Formé en 2003, Machinemade God a très vite su s'imposer notamment grâce à une fabuleuse démo. Un premier essai concluant qui lui a permis d'être remarqué par bon nombre de labels. Avec une infinie sagesse, les 5 bambins originaires du Rhin/Rhur choisirent celui qui leur a promis un avenir radieux; un premier rêve fût atteint, et le groupe fût signé. Le premier album fût enregistré en mai / juin 2005 pour arriver dans les bacs en ce frisquet mois de février. L'attente fût longue, mais le résultat crache le feu.

Un premier album ambitieux doté d'un concept plutôt original bien qu'il ne transparaisse pas au long de l'album. En effet, le concept est plutôt imagé. Tout commence par la pochette, sobre et réussie. Le concept est en fait une analogie entre les différents moments de la vie humaine et les différentes métamorphoses de la larve, au papillon. De la vie, à la mort. Le booklet est assez explicite, on passe de la naissance (l'oeuf) à l'enfance (la larve), vient alors la période charnière de l'adolescence (le cocon) qui est une transformation vers l'âge adulte (le papillon). Ayant tout d'eux un même but, un même destin, une même finalité...

Musicalement, le groupe envoie du gros. Machinemade God, nouveau poulain de chez Metal Blade n'est pas là pour rigoler et se voit déjà en haut de l'affiche, en dix fois plus grand que n'importe qui son nom s'illumine... Il faut avouer que tout le potentiel pour faire un grand groupe est présent. Nos 5 rebelles pratiquent un métal sans concession à l'impact saisissant. La production dantesque et exemplaire confère à leur death / hardcore une puissance phénoménale. Malgré une musique de racine hardcore, le groupe se montre plus métal et n'hésite pas à introduire de nombreuses influences death dans ses compositions.

Une musique à base de riffs rythmiques simples mais terriblement efficaces. Le groupe ne prend pas de grands risques techniquement car il s'agit de gros riffs gras mais il n'y a pas que ça. Les riffs mélodiques présents sont d'une grande qualité et apportent une dynamique certaine à l'album. Les musiciens maîtrisent évidemment leurs instruments car aucune fausse note n'est à déclarer et les compositions s'agencent de la meilleure manière. On note d'ailleurs un gros boulot du côté du batteur car les compositions reposent en partie sur sa technique. Le second point fort provient du chanteur / gueuleur. Flow possède une voix brutale dans la plus pure tradition des chanteurs hardcore. Bien qu'il ne varie pas énormément son chant, une telle puissance impose le respect, et les nombreuses voix claires renforcent la qualité du chant, et empêchent toute lassitude.

A vrai dire, cet album, même après plus d'un mois d'écoutes intensives, ne me lasse pas. Je l'écoute toujours avec la même joie et il dégage toujours la même puissance, la même rage. A mon humble avis cela provient d'un songwriting d'excellente qualité. Des chansons courtes et rentre dedans mais pas dénuées d'intelligence. En effet, au sein de chaque titre on note de nombreux changements de rythme pour un album très dynamique. Les refrains sont dans l'ensemble réussis bien que le point fort soit cette puissance folle. Les riffs sont headbangants à souhait, on frise une fracture des cervicales sur chacune des 13 compositions et ce tout au long des 43 minutes que dure l'album. Evidemment il n'y a pas que violence car deux instrumentaux parviennent l'espace d'une minute à instaurer un climat triste et mélancolique par de douces mélodies.

Au final on obtient un album fabuleux. Brutal mais mélodique. A l'aide de 13 compositions structurées et bien construites Machinemade God signe un premier album haut en couleur qui donne bon espoir quant à la suite de leur aventure. Si peu de défauts pour autant de qualité, moi je conseille !