Downer - Heart Attack - The BlackStone Co

le Vendredi 03 Mars 2017, Cherrydon

Invité par The BlackStone Co, nous accélérons le pas pour arriver à 20h30 comme préconisé par Marco, guitariste du groupe. Mais, comme bien souvent, pour les concerts du vendredi soir, lorsque nous arrivons, les balances occupent encore l'ingénieur du son et nos quatre musiciens. Mais cela permet d'attendre que le monde arrive. A l'entrée, on sert la main de Sam (chanteur de The BlackStone Co). Puis nous distinguons le chanteur de Heart Attack attentif aux réglages du son. Aux tickets, l'organisateur de la soirée, et chanteur du groupe Downer qui clôturera la soirée, nous fait un excellent accueil.

Le Cherrydon, c'est pour nous une première et on découvre avec un certain étonnement. Ce qui peut frapper d'entrée, ce sont ses murs colorés. Côtés bar, c'est orange et couvert de 45 tours. On y trouve également une tahitienne qui fait face à un C-3PO cartonné. Côté gauche, les sièges et banquettes en cuir forment comme de grands carrés pour se poser. C'est chamarré ; un endroit bleu, un autre jaune ou vert. Ce grand local de type moderne a un air de 70's avec une boule à facette qui trône au centre, juste devant la scène. Le passé montre une grande gamme de genres et de groupes qui ont animé l'endroit. Un penchant non négligeable pour les Tributes, mais ce soir c'est du Metal avec un panel assez étendu de « sous-genres » qui nous passionnent.

Nous approchons les 21h30 et les samples du premiers groupe passent le mur du son. En attendant le top départ, on peut admirer les six cordes (basses et guitares) dans un "carré Vip", entourées de cordons rouges, et gardées par un nain à ajouter aux nombreuses curiosités qui peuplent ce lieu.



Abhorrance (USA-1)

The BlackStone Co

En extase devant la superbe Tama blanche qui restera au centre du show toute la soirée, ce sont les samples de guitares presque feutrées, style Black Label Society, qui ouvrent le bal. On comprend pourquoi Marco arbore fièrement un tee-shirt de ce groupe. Et puis, si l'on observe d'un peu plus près, ses guitares ne lorgneraient-elles pas du côté de chez Gibson du type utilisées par un certain Zakk ? Dès le premier titre, le grain de voix nous revient en mémoire. Nous avions découvert The BlackStone Co lors d'un passage au Korigan. Nous ne parlons pas ici de la créature qui nous regarde du coin de la salle, main du bar concert également situé dans la région.

Puis les voix du bassiste et du guitariste ouvrent les possibilités d'un titre qui nous accueille du tonnerre. Le deuxième morceau, entre calme et tempête nous fait penser que "l'attente fut longue, mais ils ont un bon son !" On peut déjà dire, au regard de Sam, que derrière son micro, il vit les titres au plus profond de lui. La basse roule et la batterie claque sur une guitare solo qui apporte un grain particulier à une musique qui sonne pro. Des passages aux limites du calme nous emportent dans une espèce de folie qui ressort à la force des riffs qui suivent.

Le titre suivant annoncé comme "Travel and Times" est bien là histoire de nous faire oublier qu'ils jouent à la maison. La voix est sans nous rappeler un Bruce Dickinson planant sur les ailes d'un Ed force One. Puis, encore un solo qui scotche nos oreilles alors que la basse reprend la rythmique à son compte pour notre plus grand plaisir. C'est les yeux fermés, que tours à tours, la passion emporte ces quartes artistes dont la technique plus que présente n'altère pas la profondeur de leur jeu. Impossible de ne pas être plaqué par la frappe massive du batteur dont la caisse claire vous marque au corps.

Un premier remerciement qui permet un changement de guitare avant une première rythmique qui frappe et accroche notre oreille plus profondément. Une double grosse caisse qui commence à forcer le trait et une voix qui devient plus rock. Puis le titre suivant nous est annoncé avec un "c'est le moment d'emballer", mais on y croit moyen. Et en effet, le titre qui commence en douceur, monte doucement à la force d'une guitare grondante. Mais effectivement, peut-être que c'était le moment d'accrocher... le prochain titre sur une rythmique aussi lourde que le couplet et rapide que le refrain.

Avec les BlackStone Co nous avons eu droit à un Hard Heavy Rock qui contenterait les plus difficiles d'entre les fans d'un genre, qui trouve ici une pierre angulaire, avec un dernier titre qui clôt le set, sur un tempo des plus rapides des dix morceaux joués ce soir. La sortie de leur album est pour mai prochain. Nous ne manquerons surement pas d'en faire une chronique dans ces pages.

Set List :

New Birth - Face of Freedom - Twisted Dreams - For a While - The Gift - Leaving - The Jerk – Betrayer – Something - Selfishness

Heart Attack (FRA)

Venus de Cannes, ils sont là pour faire "une bonne soirée Metal entre potes", si l'on en croit les premiers mots de Kevin, le chanteur géant de ce quatuor qui commence à compter de belles scènes à son actif.

