le Vendredi 22 Fevrier 2013, Le Trianon

Deftones

Pour honorer la sortie de leur dernier album Koi No Yokan, les californiens de Deftones étaient de passage au Trianon pour deux soirs consécutifs, deux ans après leur dernier passage parisien dans la même salle. Les américains de Letlive assuraient leur première partie.

Letlive s'empare de la scène vers 19h45 et nous projette sans ménagement son énergie folle. N'étant pas particulièrement friande de hardcore, j'avouerais que je m'apprêtais à avoir les oreilles qui saignent mais je fus plutôt agréablement surprise. Pas transcendant mais un groupe assez crédible, mené par le chanteur totalement déjanté Jason Aalon Butler, qui prendra un bain de foule dès la deuxième chanson. Il livrera ensuite une succession de cascades, notamment en plein milieu d'une chanson, ou il jettera son micro dans un des balcon et laissera les musiciens jouer seuls le temps de le rejoindre. Le groupe nous proposera un set de 7 titres, tous aussi explosifs les uns que les autres mais le public réagira avec un engouement modéré ceci dit.


Vers 20h, Deftones entre en scène en éclaboussant la foule d'éclairs puissants, quelques riffs de Stephen venant apporter une tension supplémentaire. Chaque membre apparaît successivement et ils entament d'emblée le single Diamond Eyes, que le public réceptionne avec joie. Chino est toujours au taquet et grimpe sans cesse sur sa plate forme, appelle le public à fusionner avec eux. Cependant, on ressent une légère baisse de régime par rapport à d'habitude et la fatigue se fait parfois ressentir ; le frontman étant un peu malade, ceci explique probablement cela.

Ils ne se laissent pas démonter pour autant et enchainent les hits comme Be Quiet and Drive, My Own Summer ou Change (in the House of Flies) savamment alternés avec des titres des deux derniers album en majorité. Sergio Vega, le bassiste succédant à Chi Cheng qui était assez statique sur la précédente tournée semble avoir bien trouvé ses marques et se montre complètement plus à l'aise, tentant même des contacts avec le public. Passenger est ensuite jouée, sans la charismatique présence de Maynard James Keenan mais ne perd en rien de sa puissance. Entre chaque chanson, Chino glisse quelques mots au public, plaisante ou prend un ton plus sérieux lorsqu'il dédie la chanson Dai the Flu à Chi, toujours en rémission après son grave accident de la route en 2008.

Comme souvent en live, le son du groupe est parfois moyen, puisqu'il est bien trop saturé dans les basses, ce qui a tendance à couvrir la voix de Chino et l'ensemble des mélodies. D'ailleurs quand le groupe joue ses hits les plus connus, je ne sais pas si c'est la puissance des baffes où les sauts du public qui faisaient littéralement trembler le sol, probablement un mélange des deux. Au milieu de Headup, le chanteur de Letlive vient rejoindre le groupe sur scène, remplaçant le chant originel de Max Cavalera sur ce titre. Chino demande ensuite au public quelle chanson les gens aimeraient entendre. Dans la mêlée confuse de titres scandés, les premiers accords de Change (In the House of Flies) retentissent, décrochant à la foule un cri de satisfaction générale.

Vient ensuite le rappel. Le frontman demande alors au public comment dit on « Cheers » en français. On lui apporte une bière sur scène qu'il secoue dans tous les sens, déversant la moitié sur les gars de la sécu dans le pit, tout en criant un grand « santé ! ». Il ne change pas ses vieilles habitudes et saute partout comme un cabri. Stephen, comme toujours disparaît sous son épaisse chevelure, laissant entrevoir principalement sa 8 cordes. Ils concluent le set avec 7 Words qui lâche la bête qu'il y a en chacun des spectateurs ; la fosse se déchaine et les gens au balcon sont tous debout. En somme, ce soir Deftones était égal à lui même ; vif, sensuellement agressif, nous livrant un set impeccablement tenu.



Setlist

Diamond Eyes
Poltergeist
Be Quiet and Drive
My Own Summer
Rosemary
Rocket Skates
CMND/CTRL
Sextape
Feiticeira
Passenger
Entombed
Tempest
Swerve City
Dai the Flu
Headup
Change (In the House of
Flies)
Bloody Cape
------------
Nosebleed
Engine
7 Words