Hellfest 2023 - Dimanche

le Dimanche 18 Juin 2023, Clisson

Il fallait bien que ça arrive. Trois jours de soleil, de temps idéal, de chaleur ou juste ce qu’il faut de nuages pour que l’ensemble soit respirable.  Mais en ce dimanche, après un troisième jour particulièrement intense et riche en émotions (difficile de redescendre de cette fin de soirée avec l'enchaînement Iron Maiden / Within Temptation / Carpenter Brut), quelque chose guette dès le matin. Et cela ne rate pas. Un immense orage, synonyme de “torrent de flotte” s’abat sur la commune clissonnaise aux alentours de 11h30/12h durant trois quart d’heures pour environ 15mm de pluie. De quoi rendre ce charmant terrain en un véritable champ de boue, notamment aux orées des bars, des pylônes devant les Mainstage (avant que ce ne soit goudronné) et la forêt avant la Warzone.

Pas de quoi décourager la plupart des festivaliers mais les baskets ont été troquées contre des bottes (pour certains) et de nombreux imperméables furent de sortie. Rien de tel pour également remplir littéralement le Hell City Square (l’heure de mes courses initialement prévues puisque le début de journée ne me bottait pas vraiment !).  Mais les affaires vont reprendre pour Edern et moi avant un final grandiose.  Derniers reports !  (Eternalis)



Treponem Pal

Demain est un autre jour, et il est sacrément pluvieux. La pelouse du site, qui avait bien supporté le choc pendant les trois premiers jours de festoche, s'est gorgée comme une éponge. Ponchos, impers et parapluies recouvrent les t-shirts noirs.

La fatigue accumulée sur les trois jours se fait sentir, et le programme que je m'etais fixé a pris du plomb dans l'aile, alors vive l'improvisation ! Ayant loupé Empire State Bastard, side project de Dave Lombardo avec un ancien Oceansize -j'ai entendu la dernière note - et m'apercevant que le running order que je m'étais préparé était décalé, j'ai cherché une nouvelle cible… et tiens, Treponem Pal.

J'étais assez dubitatif sur le retour des pionniers français du metal industriel, et les quelques vidéos de lives récents ne m'avaient pas spécialement emballé. Mais dès le son entrée, la puissance martiale du groupe a commencé à me faire hocher la tête, et de nombreuses autres autour. La voix de Marco est entourée de delay, comme toujours, et se répercute sur les murs de la Temple. "Screamers", très Ministry dans l'âme, vous aplatit mécaniquement. L'énergie animale qui se dégage sur scène est principalement sonore. Les mouvements du groupe sont souples comme ceux d'une danse lascive pour club SM. Marco Neves, imprécateur inlassable, lêve et balance les bras. Le son est bon et puissant, assez brut, ce qui surprend quand on est habitué aux sons modernes dopés aux effets. En parlant des effets, ainsi que des samples, ils sont enveloppants sans prendre le pas sur les instruments. La répétition des riffs à outrance, un peu pénible sur album, prend une dimension obsédante en live, comme avec "Badass Sound System". C'est dingue que ce qui m'a frustré au possible chez Meshuggah hier soir est ce qui me fait chavirer ici.

"Panorama", reggae aux effluves de gandja, sous des lights chlorophylle, change complètement de trip, c'est le cas de le dire, les effets du Treponem nous transportent dans des circonvolutions vénéneuses. Sur "Renegade", la basse avait fait ressortir un côté funk intéressant avec la métallisation, et ça se poursuit sur la cover de "Funky Town". Finalement, Treponem Pal a joué peu de ses classiques, à l'exception de "Pushing You Too Far", d'une puissance hypnotique assez dingue en concert. Très bonne surprise que cette prestation d'un groupe qui n'a rien perdu de son magnétisme en live.

