pour reconnaître les mélodies entre les titres et recommencer à chanter à tue-tête), la soirée se termine sur les rappels aussi prévisibles qu'agréables Future World et I Want Out.
Alors peut-être que le set comporte peu de surprises, mais le groupe est toujours en bonne forme, au service de ses fans, et ça, croyez-moi, c'est déjà pas mal !
1. Eagle Fly Free
2. Dr. Stein
3. My God-Given Right
4. Steel Tormentor
5. Mr. Torture
6. Waiting for the Thunder
7. Straight Out of Hell
8. Heroes
9. Drum Solo
10. Where the Rain Grows
11. Lost in America
12. Power
13. Forever and One (Neverland)
14. Medley : Halloween / Sole Survivor / I Can / Are You Metal? / Keeper of the Seven Keys
Rappels:
15. Before the War
16. Future World
17. I Want Out
/pics/7050_1.jpg)
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire