le Samedi 17 Septembre 2005, Laon

Killers (FRA)

Super ! J'habite une ville de 200 000 habitants, avec une toute nouvelle salle de concert (la Cartonnerie) et je dois me déplacer à Laon... ! Mais bon, c'est pas n'importe qui quand même ! Killers !! Ca vaut les kilometres, malgré le prix du gazole. J'arrive en avance, comme toujours. Je vois Bruno (chant, guitares) taper la discute avec des fans fortement imbibés bien avant le début du show. J'attends patiemment qu'il quitte le parking et je l'aborde avant sa disparition en coulisse. Il m'invite à entrer et je partage une biere avec lui. Il se prete au jeu des photos, signature de pochettes avec les autres fils du loup. Je repars même avec la baguette de batterie de Florent. Merci ! Je ressors heureuse.

J'attends comme tout le monde l'ouverture des portes dans le froid. Je commence à geler des pieds quand enfin (avec 10 minutes de retard) le moment tant attendu arrive. Je suis la première à me précipiter à l'intérieur. Je me squatte d'entrée de jeu la barrière, milieu de scène.

Le premier groupe à qui revient la lourde tache de chauffer l'ambiance est un inconnu pour moi. Eternal rest semble être un groupe du coin avec un noyau de fan. Perso, j'aime pas trop. Faut dire que les voix death (sauf rares exceptions) ne font pas vibrer mes tympans. Le groupe est trop statique, appliqué à bien aligner les notes, à jouer ensemble. J'aperçois même un des deux gratteux tirer la langue en jouant, comme le ferait un gamin en CP appliqué à bien écrire sur les lignes du cahier. Je pense qu'il leur manque cruellement une expérience scénique. Je me réveille lors d'une reprise de Killers (les fils de la haine). Musicalement, ca le fait, mais pour la voix, bof, et rebof. Même si je reconnais qu'une voix claire sur leur musique serait aussi incongru qu'un palmier planté au milieu de l'Alaska.

Entre en scène un deuxième groupe, du coin lui aussi, et tout aussi inconnu de moi que le premier. Dès les premières notes, je sens la différence entre Thorgen (c'est leur nom) et leurs infortunés prédécesseurs. Eux, visiblement possèdent l'expérience scénique. Je sens la gniaque et le plaisir de jouer ensemble entre les 6 membres du groupe. Ca bouge, ca joue, ca mêt le feu. Détail étonnant dans un groupe de heavy, une jeunette armée d'un violon électrique vient donner la réplique aux guitares. Et ca sonne pas mal du tout. Je reste même scotchée quand le violon entame une reprise de judas (Breaking the law), avant d'être rattrappé par les guitares. Fallait oser. Ils ont osé, et ils ont bien fait. C'est G-E-N-I-A-L !!! Plus on avance dans le show de Thorgen plus l'ambiance est torride. On oublie vite les quelques degrés au dessus de zéro du dehors. Thorgen quitte la scène. Il est déjà... minuit ! J'ai pas vu le temps passer.

Entre enfin le groupe qui a bercé mon enfance. Ouais, bon, mon adolescence. Le line up est différent, mais le plaisir est le même. J'ai face à moi le quatuor basque !!

L'ambiance est indescriptible. Le public, une petite centaine je pense, est chauffé à blanc. Bruno harangue la foule, enchaine les vieux titres (délire de mort, Rosalind...) comme les plus récents (HM 2002, habemus metal, l'aigle noir). Comme le basque ne fait pas franchement partie du patois local, Bruno a la gentillesse de nous résumer les chansons qu'il nous chante. Une chose est sure, le basque et le métal sont fait pour s'entendre. Les fils du loup tiendront la scène deux heures. Deux heures bien courtes que je n'ai pas vu passer. Je regrette simplement n'avoir pas pu assister aux deux rappels à cause d'un gros balourd qui ne cessait de me pietiner pour coller son oreille sur le retour de basse. Un peu relou, pas moyen, même à coups de pieds dans les mollets de le déloger de mon dos et de mon épaule. J'ai préféré me casser et faire un tour au merchandising bien fourni et à la buvette.

Merci les basques d'être venus vous geler sur notre banquise nordique. Revenez quand vous voulez. Quand à ceux qui aiment le heavy sauce surprise, je vous invite fortement à surveiller du coin de l'oeil les futures prestations de Thorgen. Et aller bien sur jeter une oreille sur leurs concerts. Vous ne serez pas déçus.