Rentré assez tôt dans la course au deathmetal et plus particulièrement remarquée en 1989 avec le LP Consuming
Impulse de
Pestilence, sans oublier The Spooky
Gloom des deathdoomers de
Sempiternal Deathreign paru quelques mois auparavant, la hollande est une scène rapidement influente sur le territoire européen. En 1990, les choses se précisent avec l’arrivée des deathrashers de
Thanatos et leur premier album Emerging From the Neitherworlds, nouveaux poulains de l’écurie Shark Records aux côtés de
Sepultura &
Massacra, tandis que le fameux groupe
Asphyx loupe quant à lui son départ en repartant bredouille avec les bandes non mixées de son premier album Embrace the
Death, suite à la banqueroute de son label CMFT Records. En cette fin d’année, c’est au tour du trio
Delirium de débarquer avec son premier LP
Zzooouhh, passé toutefois bien inaperçu faute à son hébergement sur le petit label
Prophecy sans moyens promotionnels, et pressant le disque en faible tirage vinyle et CD.
Formé en 1988 autour du guitariste growler Mark Honout, et auteur de deux démos,
Delirium se dirige dans un petit studio local dès l’été 1990 pour la capture de son premier album, peu de temps après la mise en boite de sa seconde et dernière maquette. Contrairement aux formations deathmetal de l’époque, ayant un oeil rivé aux USA, au Royaume Uni et bientôt en Suède, le trio deathmetal s’ancre plus précisément dans une veine proche de l’ancien dieu
Celtic Frost, avec cette fibre doomy qu’entretiennent également ses collègues de l’époque
Sempiternal Deathreign et
Asphyx.
Cette corrélation entre
Zzooouhh et les oeuvres
Morbid Tales & To Megatherion du précurseur suisse est palpable tout au long de l’album, et plus particulièrement sur les bons morceaux
Voices from
Zzooouhh,
Floods of Intricate ou The
Sign of Urth, où l’on retrouve ce riffing rond si spécifique à Tom Gabriel
Warrior. Au-delà de cette comparaison inévitable, ne boudons pas notre plaisir devant cette alternance si entêtante entre passages tapageurs et moments bien plus lourds, à l’image du premier titre The
Warrior aux guitares acérées soutenant le growl granuleux de Mark Honout, ou des bonnes accélérations de
Bitch et Menace Unseen. Latente à chaque instant, la fibre doomy de
Delirium s’exprime plus nettement sur le long morceau final
Beyond the
Gates of
Afterdeath impeccablement mis en place, majoritairement lent et savamment relancé par ces riffs tout en rondeur.
Figurant parmi les précurseurs du deathmetal batave,
Delirium aurait pu connaitre une renommée à la hauteur de son avant-garde, mais les carences promotionnelles et de distribution de son label, ajoutées à la séparation bien trop rapide du trio peu de temps après son ouverture pour
Cathedral &
Paradise Lost lors de leur passage à Tilbourg, sont autant d'élements ayant eu raison du manque de succès de son unique album
Zzooouhh, pourtant savant mélange entre death & doom et hommage assumé aux premiers efforts de Tom G.
Warrior & Martin E.Ain. Longtemps introuvable à prix décent, ce brillant témoignage des premières heures du deathmetal néerlandais est désormais disponible depuis quelques mois chez le label espagnol
Memento Mori, et il n’est peut-être pas encore trop tard pour se procurer ce petit mais important bout d’histoire.
Fabien.
@Fab': Mystic Charm t'avait pas plus? Putain, en plus Rini a un putain de growl. Spini Bifida je ne désespère pas le choper un jour, par contr le Putrid Offal/Exculceration j'ai toujours pas écouté... ptet que je me bouge la pastille.
Fabien.
Par contre si tu veux je peux te scanner l'artwork en attendant que tu le choppes en vrai.
En annonce raisonnable, tu as sur discogs... 69€... là du coup je regarde sur gogole.fr pour voir si y'a pas des mecs qui le propose en trade ou alors une distro antédiluvienne, des fois on sait jamais...
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