(JeanEdernDesecrator)

 

Setlist Treponem Pal

1.Screamers

2.Badass Sound System

3.Renegade

4.Panorama

5.Funky Town (cover)

6.Planet Claire (cover)

7.Pushing You Too Far

Vektor

La musique reprend enfin ses droits pour David DiSanto et Vektor, dont la carrière aura été semée d'obstacles. Près de dix ans après sa dernière venue, le groupe est de retour sur les scènes du Hellfest. Toujours pas de nouvel album à l'horizon, au grand dam des amateurs de techno-thrash, entre Coroner, Dead Brain Cells et bien sûr Voivod, dont le logo a quelque peu inspiré celui du combo. J'avais un peu peur que vu sa rapidité d'exécution, Vektor sonne un peu brouillon en live pour peu que le son ne soit pas impeccable. Les gars ont en tout cas fait une balance détaillée alors que Treponem Pal jouait encore dans la Temple à côté.

Alors que l'heure H est arrivée, les gars commencent par un bout de morceau plutôt heavy qui s'arrête au bout de trente secondes. Ah merde, c'est encore la balance. Une bande d'intro nous indique enfin que ça commence vraiment.

Le son est un peu agressif dans les médiums et les aigus, mais c'est leur marque de fabrique. Avec des bouchons d'oreille light, on peut profiter de leur technicité. Même sur un morceau survolté et rapide, on comprend bien ce qui se passe. Car ça joue sévère, au cordeau, avec des parties dans tous les sens, si ce n'est que l'over-rapidité de leur riffing est parfois dure à suivre !  Il y a heureusement quelques unissons, guitares harmonisées, ou ce passage d'arpèges soyeux qui permet au chanteur de reposer sa voix en chant clair. Et hop, c'est le bassiste qui redémarre en scream, avant que le David ne reprenne le lead. Les deux guitaristes et le bassiste chanteur traversent la scène pour aller jouer les uns avec les autres, en duos ou en trio.

Le chanteur a chaleureusement remercié le public français, qui le lui a bien rendu sur place, et en applaudissements.

(JeanEdernDesecrator)

 

Setlist Vektor :

1.Cosmic Vortex

2.Oblivion

3.Black Future

4.Tetrastructural Minds

5.Pillars of Sand

6.Recharging the Void

Electric Callboy

Pour beaucoup (y compris moi), Electric Callboy, c’est surtout ce clip délirant de “Pump It” et un metalcore mâtiné de metal plus traditionnel pour un résultat détonnant, mélodique, agressif mais surtout puissant et tellement vivifiant qu’il donne irrésistiblement envie de secouer la tête, de sourire et faire la fête. Et c’est ce que fut ce concert. Une immense fête. 

Un public qui réagit (la pluie a cessé), des musiciens avec un sourire figé sur le visage, une communication de chaque instant entre les deux chanteurs et la foule ainsi que des compositions qui font mouche, des refrains qui éclatent malgré un son pas toujours parfait (surtout côté batterie) et une interprétation parfois un peu “fo-folle” mais qui colle parfaitement au groupe. 

Forcément, avec des titres comme “Tekkno Train” pour ouvrir le show ou “SpaceMan”, “Dancing Like a Ninja”, l’ambiance explose vite et difficile de résister à cette envie irrésistible de participer à cette grande fête du nawak, de cette techno-core délirante mais néanmoins bien faite et super entrainante ! Les musiciens sont bariolés, les micros sont roses, les guitares flashy et comme le ridicule ne tue pas, on a même envie de faire pareil tellement la sauce prend bien. Et quand les joyeux prennent des canons pour balancer du PQ (ou ce qui en ressemble), c’est avec un circle pit bien boueux que le pit répond (oui, prenez cette information comme vous le souhaitez !). 

Forcément, beaucoup attendent le délire du début d’année et c’est après une voix off délirante que “Pump It” déboule, le tout en tenue de scène du clip, avec perruques et tenue de sport flashy ! Et ça sonne terriblement bien, c’est probablement ça le pire tant on aimerait dire que c’est naze mais la vérité, c’est que ça sonne d’enfer et à voir comme tout le monde s’éclate, le plaisir est partagé ! Pas très evil c’est clair diront les détracteurs. Et que dire de “We Got the Moves” (changement de perruques !) pour terminer en beauté ? Rien si ce n’est que le plaisir aura été total, et la surprise réelle. A voir si cela n’est pas juste un coup d’éclat mais un moment évident à sortir de ce festo’ ! (Eternalis)

Mise en situation, voilà le pitch sur la Mainstage 2. On est sur Electric Callboy Airlines, les écrans géants nous annoncent les mesures de sécurité et font des tests de clapping, passés haut les mains par la foule. Potache et postiche sont les deux mamelles du dance metal pour nos teutons titillateurs, cependant j'ai trouvé qu'ils manquaient quelque peu de présence, surtout en l'abscence de pimpage capillaire.

 

Il n'empêche que c'est efficace : l'objectif de nos allemands pas bégueules est la danse sur un beat discoïde, avec des gros riffs neo-djent, et des breakdowns à foison. Le son de guitare est énorme, sous accordé à souhait. Musicalement, évidemment, les recettes sont toujours un peu les mêmes, un prétexte, une autorisation pour un retour d'âge bête. C'est un bordel bon enfant, les slammeurs font la navette pour revenir slammer, et sont invités par le chanteur a un Wall of death, un circle Pit, et j'en passe. La déconnade est continue, le chanteur parle au public en laissant échapper un rot foiré, avant de lui demander de glouglouter. On change de costume, mais aussi de perruque, pour une coupe mulet 1985. Leurs hits y passent, notamment le jouissif "Hypa Hypa", mais je décroche sur le dernier tiers... Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, non ?

La fin arrive, justement, et fini de rire puisque la pluie revient.

(JeanEdernDesecrator)

Setlist

  1. Tekkno Train

  2. MC Thunder II (Dancing Like a Ninja)

  3. Spaceman

  4. Hate / Love

  5. Castrop X Spandau

  6. Arrow of Love

  7. Hypa Hypa

  8. Hurrikan

  9. Mc Thunder

  10. Pump It

  11. Mindreader

  12. We Got the Moves

Mutoid Man

Incubus ayant déclaré forfait au dernier moment, remplacé par Crisix au pied levé sur la Mainstage 2, j'ai donc changé de plan. L'opportunité d'enchaîner un autre concert, puis de se reposer ensuite, avant la dernière ligne droite. Et il se trouve que Mutoid Man, où joue l'ex-batteur de Dillinger Escape Plan, Ben Kohler, joue dans 5 minutes. Allez on tente ! Je traverse la Forêt Enchantée des Petits Elfes Bourrés (elle s'appelle pas comme ça , mais on s'amuse comme on peut), et je rejoins la Valley. 

Le concert vient de commencer. C'est un mélange goûteux de hardcore, avec un bout de gras de stoner, du punk rock et des passages bluesy, et tout ce qui a pu leur passer par la tête. Il y a quelque chose de Clutch, mais qui serait devenu complètement barge. Tout ça est très très énergique, rentre-dedans sans oublier d'être mélodique. On sent un peu comme du second degré musical permanent, qui infuse leur musique. D'ailleurs ça se retrouve sur leurs expressions, et entre les morceaux, le chanteur blague, le bassiste aussi, bonne ambiance, quoi ! Ben Kohler, à la batterie, est capable de passer du rythme le plus inoffensif à du d-beat à fond la caisse. Le son de basse est monstrueux, oui je sais, pour un trio c'est la base, mais ici encore plus. Le chant est clair la plupart du temps, même un peu trop, en décalage avec la musique.

