Hellfest 2022 - Jour 1

le Vendredi 17 Juin 2022, Clisson

Nous y sommes. Enfin. Après 2 ans de restrictions, 2 ans d’annulations et 2 ans sans festivals et quelques semaines après le retour progressifs des festivités dans les grandes villes comme en Province, c’est enfin le retour du mastodontes des festivals français, voir mondiaux. Hellfest ouvre de nouveau ses portes pour plus de 400 000 festivaliers attendus, soit environ 60 000 personnes jours, faisant de l'événement un endroit multipliant les superlatifs. Plus gros “chantier” de France avec son installation gargantuesque, ayant encore mis les petits plats dans les grands pour faire de ce moment un instant unique pour les festivaliers. Hell City Square, murs d’eaux, emplacement pour trouver la fraicheur avec brumisateurs géants, des décors toujours plus immenses, des tentes “Altar” et “Temple” avec un sol en dur pour éviter la poussière, une pelouse qui aura résisté aux trois premiers jours (hormis la “Valley” et la Warzone qui furent rapidement un champ de bataille), des bars avec peu d’attente (et un choix plus varié avec de la Grim Rouge, des Tourtels pour le soft par exemple), une restauration montant clairement en grade (des homards au Hellfest, en aquarium et “frais”, c’est surprenant, tout comme les glaciers, le stand veggie, les multiples stands de nourriture traditionnelle comme le libanais, le japonais, etc …) et surtout un son qui globalement aura été à la hauteur des attentes et parfois même monstrueux pour certains groupes.  3 jours en dehors du monde, 7 pour les plus courageux. Reports de nos groupes respectifs avec LostPhoenix !   [Par Eternalis]



Heart Attack (FRA)

(Eternalis) : Etre le premier groupe de Mainstage du Hellfest n’est jamais évident. Encore plus après 3 ans d’attente et d’impatience et face à une foule encore forcément modeste et clairsemée tant la queue sous la cathédrale ou l’ampli Marshall était encore dense (comme évoqué dans le report “Ambiance”). Un fait qui se vérifie souvent le vendredi ou beaucoup souhaitent investir le site dès la première heure du vendredi et moins les jours suivants où la fatigue et les choix de chacun prennent le dessus. 

Ne connaissant pas ce groupe du sud, j’ai regardé quelques bouts (j’ai un peu papillonné en début de journée je dois avouer) de ce heavy / thrash matiné d’éléments plus modernes. Les gars sont d’abord masqué (imitation peau) avant d’enlever pour dévoiler leur visage. La musique est efficace, le son plutôt bon et le groupe fait un bon office “d’opener” pour ce qui arrivera ensuite. Sympathique, à défaut d’être renversant dans une affiche aussi pléthorique.

 

(LostPhoenix) Nous démarrons ce Hellfest, qui promet d'être une grande aventure, avec un double objectif.

En effet, les Cannois de Heart Attack, sélectionnés au dernier moment, nous ont investi d'une mission particulière. Leur équipe vidéo n'ayant pu intégrer le Hellfest, ils nous demandent d'immortaliser au mieux ce « rêve qui se réalise ». Equipé pour faire un maximum de photos, nous nous improvisons également vidéaste.

Les quatre comparses ouvrent dont avec fureur sur le Main Stage 2 le Hellfest 2022.

La foule arrive et déjà ça brule devant le parterre des scènes principales. Heureusement, pour notre premier passage dans le pit photo il y a encore de l’ombre.

Masqué, à l'image du personnage du clip de « Septic Melody » le quatuor entre dans l'arène et attaque avec leur Thrash le plus tranchant. Il ne faut pas moins de deux titres pour que la foule occupe déjà le tarmac et commence sérieusement à s'agiter.

Ce sera tout juste le temps pour Kevin de créer le premier Circle Pit sur des riffs puissants.

Venu défendre leur album sortit il y a une semaine lors de leur passage, c’est un jump total qui va bousculer la plaine. Trop heureux d'être là, les Heart Attack entament déjà leur dernier titre qui ne manquera pas de produire le premier wall Of death de cette 15eme édition du Hellfest tant attendu.

