Angra + Kattah + Fall & Bounce

le Jeudi 24 Fevrier 2011, L'Olympic (Nantes)



Angra

C’est dans un Olympic quasi complet que se produira Angra en ce début d’année 2011, quatre
années après son dernier passage en France.
  Accompagné une nouvelle fois par deux groupes, les brésiliens savent faire patienter leur public, même si ce n’est pas avec les français de Fall and Bounce que l’attente est réellement combler. Un heavy rock poussif, chanté par la demoiselle bassiste mais bien souvent fausse ou complètement hors contexte. Si certains riff étaient sympas et envoyaient le bois, la chanteuse réussissait toujours la
petite vocalise qu’il ne faut pas là où elle est…bref, un concert qui aura eu pour seul avantage de se rendre compte que le son était très bon, puissant et clair, et, oh miracle, aucunement trop fort.


 Si votre interlocuteur s’excusera platement d’avoir raté les débuts de Kattah (groupe de
power brésilien choisi par Angra en personne) puisqu’il était en entretien avec
l’ange Kiko Loureiro (une merveille d’homme, humble, souriant et gentil à l’extrême…où
quand le talent rencontre la simplicité).


Néanmoins, la grosse demi-heure qui se sera écoulé sous mes yeux aura dévoilé un groupe
complètement centré autour de son frontman, l’impressionnant Roni Sauaf, hybride entre Tobias Sammet, André Matos (physiquement, ainsi que pour son accent français) et Bruce Dickinson.


Entre des riffs typiquement heavy speed calés sur une double pédale écrasante (et ce
bassiste qui, avant le monstrueux Felipe Andreoli, met tout de suite tout le
monde d’accord), et des atmosphères bien plus orientales, hypnotiques parfois
et aptes à l’évasion, Kattah a marqué beaucoup de points ce soir là, devant un
public visiblement sous le charme.


Le concert se terminera sur le single de l’album, destructeur en diable, précédé d’un
sympathique solo de batterie interprété par…le chanteur ! (décidément, il
sait tout faire celui-ci).

Kattah quitte la scène sous l’ovation du public, tenait haut et fort les couleurs d’un
power metal originel et puissant, typiquement brésilien (un membre du public
aura tendu au groupe son drapeau en milieu de concert).


La salle est déjà parfaitement chauffée, même si le même nom est sur toutes les lèvres.
Angra arrive, la toile de fond à l’image de "Aqua" prend place, à l’instar des
doubles grosses caisses de Ricardo Confessori.

Les lumières s’éteignent, "Viderunt Te Aquae" résonne dans la salle et une ovation emplie
rapidement tout l’Olympic. La fumée gagne la scène, puis, surgissent de nulle part (enfin si, de derrière la scène) Felipe Andreoli, Rafael Bittencourt et Kiko Loureiro, survoltés, sur un "Arising Thunder" déjà bien bourrin en studio mais passant un cap supérieur sur scène. Rageurs et incroyablement techniques,
Rafael mais surtout Kiko nous abreuve dès le début de soli à donner le tournis,
avec une dextérité, une vélocité et un naturel forçant le respect, avec un grand sourire et en fixant un public conquis d’avance. Edu Falashi, tout bien coiffé, déboule sur scène pour haranguer la foule et chanter comme il sait si bien le faire, avec puissance et feeling. Malade la veille, on sent le brésilien encore un peu fébrile en début de show, alors qu’il se lachera
complètement sur la seconde moitié du set (il ne retournera pas systématiquement en loge pendant les solo, comme il le fait sur les quatre premiers morceaux, surement pour se préserver).


"Angels Cry" suit instantanément, comblant de bonheur un public déjà aux anges,
particulièrement sur ce refrain magique et ce pont, absolument divin, arabisant
et beau à pleurer. Edu, aujourd’hui n’ayant plus rien à envier à Andre Matos, s’approprie
complètement les anciens morceaux et nous envoie au septième ciel, notamment
lorsque "Nothing to Say", toujours aussi écrasant en live, débute si tôt dans le
concert (lui qui est habitué à les finir).


Après cette débauche speed et heavy, Kiko se présente seul et joue, devant mes yeux
écarquillés, le superbe interlude "Tapping into my Dark Tranquility" (extrait de « No
Gravity », son premier album solo), pour réaliser une transition absolument magnifique et limpide à l’aérien "Heroes of Sand". L’émotion a clairement grimpé de plusieurs crans, et les pulsations volcaniques de cette composition de "Rebirth"" semble nous faire naviguer entre explosions et moments d’accalmies salutaires.


