Hellfest 2023 - Jeudi

le Jeudi 15 Juin 2023, Clisson

ARRIVÉE A CLISSON : (par JeanEdernDesecrator)

12h50 : Depuis une grosse dizaine de kilomètres avant d'arriver à Clisson, un fléchage clair permet de couper le gps, et de se laisser guider. Comme je suis en avance, je décide d'aller manger un bout en ville. Le restaurant est déjà bien garni en metalleux de tous horizons, l'ambiance est à la rigolade, voilà une bonne mise en condition ! (JeanEdernDesecrator) 14h00: Pour contenir le stationnement anarchique dans une ville si modeste (ah, le spot du Leclerc...), plusieurs Parkings Festivaliers, Est et Ouest, ont été mis à disposition, et une passerelle provisoire a été installée pour faciliter l'accès au site, sans détours et traversées de route hasardeuses. Si on vient en voiture, dans la pratique, le mieux est de suivre le premier panneau Parking Festivaliers qu'on trouve, sinon c'est le labyrinthe des routes barrées... Dès l'entrée du parking, des bénévoles vous guident jusqu'à une place, et il ne reste plus qu'à rejoindre, en trente minutes à pied, la rocade de Clisson, privatisée en autoroute piétonne du métal. (JeanEdernDesecrator)

16h15 : Depuis toutes ces années que je suis à Spirit Of Metal, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un du site, on est pour la plupart bien éparpillés dans l'hexagone, voire plus loin. Avec Eternalis, on se trouve à la fontaine à sang de l'espace VIP, et le courant passe tout de suite. Internet, c'est bien joli, mais rien ne vaut de parler de vive voix, et le Hellfest est un merveilleux prétexte pour se rencontrer. Mais pas le temps de glandouiller, on a juste le temps de choper le concert d'Hypno5e à la Valley.

PHOTOGRAPHE EN APPRENTISSAGE ACCELERE : (par JeanEdernDesecrator)

16h30: Si je suis au Hellfest en compagnie d'Eternalis, c'est pour suppléer à Lost Phoenix, titulaire indiscutable au poste, qui n'a pu y venir pour cette édition 2023. Je me suis donc préparé en conséquence, de manière à passer du stade de photographe de randonnée le dimanche à photographe de festival accrédité en apprentissage accéléré. Bien coaché par Lost Phoenix, je sais à peu près à quoi m'attendre, mais lorsque je me retrouve dans la file photo avec mes collègues médias, je vois bien que je possède l'engin le plus modeste du pack. C'est à nous, une grosse demi-douzaine qui file d'un pas pressé vers le milieu de la scène, avec quelques minutes pour prendre les meilleures photos possibles d'Hypno5e, qui a commencé son concert depuis quelques minutes. Ce qui est bizarre, c'est que les oreilles deviennent sourdes instantanément, alors que les yeux scrutent chaque détail en mouvement. Savoir se placer, ne pas trainer dans le viseur de ses collègues, essayer de trouver un angle de tir pour choper le batteur au fond de la scène, … le métier commence à rentrer au chausse-pied. Et je me dis qu'à défaut d'être le mieux équipé, il va falloir être observateur et opportuniste…  

IN THE BEGINNING (Par Eternalis)

Tout est déjà dit par mon comparse !  Un premier jour plus light, avec un début de concert à 16h30.  Si certains pouvaient douter de la légitimité d’un 4e jour, on remarque surtout, quand on analyse un peu le running order, que cette “introduction” du jeudi permet aux têtes d’affiches d’avoir chaque soir plus de temps de présence, souvent aux alentours de 1h30 ou 2h là où elles étaient souvent cantonnés à 1h avant (sauf les mastodontes comme Iron Maiden, Kiss, Scorpions ou Guns N’Roses qui arrivent de toute façon avec leur show complet !). Un bon calcul donc, qui ne permet pas d’empiler plus de groupes sur l’affiche mais juste d’en profiter plus longtemps pour les fans (de nombreux créneaux de 30min passent à 40/45min cette année).  Allez, go pour les reports !