N'ayant pas écouté le groupe auparavant, les incessants changements de style finissent par déconcerter au fur et à mesure, mais il y a toujours un super passage pour revenir dans leur musique. Ils finissent pied au plancher en laissant une envie d'écouter ce qu'ils proposent sur album. Un bon moment de folie…

(JeanEdernDesecrator)

 

Setlist Mutoid Man :

1.Call of the Void

2.Melt Your Mind

3.Micro Agression

4.21st Century Schizoid Man (cover King Crimson)

5.Kiss of Death

6.Date With th Devil

7.Bandages

8.Bridgeburner

9.Reptilian Soul

10.1000 Mile Stare

11.Beast

12.Siren

13.The Manimals

14.Scavengers

15.Gnarcissist

Grave Pleasures

Une de mes plus grosses déceptions du festival. J’attendais de voir le groupe de Mat McNerney pour me rendre de la façon dont ce “punk/coldwave/indus” pouvait prendre vie, surtout en ayant beaucoup aimé “Motherblood” (moins le dernier-né “Plagueboys” je dois avouer). Et j’ai été de déceptions en déceptions sous la Temple

Pas de backdrop, aucun élément de décor ni “artifices”. Pourquoi pas, mais dans ce cas, la présence même du groupe doit se suffire à elle-même. Et c’est peu dire que les musiciens ne sont guère charismatiques, mobiles ou simplement heureux d’être là. Pas d’entrain ni de communication, et ce n’est pas son frontman qui va changer la donne, ne décrochant pas un mot entre les titres, haranguant à peine la foule et se contentant d'interpréter, sans grande passion, les titres du répertoire. Pas aidé pas un son trop fort, strident et bruyant sous la tente, je n’ai même pas été jusqu’à la fin de la prestation tant j’ai été déçu de ce que le groupe proposait. La tente étant à moitié vide, malgré la pluie qui revenait, je me dis que je n’ai visiblement pas été le seul à ne pas être convaincu du tout. A moins que tout le monde ne soit avec les vikings de Amon Amarth (j’aurais eu le temps d’entendre “Twilight of a Thunder God” en passant …). (Eternalis)

 

Dance with the Dead

 

Cherchant “quoi” faire avant de manger et de nous préparer pour Pantera et Slipknot, je tombe par hasard sur la description de Dance with the Dead et me rappelle vaguement quelques écoutes sur Deezer dans les “recommandations”. Entre Carpenter Brut et Perturbator mais plus centré sur les guitares. Après Grave Pleasures, je décide donc de filer vers la Valley pour seulement la deuxième fois du week end !

Une foule assez peu compacte se présente devant le duo (trio en live avec le batteur) et, disons le simplement, j’ai pris une belle mandale à laquelle je ne m’attendais pas du tout. 

Encore plus qu’en studio, la musique du groupe prend une dimension très efficace sur scène, melant une synthwave très 80s et rétro à des riffs expéditifs et plutôt épais, de nombreux soli de guitares et surtout une énorme dynamique à l’intérieur même des compositions. Le batteur, sur des rythmes souvent binaires, se donnent à fond et impulse une incroyable force au concert, pendant que le guitariste principal parcourt la scène de long en large (le second alternant entre guitares et synthés selon les titres). 

Une excellente surprise de 50 minutes, qui finira par véritablement emporter le public, avec quelques slammers qui se mêlent à la fête et une réaction beaucoup plus vivace après des débuts plutôt timides. La belle surprise de cette fin de festival ! (Eternalis)

Pantera

On pouvait se demander s'il était bien utile de ressuciter Pantera sans les frères Abott, et si ce n'était après tout qu'un Tribute Band de luxe. Moi le premier, j'en ai douté, mais je dois avouer que plus le concert approchait plus j'étais impatient de les voir. N'épiloguons pas et place à la musique !

En intro, le poignant "In Heaven (Everything is Fine)" tiré du film Eraserhead de David Lynch, monte, j'imagine adressé à Darrel et Vinnie. Leurs ombres blanches sur les écrans géants semblent répondre"Hell, yeah !",  le lent glissé de guitare grince, un roulement de toms et de double pédale retentit, la caisse claire pête... le rideau géant "Pantera" tombe dans un bang pyrotechnique, et c'est la baffe. "A New Level", fait s'envoler les doutes mesquins comme une volée de moineaux. Dès le départ, le son est énorme, même assez loin de la scène.