 

Set List :

  1. Wings of Judgement
  2. Burn my Flesh
  3. When the Light Dies Down
  4. Septic Melody
  5. Fight to Overcome

Frog Leap : Premier verre, petite file d’attente avant de voir débouler cette étrangeté qui mélange de la dubstep, du metalcore, du neo et de l’electro avec un lapin allumé qui headbang avec le groupe (il y a donc un mec qui est engagé pour ça à chaque concert ? Ou c’est un tirage au sort du staff avant chaque show ?). C’est marrant 2 morceaux mais assez lassant après 15 minutes. Parfait dans une file d’attente donc …(Eternalis)

Ego Kill Talent

(Eternalis) : Première belle surprise du weekend ! Les brésiliens d’Ego Kill Talent ont investi la scène comme de grands habitués et sans avoir froid aux yeux face à une foule un peu plus dense déjà. Le rock / metal moderne du combo a rapidement fait mouche, notamment grâce à la voix de Jonathan Correa, sensuelle et grave mais développant non seulement une belle puissance mais aussi un groove imparable. Le ‘sieur ira même faire un petit tour dans le “pit” pour chanter tranquillement avec la foule, dans un sympathique moment d’échange et une façon comme une autre de faire parler de son groupe après 30 minutes plus que rafraîchissantes et donnant une jolie patate. Résultat : un album acheté sur le merch … comme quoi, un bon show est toujours la meilleure porte d’entrée dans son monde !

 

(LostPhoenix) : Découvert au feu Download Festival Parisien, c'est avec impatience que nous attendions de revoir ce groupe Brésilien ultra dynamique. Pour le premier titre qui démarre fort, nous sommes dans le pit photo et la machine est lancée.

Le Metal alternatif très chantant fait monter la chaleur d’un cran dès le deuxième morceau.

C'est sur le titre suivant que « la valse des instruments » commence.  Ce troisième single, un des plus connu du groupe, voit en effet, bassiste, batteur et guitariste échanger leurs instruments. Une particularité du groupe qui en dit long sur leur complicité et la passion qui les animent.

Il est encore « tôt », mais déjà les jets d’eau arrosent le public massé près des barrières brûlantes du Main Stage.

Les titres les plus puissants du groupe passent sur le public qui n'hésitent pas à lèver les bras dans l’euphorie. Ego Kill Talent, qui se produit pour la première fois au Hellfest, donnent tout à la manière de certains Foo Fighters dont la musique n'est pas éloignée.

C'est réuni autour de la batterie que les musiciens proposent une rythmique ultra entrainante pour ce qui sera l’apothéose du set.

Puis, encore une fois, c’est le bassiste qui passe à la batterie pour un titre fort où la voix s’arrache encore et pousse les fans, anciens et nouveaux, à agiter leur têtes.

La rythmique du dernier titre donne envie de bouger et laisse filer le set « last come, last time, carry on ! ».

 

Set List :

  1. Now !
  2. Sublimated
  3. We All
  4. Our Song
  5. The Seacher
  6. Heroes, Kings ans Gods
  7. Still Here
  8. Last Ride
  9. Try (There Will Be Blood)

Leprous (NOR)

(Eternalis) : On change forcément de calibre avec l’arrivée des norvégiens sur scène. La foule est plus compacte, la bande à Einar Soldberg est vraiment attendue, plus encore que ce à quoi j’aurais pu m’attendre. 