Hypno5e

Quand on est un groupe avec des titres aussi longs, difficile de servir d’apéritif aussi court. Les montpelliérains, appelés à la dernière minute, ne se sont pas fait prier pour s’emparer de la Valley et ainsi être, historiquement, le premier groupe à fouler la scène “nouvelle version”, c’est à dire ouverte et non sous une tente. 

Ayant déjà vu le groupe plusieurs fois (sur chaque tournée depuis “Acid Mist Tomorrow” en fait), on ne peut pas dire que leur prestation aura été la plus mémorable. Devenu très carré et pro jusqu’au bout des ongles, la bande à Emmanuel Jessua a tout de même eu toutes les peines du monde à délivrer le grand frisson de son metal atmosphérique et très progressif sous un soleil de plomb et face à un public encore un peu sage. Les titres, très longs et monolithiques, prennent plus leur ampleur dans la pénombre d’une salle où les l’éclairage peut jouer un rôle majeur. “Sheol” et le génial “On the Dry Lake” n’auront pas réussi à emporter tout le monde (la faute à ces longs passages mid tempo qui pouvaient être redondants et surtout un chant parfois difficile à discerner dans cette batterie omniprésente et cette basse qui mangeait tout). Heureusement, le désormais classique “Acid Mist Tomorrow” (qui permet, une fois encore, de faire réciter du Albert Camus à plusieurs centaines de personnes) aura rabattu les cartes pour une fin de show plus enthousiaste et surtout résonnant (malgré ses neuf minutes) comme un vrai classique du groupe. 

Un bon apéro mais un groupe qui mérite vraiment d’être vu dans un meilleur environnement sur sa propre tournée (tant mieux car ils jouent un peu partout, profitez-en !). (Eternalis)

 

Setlist : 

  1. Sheol

  2. On the Dry Lake

  3. Lava from the Sky

  4. Acid Mist Tomorrow

Coheed And Cambria

Après la prestation très propre et sobre de Hypno5e, direction la Mainstage 1, pour une énergie quelque peu différente. Coheed And Cambria, qui fait des shows de plus d'une heure et demie sans forcer chez lui aux States, se retrouve à essayer de convaincre en trente minutes chrono en terre française où sa notoriété est bien moindre. Son métal hybride est à l'image de son leader Claudio Sanchez, qui a la voix de Cedric Bixler de The Mars Volta, la dégaine de Marty Friedman et un volume de touffe bouclette défiant la gravité.

C'est une prestation énergique musicalement, avec un espèce de groove excité, qui mélange prog, heavy et métal/post hardcore très ricain dans l'âme. Chez eux, toutes les mélodies se croisent haut dans les aigus : le chant adulescent de Claudio, et les notes en contrepoint de Travis Stever. Vu la relative apathie du public, surtout au début, peu de monde les connaissait, et la complexité de leur musique sied plus à une petite salle qu'à un festival en plein air. Mais le groupe était instantanément dedans, et la mayonnaise montait gentiment.

Claudio aura-t-il eu le temps de sortir sa fameuse SG double manche ? Bien sûr que oui : il la passe en bandoulière pour leur morceau de bravoure, "Welcome Home", même s'il ne se sert du manche douze cordes que pour quelques licks. C'est plutôt le solo qu'il exécute avec qui aura marqué les esprits : il sort le grand jeu, la spéciale "Jimmy Hendrix" : sa guitare double manche derrière la tête, hissée à bouts de bras et finalement avec les dents, il fait subir les derniers outrages à son instrument fétiche, comme s'il jouait pour la dernière fois.

Ils quittent déjà la scène, et je gage qu'ils ont fait quelques curieux...

(JeanEdernDesecrator)

Setlist Coheed And Cambria :

Beautiful Losers Shoulders No World for Tomorrow A Favor House Atlantic The Liars Club In Keeping Secrets of Silent Earth: 3 Welcome Home

I Prevail

Honnêtement, je n’aurais jamais cru que les américains auraient eu un tel accueil sur la Mainstage 2 un jeudi, ni qu’ils seraient aussi attendus. Symptomatique de ce que j’expliquais en préambule, le changement et ce nouveau public, plus jeune et naturellement penché sur le metalcore, qui vit peut-être certains de ses premiers gros évènements et qui forcément fait preuve d’un enthousiasme énorme (peut-être plus que de vieux blasés comme nous). 