Il convient de saluer, une nouvelle fois, le son exceptionnel que nous livrera les ingénieurs de son de la salle, impeccablement équilibré, puissant et épais sans jamais être brouillon ni brouillé les lignes de basse du ‘sieur Felipe Andreoli, imbuvable derrière sa basse six-cordes.
Passé cet instant poétique trop peu présent dans notre jolie ville de Nantes, Edu s’efface,
et le noir s’installe. Les lights (excellents également au passage) se rassemblent progressivement sur Ricardo qui entame un rythme immédiatement reconnaissable.
Nous ne rêvons pas…c’est bien "Carolina IV" qui débute devant un public rivé et un serviteur en dehors du monde actuel, pour livrer à la plus longue composition d’Angra à ce jour. Merveille de plus de dix minutes, monstre du "Holy Land", les musiciens interpréteront ce soir le morceau avec un feeling incroyable, les chœurs si caractéristiques du morceau parfaitement reproduit par Felipe, Rafael et Kiko, les accélérations divines de guitares, le break de basse à tomber, et un Edu impérial, entré désormais complètement dans son concert, nous invitant à une évasion complète. Evasion qui continuera avec le
non moins « typé » brésilien "Lease of Life", d’"Aqua", qui, dans son lien avec "Carolina IV", semble clamer haut et fort qu’Angra est resté à jamais le même dans son âme et son cœur. On sent des musiciens heureux et souriants, dans leur musique et leur interprétation, la vivant autant qu’ils ne la partage.


Ricardo Confessori se taillera ensuite un énorme solo, comme à son habitude, jouant de
ses baguettes comme un enfant de ses mains, et chauffant une salle déjà à blanc
en frappant des coups de pédale de manière à nous faire chanter les uns après
les autres. Bluffant…une nouvelle fois…mais ce périple n’était que le début car
les enchainements qui s’annonce sont tout simplement aussi jouissifs que
complètement fous. Tout d’abord "Spread Your Fire" aplatira tout sur son passage
(seul et unique extrait du pourtant ultime « Temple of Shadows »),
"Awake from Darkness", encore plus lourd et agressif que sur Aqua, continuera de
nous emmener dans cette sphère jouissif de prog technique, ethnique et ultime,
alors que "Lisbon" finira d’achever les plus fans avec le seul morceau de
"Fireworks", unanimement acclamé lors de son intro reconnaissable entre milles,
laissant distiller ce flux de riffs chauds et fins, pendant qu’Edu susurrait de
sa voix la plus classieuse à des oreilles qui n’en demandaient pas tant pour
être comblées.


Petite pause douceur…Edu s’assoit sur la marche de la batterie…Rafael fait de même en
entamant la mélodie ensorcelante d’un "Rebirth" repris par quelques cinq cents fans en chœurs. Kiko et ses compères, à fleur de peau, sembleront donner tout ce  qu’ils ont en eux pour interprêter cette chanson si importante et symbolique  leurs yeux, à l’instar de ce solo d’alien où il faut sincèrement se tenir devant lui pour croire qu’un humain peut jouer quelque chose d’aussi beau…


Et tandis qu’on commence sérieusement à se demander jusqu’où ira Angra ce soir là (déjà presque une heure et demi de show), les premières mesures d’"Infinished Allegro" retentissent et la transe reprend de plus belle. L’intro furieuse et hymnique de "Carry On" transforme le public en pile électrique, alors que Felipe nous sort un break de folie, tout autant extra-terrestre que ses compères sur son manche inhumain. Mais la grosse surprise viendra surtout de l’interprétation du morceau chanté par…le vocaliste de Kattah. Edu se mettant volontairement en retrait, Roni devient, l’espace de quelques minutes, le chanteur de Angra, haranguant la foule comme s’il le faisait depuis des années, le chant immensément bien (et dieu sait que ce morceau est ardu à maitriser) et maitrisant la scène avec une aisance frisant l’insolence de talent. Edu réapparait sur le refrain, divise la salle en deux et se met alors à la faire chanter chacun son tour, chaque chanteur ayant « sa » partie…un grand
moment pendant que les six-cordistes révisent leur gammes comme si de rien n’était !
"Nova Era" suit instantanément (parfaite liaison, du grand art) pour rester à lessiver un auditoire aussi éreinter que des musiciens qui se donnent à fond du début à la fin, notamment un Eduardo malade qui pourtant aura monté en puissance au fil du set pour être époustouflant sur la fin, tout en lançant des vannes entre les morceaux ou pendant les morceaux (ce gars de la presse qui balancera un mini ours en peluche…Edu le fera chanter, headbanger et frapper des mains !).


