Headphone Killazz n'est sans doute pas un nom qui vous dit quelque chose et pourtant, l'Est de l'
Europe connaît bien ce quintet russe et sa déflagration cybernétique. Il officie depuis 2006 et propose à chaque sortie d'album quelque chose de nouveau et créatif. Ce n'est pas un groupe qui stagne ou qui se contente du minimum. Il ne suit même pas les traces de ses compatriotes puisqu'il ne centre pas sa musique sur le côté atmosphérique, trance ou pop, bien au contraire.
Headphone Killazz appartient à une mouvance plutôt brute de décoffrage et assez expérimentale. Il suffit d'écouter les "Revaccination" et "
Human Factor".
Le combo n'est pas très facile d'accès au premier abord mais possède bien des atouts: de la créativité, un gros grain de folie et une façon très particulière de distiller une atmosphère synthétique et résolument futuriste. "
Zero Vector", sorti fin mars, n'échappe pas à la règle. On peut même dire que le groupe pousse le concept encore plus loin. Les riffs sont beaucoup plus agressifs, les vocaux plus destructeurs et les bidouilles cybernétiques encore plus puissantes et variées. En cela, "
Zero Vector" risque de taper fort et les Russes, qui sont très friands de ce style de musique, se l'arrachent déjà.
"Permanent
Coma" ouvre le bal avec de gros riffs, de grosses bidouilles électroniques et une mélodie tape-oreille. C'est une des habitudes du groupe, mettre un titre fédérateur en début d'album pour attirer l'attention, avant d'enchaîner vers quelque chose de moins convenu et de plus original. Le titre en tout cas est très efficace, avec ces alternances de sonorités et de chant, et son dynamisme indéniable. "
Anti-
Creature" fait dans le plus distordu, avec des saccades électroniques très dub-step et des petits sons en 8-bit en arrière plan. La batterie tape pas mal, avec un côté assez mécanique. Des nappes atmosphériques nous enveloppent mais elles sont toujours rattrapées par l'agressivité des riffs et le rugueux du growl.
Les expérimentations cybernétiques sont de mise avec "
The Abyss Inside" qui nous envoie carrément dans un futur synthétique, le growl en russe nous le rappelle, ainsi que la mélodie sombre. C'est la rage qui prédomine avec ses nombreuses salves, chaque instrumentiste se surpassant. "Genesis" aussi joue cette carte et ça fonctionne très bien, à coups de décharges de riffs, de growls, et d'expérimentations electro-indus. L'ambiance est enveloppante et les nappes de claviers transportent l'auditeur dans un autre monde. Un super titre.
La pseudo ballade "Al" ne touche pas et n'apporte rien de nouveau, quant à "Lo Rez", il n'est très pas marquant et se zappe très vite. Mais quand on voit les tueries qu'
Headphone Killazz peut nous concocter, comme "Pandorum
Syndrome" ou "Cooled Planet", très futuristes et synthétiques, on se demande comment le quintet a pu introduire deux titres aussi peu attrayants. Heureusement, ils ne sont pas nombreux et on peut se délecter de morceaux sachant lancer de véritables offensives.
Avec ce "
Zero Vector", on n'est pas dans le cyber facile trop gentillet comme le fait actuellement
Illidiance. On est plutôt dans le brute de décoffrage à la
Deathharmonic, assez alternatif et breakcore sur les bords. Tout est carré et particulièrement très équilibré, avec beaucoup de force dans l'utilisation des riffs et des sons. Les moments forts ne manquent pas et la puissance de feu est indéniable. Une belle évolution.
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