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Biographie : Waterdown

Waterdown est le fer de lance de la scène emocore allemande. Formé en 2000 à Osnabruck autour des 2 chanteurs Ingo et Marcel, le groupe acquiert une réputation nationale solide dès la sortie de son premier EP Draw A Smiling Face sur Two Friends Recordings. C'est Kyle Bishop, chanteur de Grade (RIP) qui les remarque lors d'une tournée commune avec les allemands et qui persuade Tony Brummel, le boss de Victory Records d'écouter ce qu'ils font et accessoirement de les signer. C'est très vite chose faite puisque Never Kill The Boy On The First Date sort en '01 sur le label de Chicago, ce qui permet au groupe de profiter d'une bonne distribution et d'engrenger les tournées sur les 2 continents. Après un petit split 7" avec les allemands de By A Thread et 2 remplacements (batterie et guitare), Waterdown repart en '03 pour un album avec Victory: The Files You Have On Me.

Never Kill The Boy On The First Date avait laissé sur son sillon une fort belle impression, et ce dès sa sortie.
2 ans plus tard, Waterdown revient à la charge avec un album bien produit mais que je qualifierais cependant de 'moins constant' (à vous de voir si c'est bon ou mauvais), aux influences plus diverses.

Et c'est bien là le problème que pose ce disque: les influences allant du metal à la quasi power pop se succèdent mais ne se mélangent pas vraiment afin de former un ensemble solide et bien cohérent. Si bien qu'il m'a fallu pas mal d'écoutes pour assimiler totalement les chansons et avaler ces inspirations différentes (souvent à l'intérieur même des morceaux) pour finalement les digérer.

Pourtant, le style général de cet album peut aisément être qualifié d'emocore et tous les éléments du genre sont présents: 2 chants: un clair très mélodique et un nettement plus agressif et gutural, des guitares tantôt claires et sympathiques tantôt arborant les 'mosh parts' sombres et assez brutales empruntées au hardcore et au metal... en gros, des ambiances mélanges de sensibilité emo et 'sauvagerie' plus hardcore.

"Bulletproof" nous introduit donc directement au ton de l'album empreint d'instabilité. Et dès les premiers titres, on peut remarquer que les allemands ne manquent pas vraiment d'idées et mélangent beaucoup de genres pour arriver à son résultat.
Et c'est cette même facilité qui, comme je l'ai déjà di, peut être déconcertante pour les non initiés.
Parce que passer d'un "Dodging Bullets" contenant quelques passages sympathiques et des passages inspirés par le style metalcore de Poison The Well, Darkest Hour ou encore Converge (tout ça en moins bourrin évidemment) à des"Decaffeinated" et "Nails All Broken Short" puisant directement dans Jimmy Eat World ("Nails All Broken Short" ayant par exemple une intro calquée sur celle de "Sweetness" issu de Bleed American) en passant par un "Xerox" façon Thursday, et "A Fortress", "Interrogation" rappelant Boy Sets Fire, celà montre à quel point la palette est étendue!

Donc je ne dirai pas si cette diversité est une bonne chose ou pas: à chacun de voir, mais en tout cas je pense que ce n'est surtout pas un album à juger à la première écoute.

Côté technique, le niveau est là, les 2 chants permettent de creuser dans pas mal de directions différentes, parfois opposées (ultra mélodique et popisant VS voix criée), les deux guitares varient les jeux et le style ne reste pas tout le temps le même comme je l'ai déjà signalé. Il faut dire qu'être un groupe composé de 6 personnes qui apportent chacune ses idées permet de bien varier le tout.

Il y a tout de même de très belles mélodies qui font bien prendre la sauce dans tout ça, mais de façon parfois inconstante encore une fois malheureusement.

Bref, on ne peut pas reprocher au groupe de surfer sur la vague emocore puisqu'il était déjà présent à ses 'débuts' et que tout ça m'a l'air de venir du fond du coeur, mais cependant, un petit changement a été amorcé depuis NKTBOTFD.
Jamais vraiment bien méchant, ce nouveau Waterdown ravira les amateurs de jolies mélodies emocore (notamment dans le style de Thursday et Boy Sets Fire).