Zakk Wylde, dont j'attends encore de voir les yeux planqués sous sa tignasse, hoche la tête de droite à gauche, inlassablement. Côté batterie, ça fait bizarre d'entendre le son overtriggé si caractéristique de Vinnie Paul, et de voir Charlie Benante (Anthrax) derrière le kit, très concentré et appliqué. Rex Brown bûcheronne sa basse, la classe américaine.

Phil Anselmo a certes perdu du coffre, mais sa rage est intacte. Il communique un peu pour présenter les morceaux, visiblement très ému, avec une voix éraillée qui ne devrait logiquement qu'éructer de la fumée de clopes en toussotant, c'est à se demander comment il fait pour hurler ses paroles. Pourtant il revient au charbon et rudoie ses cordes vocales, jusque sur les brûlots que sont "Suicide Note Part Two" ou "Fucking Hostile".

Plusieurs fois, je me dis, "Merde ce son !", car il est monté en puissance et en clarté ; "Broken", "Walk", "Five Minutes Alone", les classiques se succèdent, et je n'ai pas trop envie que ça s'arrête. 

Mention spéciale à Zakk Wylde, qui a joué à la perfection et énergie les montrueuses parties de Darell. Personne ne remplacera jamais vraiment Dimebag et Vinnie mais, Zakk Wylde et Charlie Benante sont les bons mecs pour tenir leur place. J'ai été heureux  d'entendre un concert de Pantera, enfin. Seul regret, ne pas avoir eu "Cemetery Gates" joué en entier, dont seule l'intro a été passée sur l'écran géant, faisant défiler des souvenirs vidéo des deux frères disparus. On ne sait pas ce que leurs fantômes en pensent, mais c'était un des concerts marquants de cette dernière journée du Hellfest.

(JeanEdernDesecrator)
 

Setlist Pantera :

 

1.A New Level

2.Mouth for War

3.Strength Beyond Strength

4.Becoming

5.I'm Broken

6.Suicide Note P.II

7.Five Minutes Alone

8.This Love

9.Yesterday Don't Mean Shit

(Video Intro Cemetery Gates)

10.Fucking Hostile

11.Walk

12.Domination / Hollow

13.Cowboys From Hell

Slipknot (USA-1)

Pantera quittant la scène, Anselmo visiblement très ému par l’accueil d’un festival qu’il connait par coeur, c’est vers cette immense toile tendu sur la Mainstage 1 que les fans se tournent pour profiter du dernier concert de ce Hellfest 2023 (pour ceux qui ne sont pas devant Testament). Et autant dire que les américains auront livrer une grande prestation est un doux euphémisme tant, des grandes têtes d’affiches, ils auront probablement été les seuls à tenir à ce point leur rang. Bien au delà en termes d’intensité, d’énergie, de puissance et de show, ils auront simplement atomisé la scène pour cette dernière explosion de l’édition !

La toile s’effondre pour laisser place à cette grande scène industrielle, avec ses tonneaux bien connus pour les percussionnistes (sans Shawn “Clown”, retourné aux Etats-Unis au chevet de sa femme malade), la batterie positionné en hauteur, l’écran géant derrière et le côté entrepot désafecté et “crade” qui suinte de partout ! 

“Prelude 3.0” retentit, formidable intro (surement la meilleur du groupe) qui ouvre “The Subliminal Verses” avec une véritable montée en puissance. Quand “The Blister Exists” surgit avec le groupe, on remarque rapidement que le gang de Des Moines ne sont que 8, que l’énergie submerge la scène, particulièrement par l’intermédiaire d’un Corey Taylor toujours à fond, se décrochant le crâne et prenant son rôle de frontman avec toujours autant de passion, de folie et de furie. Mais sur ce premier titre, on se dit aussi que le son est sacrément bordélique (ok c’est Slipknot mais quand même) et qu’on ne comprend pas grand chose au merdier qui se déroule sous nos yeux ! Les guitares sont stridentes, la batterie du virtuose Jay Weinberg est surproduite, les percussions ressortent de façon fracassantes et le reste est passablement inaudible (on croirait entendre le son de Rick Rubin du coup). 