Dès “Out of Here”, on remarque que le son est cristallin et que les bouchons d’oreilles sont dispensable, même devant la scène. Ca sera d’ailleurs une constante avec régulièrement un son très clair sur Mainstage, pas trop fort (comparé aux années précédentes) et largement audibles sans avoir l’impression de devenir sourd ou de se taper des acouphènes pendant des heures. Si on excepte le mini couac sonore à l’arrivée des guitares (plus de son du tout pendant 10 sec), ce côté là fut impeccable chez Leprous

Le metal devenu plus intellectuel et élitiste des norvégiens n’empêche pas les gens de chanter les refrains des imparables The Price et surtout du sublime From the Flame. La présence de Raphael Weinroth-Browne au violoncelle est en plus indéniable, d’autant plus qu’il partage les claviers avec Tor quand Einar n’est pas dessus, libérant de plus en plus le chanteur de l’instrument et provoquant un jeu de chaise-musicale toujours agréable à voir en direct. Tor sort la 8-cordes sur le final Nighttime Disguise et surtout Slave sur lesquels Einar peut se permettre de hurler de nouveau un peu, même si on le sent désormais totalement épanoui dans son chant aigu, parfois de tête, et toujours d’une justesse imparable. Classe (ils devaient avoir chaud en chaussures de ville et veston pour Einar !), avec un Baard Kolstad impressionnant derrière ses futs par sa vivacité et sa technicité et unique dans son approche, Leprous devient de plus en plus grand. 3e fois que je les vois, dommage que ce fut si court (40 min) mais toujours aussi bon. L’ovation dès 15h pour eux ne fut pas par hasard ! 

Setlist : 

  1. Out of Here

  2. Below

  3. Running Low

  4. The Price

  5. From the Flame

  6. Nighttime Disguise

  7. Slave

 

The Inspector Cluzo : « Nous sommes des agriculteurs et on élève des canards dans le sud-ouest. » Voici à peu de chose près les premières paroles de The Inpector Cluzo. « Alors notre premier titre parlera des agriculteurs ! » C'est une constante et surtout un combat pour les deux « French Bastards » qui balancent un rock du tonnerre.

« C’est un concert live, sans putain d’ordinateur, alors on va faire l’a set list ensemble !». Et c'est encore un titre qui déménage au gros son de la SG qui tabasse.

Avec une voix assurée, aussi rock que possible, le titre suivant écrase tout sur son passage, comme si la chaleur ne suffisait pas. Mais il fallait au moins ça pour dénoncer l’abattage en masse par nos deux compères qui pensent à leurs bêtes.

Pas de basse chez The Inspector Cluzo, mais une guitare qui, de titre en titres, devient encore plus grave. C'est un titre presque lancinant où la voix aigu vient percer la nappe.

Petite dédicace à l’écrivain qui se cache derrière les paroles (depuis 8 albums) et un titre du dernier qui balance un hard rock d’enfer.

Entre blues et gros son, les Inspector Cluzo ont la classe en veste, gilet, chemise et cravate, même sur un titre qui est dédié à Iggy Pop le provocateur.

« Put your hand in the air for Inspector Cluzo » entame le titre où la foule jouera des mains pour accompagner le duo qui foutra littéralement la batterie par terre. Un concert live vous avec dis monsieur l'inspecteur ? (LostPhenix)

The Great Old Ones

(Eternalis) : Premier concert sous la Temple pour moi et on remarque d’emblée que le son y sera, comme toujours, trop fort pour une tente, créant une résonance et un écho beaucoup trop important pour supporter d’être sans protections auditives. 

Néanmoins, les bordelais adorateurs de Lovecraft profite d’un son parfaitement audible et les trois guitares peuvent assez facilement se distinguer pour comprendre qui jouent quoi et démontrer l’utilité d’avoir 3 guitaristes dans un groupe de black. Forcément sombre mais avec une dimension onirique et cauchemardesque, le black de TGOO n’est pas commun et permet d’embarquer l’auditeur dès “The Omniscient”, tiré du dernier-né “Cosmicism” et ses 10 minutes. Le chant de Benjamin Guerry est parfait, diaboliquement dark et possédé ce qu’il faut pour retranscrire l’intensité de la musique et de l’oeuvre de l’écrivain maudit. 

Hypnotique, la musique du groupe ne laisse pas forcément sa place à un défoulement de circle pit ou une véritable intensité dans la fosse (même si certains s’y donneront à coeur joie à mi-parcours) et le groupe reste très stoïque et solenel durant sa prestation, comme une longue incantation aux puissants anciens qu’ils évoquent. Capuche sur la tête, regards noirs mais sourires impossibles à cacher face au bonheur d’être présent sur scène devant un parterre conquis. 

