Halestorm + Wilson @Paris Le Trianon 13-02-2016

le Samedi 13 Fevrier 2016, Le Trianon

Halestorm, c'est THE groupe de Hard Rock qui monte ces dernières années, aux États-Unis bien sûr (avec un Grammy Award en 2013) et en Europe avec des tournées régulières, dans des salles de plus en plus remplies. On se souvient de leur passage remarqué à Paris il y a un an à peine, au désormais tristement célèbre Bataclan, avec déjà les détroitiens de Wilson en première partie. Au Bataclan, Lzzy et sa bande avaient déjà livré un show très dynamique et réjouissant, même si on se souvient de quelques approximations au niveau du son. Par ailleurs, grand hasard de la vie, lors de ce concert au Bataclan j'avais attrapé et donné le médiator de Lzzy à une fille dans la salle, qui est devenue une amie plusieurs mois après, et avec qui je retourne voir Halestorm ce soir-là. C'est donc au Trianon que se produisent les Américains, splendide salle de capacité légèrement supérieure et au style ancien, entre le second empire et l'art déco. Les organisateurs auront vu tout juste, puisque le concert a été déclaré complet quelques heures à peine avant l'ouverture des portes.

Wilson

Pour être honnête, le passage de Wilson en première partie l'an dernier ne m'avait absolument pas convaincu, et plus que de l'ennui, j'avais détesté. Et bien, preuve qu'on ne peut avoir d'avis définitif sur un groupe, Wilson semble avoir changé, et mon avis aussi. Les Américains offrent ici un bon Hard bien gras, à tel point qu'on pourrait faire des frites avec l'huile des guitares. Il faut dire que le groupe a sorti son troisième album en juin dernier, ce qui est très probablement la cause de ce revirement vers le hard/stoner. En tout cas, moi, ça me plaît bien !

Le fier barbu tatoué Jason, au rôle de chanteur, assure parfaitement le statut de showman, très franc, sans se prendre au sérieux mais nettement plus délicat que l'an passé. Pas de blague lourdingue à relever. Quand au bassiste Matt, il se révèle sur scène toujours aussi hyperactif, un véritable plaisir à photographier, même si certains ne s'attendaient pas à le voir d'aussi prêt !

Bien sûr, on peut très bien critiquer le groupe sur le caractère peu original de sa musique, du style du show assez vu et revu, mais il faut bien admettre que c'est bien fait et agréable, et que Wilson a déjà montré d'indéniables progrès !

Halestorm

Vient le moment d'Halestorm, très attendu évidemment, mais peut-être que dû au jeune âge moyen de la salle, on peut mieux percevoir l'excitation. Mais plutôt que de démarrer directement par les hostilités, Lzzy surprend tout le monde en arrivant vers le synthé pour interpréter la superbe Bad Girl's World, chanson minimaliste, mais véritable performance vocale, et particulièrement touchante. Pour la suite en revanche, le combo yorkais nous a réservé une prestation bien dynamique comme à leur habitude. Les tubes habituels Loves Bites, Mz Hyde et Misery y passent bien sûr, mais on remarque une grande majorité de titres issus du dernier opus, Into the Wild Life.

L'accueil est extrêmement chaleureux, puisque le public parisien semble connaître les paroles de tous les morceaux sur le bout des doigts. Et l'ovation n'est pas réservée qu'à Lzzy, mais aussi à Arejay, véritablement plébiscité par la frange féminine de la salle. Ce dernier ne se fera d'ailleurs pas prier pour un classique solo de batterie, ressortant au passage les mêmes trucs que l'an dernier. Josh et Joe sont en revanche toujours plus discrets que le frère et la sœur. Les quatre musiciens portaient chacun un brassard tricolore, en hommage aux victimes du Bataclan ; hommage qui s'est d'ailleurs traduit plus tard dans la soirée par une prise de parole de Lzzy, ainsi que par une sympathique reprise de I Love You All the Time des Eagles of Death Metal.

Le set se conclue sans rappel sur le tube à l'américaine I Miss the Misery, où Lzzy invite sur scène une fille du public à chanter. On a du mal à imaginer la pression qu'elle a dû ressentir, mais celle-ci s'en est tirée avec honneur ! Le groupe, épuisé, est salué bien bas par un Trianon surchauffé. Et, l'histoire n'étant que répétition, je récupère à nouveau des mains de Lzzy un médiator, que je donne à nouveau à une inconnue dans le public ...

Même si finalement dans un concert d'Halestorm les surprises sont peu nombreuses, on passe indéniablement un bon moment. La bande à Lzzy Hale est une valeur sûre de la scène, et on ressent très bien la maturité de la formation même si elle tend malheureusement légèrement vers quelque chose de plus conforme. On se contentera de cela pour l'instant.