On entend des gens crier le nom du groupe avant qu’ils arrivent, parler des chansons, des titres qu’ils attendent … oui ce sont bien des fans qui connaissent les morceaux et pas juste des écoutes de singles.

Ayant particulièrement apprécié “True Power” et son mélange des genres entre core, heavy, rap, electro et deathcore. Pas étonnant que les titres du dernier opus comme les destructeurs “Body Bag”, “Choke” ou “Self Destruction” détruisent rapidement tout sur leur passage. Le groupe prend possession des lieux avec beaucoup d’aisance, les deux chanteurs laissent éclater leur différence, particulièrement le hurleur très en verve Eric Vanlerberghe tandis que Brian Burkheiser, sorte de réincarnation blond de Chester Bennington, chante finalement assez peu et se montre bien moins loquace sur scène. Si la reprise de “Chop Suey” peut paraitre logique, c’est moins le cas d’un “Raining Blood” transfiguré qui montre des influences plus old school salvatrices. 1h qui ont déjà saccagé la Mainstage 2 (l’abonné du week end au metalcore) avec de nombreux circles pit et déjà du slam bordélique. Ce n’était que le début de la soirée. (Eternalis)

Setlist

  1. Bow Down

  2. Body Bag

  3. Self Destruction

  4. Bad Things

  5. Come and Get It

  6. Chop Suey! (SOAD cover)

  7. FWYTYK

  8. Judgement Day

  9. Raining Blood (Slayer cover)

  10. Choke

  11. Gasoline

Generation X

Quand les membres de Generation X et des Sex Pistols se rencontrent pour refaire de la musique. Et bien ça donne de vieux musiciens fatigués qui montent sur scène ensemble pour jouer des titres usés jusqu’à la corde. 

Si des nostalgiques pouvaient éventuellement attendre de voir Billy Idol en live, il n’empêche que l’ensemble sonne d’une fatigue incroyable et que certains de ces tubes sonnent bien mieux repris par les autres (j’ai eu mal pour “Black Leather”, “God Save the Queen” ou “My Way”). J’attendais bien un “Anarchy in the UK” pour clôturer mais même pas. Pour passer le temps et rester bien placé en attendant In Flames … (Eternalis)

In Flames

Dur dur de remarquer qu’il y a quelques éditions, les suédois (désormais avec plus d’américains que de scandinaves d’ailleurs) étaient tout en haut de l’affiche à jouer de nuit mais que désormais c’est avant même 20h qu’ils foulent les planches. Si la bande à Anders Friden ne semble aucunement concernée par ça, la setlist en revanche en pâtit forcément. 45 minutes c’est très court avec 14 albums et on ne peut que se dire que tout va très vite. 

Le son est plutôt bon, à défaut d’être excellent. Les guitares sont très tranchantes, cassant un peu l’aspect mélodique du groupe, au profit d’une batterie très en avant et très claquante (Tanner Wayne est bien plus percutant que Daniel Svensson il faut l’admettre), exacerbé encore par le jeu au couteau d’un Chris Broderick aux muscles saillants. 

Anders est fidèle à lui-même, impeccable dans son chant et avec son jeu de scène si typique depuis des années. Les titres de “Foregone” sont à l’honneur, avec les singles joués, quelques morceaux récents efficaces (“Everything’s Gone” déboule comme un rouleau compresseur, tout comme le plus rare “Darkter Time” et le désormais classique “The Mirror’s Truth” qui sonne bien plus radical en live qu’en studio). “Only for the Weak” sera comme toujours repris par la foule, comme ce “Cloud Connected” reconnu dès les premiers instants et un culte “Take this Life” sur lequel chacun s’époumone et se remue dans la fosse avec joie. Tout cela va trop vite, et on aimerait en avoir un peu plus. Plein jour, sans pyro ni éléments vraiment marquants, In Flames livre un show honnête et efficace à défaut d’être marquant. (Eternalis)

 