Est-ce fini ?
On le croirait…mais c’est alors qu’une partie de chaise musicale s’enclenche,
Edu prenant la guitare de Rafael (et nous gratifiant de l’intro de "Run to the Hills"), Ricardo la seconde gratte, Felipe s’installe derrière la batterie (et écœurera encore de son talent derrière cet instrument), Rafael prend la basse et Kiko s’installe derrière le micro. La cover changeant chaque soir (les toulousains auront eu le droit au "Heaven and Hell" de vous-savez-qui), les nantais seront comblés de l’interprétation d’un furieux "For Whom the Bells Town" (à la manière de leur reprise de "Raining Blood") de Metallica qui laissera autant pantois devant l’aptitude de chacun à jouer de n’importe quel instrument, de ce surdoué de Felipe (le plus jeune du groupe en plus…) et surtout d’un Kiko au chant hargneux et rugueux à souhait, regardant de temps à autres ses antisèches pour ne pas avoir de blanc pour le texte.


"Gate XIII" retentit…clap de fin ! Angra est grand et noble et les nantais auront été
à la hauteur des artistes s’étant représentés devant eux ce soir là. Nul doute que les brésiliens ont encore de beaux jours devant eux…et un public fidèle, années après années. C’est peut-être ça l’intégrité après tout…une simple chose avant de partir ? Merci les gars…repassez quand vous voulez, des soirées comme celle là sont trop rares pour ne pas les vivre quand elles se présentent.
Merci Angra, sainte déesse de feu.


 

Setlist :

- Viderunt Te Aquæ [Instrumental]
- Arising
Thunder
- Angels Cry
-
Nothing to Say
- Tapping into my
Dark Tranquillity (Cover Kiko Loureiro)
- Heroes of Sand
- Carolina IV
- Lease of Life
- Drum Solo
- Deus le Volt
- Spread Your Fire
- Awake From
Darkness
- Lisbon
-
Rebirth
- Infinished Allegro
- Carry On (avec le chanteur de Kattah)
- Nova Era
-
For Whom the Bells Town (Cover Metallica - chaise
musicale)
-
Gate XIII


7 Commentaires

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clics - 02 Mars 2011: J'ai assisté au concert de Bordeaux (Mérignac) et ce fut une belle soirée. J'ai apprécié Kattah. Angra a délivré un concert de grande qualité avec des musiciens trés trés bons. Par contre Edu chante faux sur les morceaux d'André Matos (notamment Carolina IV) et je le trouve juste sur les siens. Merci à Kattah et Angra pour leur disponibilité à la fin du concert !!
Gloryholl - 02 Mars 2011: Un groupe humble et proche de son public. J'ai passé une soirée sur un petit nuage.
Edu magnifique mais c'est vrai que certains passages n'étaient pas très juste. Mais, il a vite chauffé sa voix et nous a emporté très loin avec ses acolytes !!

Vraiment tous de très grands musiciens qui savent changer de rôle. J'ai adoré le coup des chaises musicales, qui plus est tout à fait maîtrisé par tous !!

Merveilleux concert !
spoky - 09 Mars 2011: J'&tais aussi à Mérignac, et c'était vraiment génial. 4 ans après les avoir vu ( le premier concert de ma vie, et quel concert!!)
Il est vrai que la salle n'&tait pas pleine, et c'est bien dommage, mais on leur a tout de même réservé un accueil des plus chaleureux! en chantant durant tout leur passage!
Kattah est très impressionnant aussi, mais bon Angra est je crois, inégalable... Beaucoup de technique, un bon son (pour une fois) et le groupe semblait heureux d'être là avec nous, ce qui est la meilleure des récompenses!
kilik2049 - 17 Mars 2011: Et merde, moi qui ai hésité à y aller... Je regrette maintenant ! Ça donne vraiment envie ...
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Angra

Power Symphonique - Brésil
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