J

Sur un sample de départ, le son du premier titre nous déchir déjà les tympans. La double grosse caisse, comme les deux guitares, arrachent le parquet qui orne la salle. La voix du chanteur, qui encourage le public à s'approcher, n'est pas plus Thrash que celle du bassiste aux rastas complètement folles . On sent bien dans leur jeu, la fougue et la puissance d'une jeunesse en complète opposition avec nos amis de The BlackStone Co.

Les têtes battantes, les riffs fracassent au rythmes des headbang incessants. La caisse clair omniprésente s'entrechoque avec la crash alors que le break suivant appelle la guitare tournante. Le jeu des doubles voix sur ce titre tiré de leur premier album débouche sur une plage instrumentale résolument Thrash et réellement étonnante.

Sur les rives d'un Sepultura ornant le tee-shirt du bassiste, la musique assénée par Heart Attack est fulgurante, comme le prochain titre extrait de leur deuxième album qui sort le 24 mars.

Et puis le dernier morceau à la rythmique échevelée incite au jump. Les trois voix appuient la force éclatante du jeu aux riffs assérés et aux breaks assumés. La montée qui accompagne cette grosse voix termine un set fort en attaques d'énergie pure.

Un show qui nous a paru cours car passée à toute vitesse pour un cœur de soirée qui nous rappelle de bons souvenirs. En effet, depuis le South Metal Fest, on trouve ce que nous étions venu chercher, à savoir une belle évolution depuis juin 2015. Nous ne sommes pas déçus et pensons déjà à la chronique à venir pour leur second album. Pour la sortie de celui-ci, la release party se déroulera le 17 mars à domicile pour nos quatre jeunes hommes. Pour l'occasion, ils ont invité Ill Nino (US) et Swarm.

Set List :

Burn my Flesh - Congrats To People - Stop Pretending – Lazarus - Sweet Hunting - Disorder- Fight to Overcome

Abhorrance (USA-1)

Downer

Voici le troisième groupe instigateur de la soirée qu'ils ont voulus éclectique. On ajoute ici un deuxième guitariste comparé aux deux premières formation qui, avec Nono au chant, donne cinq gars sur cette scène qui nous amène à plus de minuit. La fatigue serait elle au rendez-vous avec une entrée au tempo presque plat ? Nous dirions que c'est le genre qui veut ça, car, le nom, et la musique de Downer, est un mélange de Doom et de Stoner.

L'introduction du deuxième titre accélère un peu le sang dans les veines, ce qui permet d'évacuer l'alcool accumulé depuis le début de la soirée. C'est alors que le chanteur, armée d'une pinte saute tel un Iggy Pop sur le chemin de la perdition d'une voix aux antipodes de la profondeur. La suite plane sur un air de Stoner mettant en avant un univers particulier que les musiciens soutiennent avec une certaine mélancolie, malgré un « décalage » qui se creuse avec leur chanteur. Puis un titre au mid tempo étrange côtoie les limites du hardcore ; une impression qui vient surement d'un chant brut. Et quand vient la tirade du chanteur sur "creuser son trou", ils entament un titre qui voit s'envoler le pied de micro. On descend alors encore dans la lourdeur du riff et le mal être qui transparaît sous la peau du torse nu d'un chanteur recroquevillé sur lui même.

Nous sommes en marche sur les traces d'un monstre fumant dont le magnétisme a fuit devant l'état d'esprit d'un chanteur « seul dans sa tête », et d'un groupe aux airs égarés. Les côtés psyché du décor de la salle rejoindra bientôt la musique et le spectacle qui se joue sur scène. Puis "une chanson pour les vieux" annonce la reprise du plus grand des Black Sabbath. C'est alors que nous pensons : c'est « The End » !

Mais non, alors que l'air frais nous permet de "remonter", le chanteur passe devant nous pour tester l'acoustique de l'extérieur. Et sur le titre suivant, bis repetita, il ressort et va encore plus loin en montant sur une tonnelle pour tester la portée du micro. La prestation de Downer nous aura rappeler que le rock n'est définitivement pas mort. Nous aurons surement le plaisir d'écouter en fin d'année leur album qui est en préparation.

Set List :

Tears and Sand – Burnt - Red Bones – Butterfly - Digging the Grave (Faith No More), Deeper Down, Paranoid (Black Sabbath), The Day I Trusted You, Chasing the Rabbit, Sinner Street.

Photos : LaetiPHOTO


3 Commentaires

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LeLoupArctique - 15 Mars 2017: Merci pour le texte, ça fait plaisir de te relire ! J'aime beaucoup ta description de la salle. D'ailleurs, c'est dans quelle ville ?
LostPhoenix - 15 Mars 2017: Le Cherrydon est un bar concert dans l'agglomération de Marseille. Une jolie découverte et des groupes très accessibles après leur prestation !
LeLoupArctique - 16 Mars 2017: J'avais vu Heart Attack sur scène, et j'en tire la même conclusion que toi. Tu féliciteras le/la photographe d'ailleurs, les photos sont top !
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Cherrydon

photo de CherrydonMarseille, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, France
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