Setlist

  1.  The Great Deceiver

  2. Everything’s Gone

  3. Darkter Time

  4. Behind Space

  5. Cloud Connected

  6. Only for the Weak

  7. Foregone pt I

  8. State of Slow Decay

  9. The Mirror’s Truth

  10. I Am Above

  11. Take this Life

Dvne

Premier dilemme du Hellfest pour moi, entre faire les photos pour In Flames, et voir en concert une des révélations de 2022, Dvne. Le sludge classieux produit sur l'album "Etemen Ænka" en a marqué plus d'un, moi le premier. Un mélange de Mastodon, Neurosis et The Ocean, pour situer, avec un coté mystique et contemplatif. Alors certes j'aurais pu me contenter de réécouter l'EP live "Cycles of Asphodel" sorti il y a quelques semaines, mais mon cœur a parlé et je speede à travers le site jusqu'à la Valley pour voir le set de Dvne en entier. La foule est déjà fournie mais assez souple pour laisser le passage.

Les écossais ont bénéficié d'un accueil chaleureux du public dès leur premier titre "Towers", débuté tout en puissance avec le growl du guitariste Daniel Barter. Mais c'est le guitariste chanteur Victor Vicart, français expatrié là-bas depuis plusieurs années qui tient le rôle de frontman. C'est plutôt amusant de l'entendre dire entre deux morceaux "Nous sommes Dvne d'Édimbourg", en français bien de chez nous. Le son est bon et équilibré, à part certaines interventions de synthés trop fortes en début de concert. Dvne prend son temps avec des morceaux dépassant souvent les sept ou huit minutes. Les passages d'arpèges intimistes sont magnifiés par le soleil crépusculaire qui s'abaisse à la droite de la scène.

J'ai trouvé que ça retombait un peu en milieu de concert, avec un "Mleccha" moins convaincant, mais ce n'était qu'un répit avant "Si-XIV", son riff moteur imparable et cette lente et magnifique montée jusqu'au solo poignant de Victor. Un des moments forts de cette première journée de festival. Les guitares sur lesquelles joue Victor sont des curiosités : cinq cordes normales, et deux doubles, comme sur une douze cordes, si j'ai bien vu. Alors que son compère Daniel Barter joue sur une simple six cordes.

Presque une heure de set, c'est ce qu'il faut à Dvne, suffisamment pour faire parler ses morceaux très développés, mais pas trop longs pour éviter de lasser. Dvne a récolté une belle ovation, une découverte pour certains, et une éclatante confirmation de leur talent pour d'autres.

(JeanEdernDesecrator)

Setlist Dvne :

Towers

Court of the Matriarch

Mleccha

Si-XIV

Omega Severer

Satuya

Architects

Après Hollywood Vampires (“Joohhhnnnnyyyyy” résonnant dans le public), quelques reprises bien sentis (Depp qui se la joue indus en reprenant du Killing Joke) comme “Baba O’Riley” ou le fameux “School’s Out” de Cooper pour terminer le concert, les britanniques investissent la Mainstage 2 pour continuer cette véritable confrontation de générations entre les deux scènes. 

Public plus jeune, fiévreux et attendant de pied ferme l’un (sinon LE) groupe le plus inventif et émotionnel du metalcore actuel, la réaction est immédiate. Un scène avec différents étages, des néons de couleurs et le soleil qui progressivement s'évanouit pour laisser éclater des lights éclatants. “Nihilist” déboule sur scène avec violence ! Sam Carter est tout de blanc vétu (c’est finalement rare), les musiciens prennent possession de la scène dès les premiers instants et si ce n’est un son encore hésitant (caisse claire pas calée, guitares brouillonnes) qui empêche au morceau de prendre toute sa mesure, on ressent clairement que Architects est un gros cran au dessus des autres et que les multiples tournées récentes l’ont transformé en groupe de scène !

Comme c’est le cas dernièrement, “For Those that Wish to Exist” est énormément représenté (la moitié de la setlist), talonné de près par le dernier-né “Classic Symptoms of the Broken Spirit). “Black Lungs” et “Giving Blood” dévoilent les talents de mutation vocale de Sam, “Deep Fake” et “Tear Gas” écrasent tout par leurs riffs en béton armé écrasant au possible et le son s’est nettement amélioré depuis le début. Sam communique, fait chanter le public, annonce les titres et harangue la foule comme un véritable leader (“C’est le meilleur show de ma vie en festival !”). “When we Were Young”, nouveau classique et son refrain qui s’envole remporte l’adhésion totale de toute une foule reprenant le texte à pleins poumons (joli moment d’émotion quand on lit le texte …) avant un “Animals” clôturant les débats en écrasant tout sur son passage dans une ambiance rougeoyante du plus bel effet. 

