En pleine mode explosion du Black
Metal Gothic / symphonique / atmosphérique, le jeune label Shivadarshana à contre courant complet, ne coure qu’après des groupes primaires et violents comme
Order From Chaos. Déjà auteur d’un EP pour cette maison de disques UG hollandaise, le groupe singapourien
Abhorer se voit offrir l’opportunité de sortir son premier full-length Zygotical Sabbatory Anadapt (1996), en même temps que ses compatriotes d’
Impiety, signés sur le même label.
Groupe déjà rôdé avec la démo
Rumpus of the Undead (1989) et l’EP
Upheaval of Blasphemy (
1994), ce premier album montre une facette un peu plus professionnelle (en même temps, il faut voir le bordel qu’est la démo), mais tout en restant dans le délire clous, Black / Death, cartouchières, apocalypse et
Satan de la première vague. Oui, parce que si vous cherchez là des claviers, des linéaires Black
Metal norvégiens et des productions Grieghallen ou Necromorbus, vous vous êtes vraiment trompé d’adresse.
Ainsi après une courte intro, Concubinal Celibatic Myrmidonian Whores (je ne juge pas, chacun ses fantasmes) ne fait pas dans la dentelle : le guitariste
Exorcist dégueule des riffs minimalistes et violents sur lequel le batteur
Dagoth matraque sans discontinuer et le chanteur
Crucifer beugle sa haine. Non je n’ai pas parlé de la basse d’Imprecator, depuis quand ça sert à quelque chose un bassiste ? En plus on l’entend, de quoi il se plaindrait ? La production totalement à l’ancienne mais convenable, donne cette impression de live et la batterie sonne complètement naturelle, ce qui commence à devenir l’exception en 1996.
Tels des
Order From Chaos de l’est, le quatuor récite son Black / Death apocalyptique sur une grosse demi-heure, et c’est à peine si on perçoit un riff vaguement mélodique sur Hymeneal
Altar of Messianic Salacitation, car pour le reste, se référer à la description du premier morceau…
Le quatuor de Singapour bénéficiera au passage d’un coup de promo intéressant en France avec la présence du très bon titre Zygotical Sabbatory Anadapt sur le premier sampler de Metallian, aux côté d’ailleurs de leur compatriotes d’
Impiety.
Emballé dans un digipack noir et blanc sans le moindre livret, on peut dire que le contenant est adapté au contenu. A défaut de porter cette scène Death / Black vers de nouvelles limites comme
Angelcorpse le fait avec
Hammer of Gods,
Abhorer récite ses vieilles gammes convenablement, et montre que les destinations exotiques comme Singapour peuvent aussi être le repère de dingos de l’underground qui veulent participer à la fête (ou à l’orgie).
BG
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