Le concert se clôturera sur le génial “Je Ne Suis pas Fou” / “Antartica”, tiré des Montagnes Hallucinées et des horreurs qu’elles cachent à des hommes qui n’étaient pas prêt à découvrir ça. Un morceau qui débute sur un blast ravageur et un tempo furieux (le nouveau et jeune batteur fait parfaitement le taf, bien aidé par une demoiselle hurlant “C’est mon frère !” toutes les 5 minutes) se ralenti sur sa seconde partie pour devenir plus étouffant et glauque … avant l'assaut final ! Superbe concert habité et concrétisant la différence du groupe envers ses pairs du black metal. Plus moderne, intelligent et esthète, probablement trop pour des puristes car clairement moins brutal et intense. Chacun se fera son idée mais sur scène, le groupe assure totalement son propos !

Opeth

(Eternalis) : Comment prendre Opeth en concert aujourd’hui ? Ancienne ou nouvelle vague ? Intense ou vintage ? 

Le pantalon patte d’éléphant et la moustache de Mikael Akerfeldt montrent bien que les années 70 sont désormais au centre de son expression et “Heart in Hand” (en suédois) qui ouvre le bal ne surprennent donc qu’à moitié. La setlist sera simple : la moitié des titres après Heritage et la moitié avant. Et pourtant, je me serais emmerdé sur la totalité du set ! Entre un Drapery Falls sans énergie mais un Sorceress vitalisant musicalement, c’est avant tout l’expression du groupe suédois qui a manqué d’impact, le groupe ne partageant pas grand chose avec le public. Le ton toujours aussi détaché et flegmatique du leader devient à mon sens agaçant avec le temps et, mis à part un Ghost of Perdition toujours aussi démentiel, j’aurais trouvé le temps bien long. Si Deliverance aura relancé un intérêt pour le concert sur la fin, je suis toujours aussi peu emballé par le combo en live depuis des années. Le changement de batteur ne change rien à cela. C’est carré et technique mais je n’y retrouve pas vraiment de passion. Dommage. 

Setlist : 

  1. Heart in Hand (swedish version)

  2. Ghost of Perdition

  3. The Devil’s Orchard

  4. The Drapery Falls

  5. Sorceress

  6. Deliverance

Mastodon

(Eternalis) : Les américains sont toujours une valeur sûre de gros son et de prestance scénique tout ce qu’il y a de plus effusive et musclée. Une fois encore, ça n’aura pas manqué. Faisant la part belle au dernier né Hushed and Grim (que je connais malheureusement très peu), le groupe aura assuré un show très énergique avec en tête de proue un Troy Sanders en grande forme et très en voix, tout comme le poulpe Brann Dailor qui parvient à impressionner autant derrière les fûts que quand il chante. On en dira un peu moins de la part de Brent Hinds qui semblait plutôt dans un état second et en pilotage automatique mais on sait bien que la plupart des membres ne tournent pas à la même eau que les autres, malgré la chaleur etouffante qui écrasait les Mainstage à cette heure de la journée. 

On ressortira l’écrasant Crystal Skull qui lamine tout sur son passage, la majesté de Black Tongue, la folie de Bladecatcher ou encore le terrible Blood and Thunder pour terminer le show avant un bain de foule de Brent qui joua en slam dans le pit. Rock n’roll, gras et musclé. Un concert à l’américaine des maîtres du sludge rock ! 

Setlist : 

  1. Pain with an Anchor

  2. Crystal Skull

  3. Megalodon

  4. The Crux

  5. Teardrinker

  6. Bladecatcher

  7. Black Tongue

  8. Pushing the Tides

  9. More than I Could Chew

  10. Mother Puncher

  11. Gobblers of Dregs

  12. Blood and Thunder


1 Commentaire

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JeanEdernDesecrator - 20 Août 2022:

Merci pour ce report détaillé, ça donne envie d'y revenir...

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