Le statut d’Architects n’est pas usurpé. Ils sont vraiment passés du côté des maîtres et ont laissé les outsiders derrière. Un grand moment de cette première journée. (Eternalis)

 

Setlist

  1. Nihilist

  2. Black Lungs

  3. Giving Blood

  4. Tear Gas

  5. Deep Fake

  6. Doomsday

  7. Royal Beggars

  8. Little Wonder

  9. Impermanence

  10. A New Moral Low Ground

  11. Meteor

  12. When We Were Young

  13. Animals

Hypocrisy

Après ces premiers shows devant les Mainstage, direction les tentes pour le reste de la soirée. 

Hypocrisy enchaine directement après Architects mais la distance désormais entre les scènes, le monde qui envahit le site et les mouvements de foule rendent difficile les “voyages rapides” d’une scène à l’autre (et c’est encore plus loin pour ceux allant à la Valley ou la Warzone). Demi-sacrifice que de regarder Hypocrisy de loin et d’en profiter pour manger un bout côté Temple pour se préparer à Behemoth pendant qu’un oeil est jeté sur la bande à Peter Tägtgren. Le son est, comme souvent sous la Altar, trop fort même s’il convient à la violence du propos. 

Je repère le “Chemical Whore” du petit dernier qui passe plutôt bien ainsi que des armes de destruction massive comme “Don’t Eternal Me” ou “War-Path” qui allient magnifiquement la sauvagerie du death avec les plans mélodiques et spatiaux si propres aux suédois. 

Un moment écourté pour moi (mon estomac et mes intestins ayant fait quelques siennes) avant que les polonais n’entrent en scène. (Eternalis)

Behemoth (PL)

Les princes du black polonais (où le genre que vous désirez si vous vous sentez offusqués par cette étiquette) étaient de retour en fermeture cette année et il faut bien admettre que cette place leur sied bien mieux (sous une tente, de nuit) qu’en Mainstage à 19h le soir sous un soleil de plomb. 

La scénographie est assez incroyable, la théâtralité omniprésente et il faut noter l’introduction incroyable du show. Loin des démarrage d’antan (c’était la troisième fois que je les vois, de mémoire) avec simplement une bande son et le groupe qui débarque sur scène, c’est presque une pièce initiatique que nous livre le quatuor (live) en guise d’intro. 

“Post God Nirvana” débute le concert avec une immense toile cachant la scène. Par un magnifique jeu de lumière et d’ombre, Nergal apparaît derrière et interprète le titre, majoritairement tribal et vocal, telles des ombres chinoises. 

Le rideau tombe pour “Oro Pro Nobis Lucifer” de “The Satanist” et le groupe entame sa litanie satanique. Le son est excellent, propre et très incisif. Nergal est en forme, Orion toujours aussi imposant et le propos brutal, malgré les mauvaises langues prônant un affadissement de leur musique. “Malaria Vvlgata” du dernier opus poursuit avec sauvagerie, tout autant que le plus vieux “Conquer All” qui ravage tout. “The Deathless Sun” ou “Once Upon a Pale Horse” témoigne de ce plus grand lyrisme, de cet aspect presque progressif dans la musique des polonais. 

La scène est impressionnante (surtout sous une tente) avec une grande structure permettant aux membres de se retrouver plusieurs mètres au-dessus de la fosse (c’est le cas pour l’intro du désormais culte “Blow your Trumpets Gabriel” et son riff d’intro si reconnaissable. La configuration de la scène permet une pyrographie particulière, formant des croix renversées et rendant le spectacle encore plus total. 

