Evanescence

Le plus gros carton rock de 2003 profite des excellents chiffres de vente de son premier album "Fallen" pour traverser le monde entier et même la France a droit à sa tournée, c’est dire ! Evanescence a pour l’occasion emmené Hoobastank et Seether dans ses flycases.

Hoobastank entame la soirée en avance sur l’horaire, chose qui devient habituelle dans cette salle. Je loupe donc une partie de leur set et le hasard a bien fait les choses finalement, leur prestation étant ennuyeuse à souhait. Pour vous donner une idée, Hoobastank est un groupe de pop-rock aux compos plates jouées par des musiciens super statiques. Mon cerveau va se charger d’oublier ce concert très rapidement.

Les mauvaises langues affirmeront que Seether n’est en première partie d’Evanescence uniquement parce que le chanteur sort avec Amy Lee et ils n’auront peut être pas tort mais il faut bien avouer que les sud-africains maitrisent leur sujet. Elevés au son de Nirvana, Seether joue un rock grunge mais sans le côté punk que pouvait avoir Nirvana. Ici tout est controlé et sans réel éclat de génie. On retiendra "Broken" la jolie ballade du nouvel album en duo avec Amy (quelle surprise...) et la reprise du "You Know You’re Right" de la bande à Kurt Cobain mais pour le reste l’impression reste mitigée. Une personnalité pas bien affirmée et un manque de puissance certain.

Quelques minutes avant l’arrivée d’Evanescence, l’assistance commence à s’exciter en entamant une ola qui va perdurer un bon moment et les adolescentes s’égosillent déjà. Le public est déjà acquie à la cause des américains dès l’intro de "Haunted". Le groupe monte sur scène et entame le morceau puis la chanteuse arrive sur la rampe située derrière la batterie et là c’est l’hysterie. Les cris stridants de nos jeunettes résonnent dans la salle pour le plus grand bonheur de nos tympans meurtris. Dès le début du set c’est la petite chanteuse et le guitariste John LeCompt qui attirent tous les regards par leur activité sur scène. Et il faut bien reconnaître qu’on n’attendait pas le guitariste à pareille fête. Il semblerait que le départ de Ben Moody ait libéré le graçon et c’est tant mieux. De son côté Amy, fait le spectacle en arpentant de long en large la scène en vrai leadeuse tout en conservant un chant limpide. A la batterie, Rocky Gray étonne par son jeu beaucoup plus fouillé que sur album et parsemé par de la double grosse caisse bienvenue. Le bassiste et le nouveau guitariste (ex-Cold) sont pour leur part beaucoup plus en retrait.
La setlist reste classique avec tous les tubes de "Fallen" : "Haunted", "Going Under", "Everybody’s Fool", "My Last Breath", etc… La vrai surprise viendra de la reprise inattendue du "Thoughtless" de Korn avec Amy au piano. Une version originale sympa. Nous aurons également droit à un nouveau titre intitulé "Breathe No More", une ballade dans la veine de "My Immortal" avec de la guitare acoustique. Mais au final, malgré un très bon rappel avec la reprise de "Zero" des Smashing Pumpkins et l’excellent "Whisper", le show reste très très court avec à peine une heure de concert. Et pour un set dans une salle de cette importance ça reste un peu en travers de la gorge. Alors, on me dira : "avec un album en poche, on pouvait s’y attendre". D’accord mais pourquoi ne pas ajouter des morceaux des EPs antérieurs à "Fallen" ?
Ce sera ma seule critique sur ce concert qui demeure tout de même un très bon show. Court mais bon.