“The Dying Song” poursuit avec son refrain clair et le son semble commencer à se caler, comme si les balances se terminaient. Puis la déferlante va s’écraser sur le Hellfest ! 

Corey va cracher ses tripes dans une folie pure, les grattes de James Root et Mick Thomson vont hurler leurs riffs pendant que la virtuosité ou le bordel des autres vont s’entrelacer dans une symphonie furieuse. Les deux premiers albums, et surtout l’éponyme, seront au centre des débats avec plus de deux-tiers de la setlist ! Lisez plutôt ! “Liberate”, les enchaînements de démence que furent “The Heretic Anthem” (if You 555 …) avec le terrifiant “Eyeless” (incroyable d’intensité, Corey incroyable au chant) ou encore le duo “People=Shit” (quand 40000 personnes scandent le nom de la chanson) et “Surfacing” qui, dans un écrin rougeoyant, va finir de démonter l’immense masse humaine (“Fuck you All, Fuck this World, Fuck Everything !”). 

Plutôt bavard, Corey fera plusieurs speechs, pour remercier les groupes d’avant (même Incubus, annulé mais dont il n’était visiblement pas au courant), pour évoquer l’absence du “Clown” ou pour demander au public, totalement à la solde du groupe, de chanter avec lui. Le temps du Furyfest est si loin. Aujourd’hui, c’est dans une immense ferveur que Slipknot joue. Les titres plus récents sont également très bien accueillis, malgré la faible présence du dernier opus (comme si le groupe y croyait aussi peu que nous) mais un morceau comme “Unsainted” et son refrain énorme (cette partie de batterie !), “The Devil in I” et son côté martial ou encore “Psychosocial” sont repris comme d’immenses classiques. Quelle surprise également de l’interprétation du superbe “Snuff”, rare ballade du répertoire (et tellement mieux que “Vermillion”), débutant en acoustique avant de monter en puissance pour, en live, devenir un moment d’une grande force déchirant les tripes ! Instant rare que d’entendre ce titre en direct ! 

Une dernière folie avec “Spit it Out” pour foutre le boxon une dernière fois, demander à toute cette masse humaine de se baisser, se mettre à genoux (“On en est à 4 jours de fest et ça tire sur les mollets !!”) avant de libérer toute cette énergie une dernière fois, dans une décharge de pure adrénaline. 

Malgré le son plutôt alétoire en début de set, Slipknot aura simplement tout détruit sur son passage et assumé, une fois de plus, son statut et sa fonction de tête d’affiche qui légitimise son statut. Le groupe est une énorme machine à broyer et, dans sa différence, continu de prouver son excellence. 

Une belle claque pour finir … allez feu d’artifices !

(Eternalis)

 

Setlist 

  1. Prelude 3.0

  2. The Blister Exists

  3. The Dying Song (Time to Sing)

  4. Liberate

  5. Yen

  6. Psychosicial

  7. The Devil in I

  8. The Heretic Anthem

  9. Eyeless

  10. Wait & Bleed

  11. Unsainted

  12. Snuff

  13. Purity

  14. People=Shit

  15. Surfacing

  16. Duality

  17. Spit it Out


1 Commentaire

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Chab - 10 Juillet 2023:

Merci pour le report mais attention sur la boulette concernant Mutoid Man : 

C'est Ben Koller (et non Kohler) et il n'a jamais joué dans The Dillinger Escape Plan. Il s'agit surtout du batteur de Converge et All Pigs Must Die ! Il y avait par contre, sous la Valley, Greg Puciato, ex chanteur de The Dillinger Escape Plan mais il s'agissait d'un autre concert ;).

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