Les titres de “Evangelion” ne manqueront pas de retourner l’auditoire (notamment “Ov Fire and Void” et son riff écrasant qui aplatissait une presse hydraulique), tandis que “Bartzabel” témoignera d’un Nergal se faisant presque au jeu d’acteur (on pense presque à Dickinson quand il “interprète” certains titres récents de Maiden) avec son masque et le chant majoritairement clair. Alors oui Behemoth est probablement moins radical qu’à une époque mais la qualité du show, la précision du son, la beauté noire de la présentation et la puissance (plus que violence) qui est généré en fait une véritable bête de scène. L’un des shows immanquables du week-end ! Imparable ! (Eternalis)

 

Setlist

  1. Post God Nirvana

  2. Ora Pro Nobis Lucifer

  3. Malaria Vvlgata

  4. Conquer All

  5. The Deathless Sun

  6. Blow your Trumpets, Gabriel

  7. Once Upon a Pale Horse

  8. Daimonis

  9. Versvs Christvs

  10. Ov Fire and Void

  11. Bartzabel

  12. Chant for Eschaton 2000

Katatonia

Katatonia, c’est avant tout une ambiance, une intimité, une fragilité personnelle et propre à chacun qu’il est difficile de reproduire et de faire vivre en live. Les suédois ont des milliers de concerts derrière eux et pourtant, j’ai souvenir d’un concert sur la tournée de “Dead End Kings” (l’un de mes albums favoris) où j’étais resté totalement extérieur aux titres tant bien même je les connaissais. 

Clôture de journée sous la Alter, Katatonia se présente à 4, sans l’iconique Anders Nyström, absent pour des soucis personnels de la tournée européenne en cours. Pas de décor, pas de backdrop, lights minimalistes … cela semble pauvre quand le groupe entre sur scène, d’autant plus pour un dernier concert (1h du matin) et avec un tel background. “Austerity” et “Colossal Shade” ouvre le bal comme le dernier disque (l’excellent “Sky Void of Stars”) et, quelque chose ne va pas vraiment. Le fait déjà que la moitié des guitares soient samplés sur bande (pas d’adaptation, pas de remplacement) fait vraiment bizarre (encore plus sur les soli), que Jonas Renkse soit toujours aussi immobile en tant que frontman (chantant en se cachant derrière ses cheveux et levant mollement une jambe quand un riff éclate) et surtout, que le son soit si fort et brouillon pour une musique aussi fine et précieuse. 

Cela colle plutôt aux titres plus puissants du dernier disque ou à un “Behind the Blood” quasi heavy metal mais difficile de rentrer totalement dans la force d’un “Forsaker” ou d’un “Soil’s Song”. Trop statiques, sans véritable magie et en pilotage automatique (ça s’enchaine sans passion), Katatonia ne m’aura encore pas convaincu en live, et pourtant certains de leurs albums sont à mon chevet depuis des années. Dommage et frustrant pour conclure cette première journée. (Eternalis)

 

Setlist

  1. Austerity

  2. Colossal Shade

  3. Lethean 

  4. Birds

  5. Behind the Blood

  6. Forsaker

  7. Opaline

  8. My Twin

  9. Atrium

  10. Old Heart Falls

  11. Soil’s Song

  12. July 

  13. Evidence


1 Commentaire

7 J'aime

Partager
Bursthead - 01 Juillet 2023:

Super chronique, même si je ne mettrais jamais les pieds au Hellfest. J'apprécie beaucoup la partie sur Béhémoth qui me confirme que, malgré les années (la dernière fois que je les ai vu, c'était en première partie de Cradle à l'Atelier du Luxembourg, ça date) ça reste une belle grosse machine de guerre .

Un truc qui me choque, c'est que sur aucune photo on ne voit cette nana en mode Mad Max qu'on voit sur toutes les autres publications des grands médias relatives au fest xD mais ça reste personnel!

Merci encore!

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Hypno5e

Metal Expérimental - France
En savoir plus

Coheed And Cambria

Metal Progressif - Etats-Unis
En savoir plus

I Prevail

Post Hardcore - Etats-Unis
En savoir plus

Generation X

Hard Rock - Canada
En savoir plus

In Flames

Death Mélodique - Suède
En savoir plus

Dvne

Metal Progressif - Royaume-Uni
En savoir plus

Architects

Metalcore - Royaume-Uni
En savoir plus

Hypocrisy

Death Mélodique - Suède
En savoir plus

Behemoth (PL)

Death Black - Pologne
En savoir plus

Katatonia

Doom Gothique - Suède
En savoir plus