Liste des groupes Metal Mélodique Prodigal Earth Zenith II Zero

Tout droit sortis de Chypre, les petits gars de Prodigal Earth arrivent pour semer la zizanie à l'aide de leur premier opus : « Zenith II Zero ». Fiers de scander à qui veut bien les entendre qu'ils pratiquent un heavy metal qui « en a », il faut savoir que les piliers du groupe se côtoient depuis le début des années 90, alors que le line-up actuel œuvrant sous le blason de l'épée ne vient que de souffler ses trois bougies ! Mais cette coopération de longue date leur autorise-t-elle de parler de « big balls » ?

Même si je n'ai jamais franchement aimé mon vieux prof d'histoire qui affirmait sans cesse qu'il était important de connaître les évènements passés pour comprendre le présent, il faut bien avouer que, pour une fois, il y'avait une pointe de vérité dans ses propos … Je m'explique :
Durant leur période ado, Nicholas Philippou (batterie), Antonis Mavrou(guitare) & Nicholas Leptos (chant) jouaient déjà ensemble au sein de Gangland, combo spécialisé dans les covers de groupes heavy style Iron Maiden, Metallica ou encore Ozzy. Après avoir été contraint de faire un break forcé (études, armée et autres galères inévitables de la vie), ils décident de se réunir à nouveau pour former Prodigal Earth et se remémorer ces bonnes vieilles années 80-90.
Inévitablement, le style musical distillé par les chypriotes s'avère être un heavy mélodique, plutôt classique, affichant de temps à autre une petite tendance power agrémentée parfois de relents épiques. Pour faire plus simple, Prodigal Eath pourrait être un cocktail conçu avec une bonne dose de Maiden, pas mal d'Helloween ou autre Gamma Ray, auxquels l'on aurait ajouté une larme d'Hammerfall.

Désolé pour ceux qui recherche l'originalité, mais il vaut mieux passer votre chemin ! « Innovant » n'est certainement pas le terme le mieux adapté à la situation, « Intéressant » le serait bien mieux !! Et oui, tout comme mes amis de Wolf (pour citer toujours les mêmes), Prodigal Earth a réussi le fameux tour de passe passe qui consiste à faire du neuf avec du vieux !

Etant complètement dans leur trip, le groupe se donne à fond et arrive à nous pondre des titres inspirés qui ne peuvent que faire mouche : compositions travaillées alliant puissance, mélodie, break improbables et envolées musicales où les deux guitaristes s'en donnent à cœur joie sont les bases de « Zenith II Zero ». C'est sûr que les rythmiques style « galops de cheval » (« Broken world ») ou murs de saccadés énormes (« God's children ») ne sentent pas le cuir neuf, mais elles sont si bien placées et amenées que l'on ne voit pas comment il serait possible de faire le moindre reproche. La fougue et l'envie des musiciens prédominent et ce sentiment de bien-être se ressent dans leur musique : ça sonne vrai et au diable l'originalité !! Puis qui sait, c'est peut-être original d'être classique de nos jours !

Si les musiciens s'en sortent sans souci, Nicholas Leptos, que certains connaissent peut-être pour sa participation à Arryan Path ou à Diphtheria, fait ici aussi un sacrés boulot : pour ceux qui ne le connaissent pas encore, sa voix tire plutôt dans les aigües, en se situant globalement entre Ralf Scheepers, Michael Kiske et Geof Tate.
Comme les autres, il se lâche pleinement, se laissant quelque fois emporté par la fougue, ce qui donne de temps en temps un côté « petit groupe » que j'apprécie vraiment. Avoir la technique est une chose nécessaire, mais se laisser emporter par la passion du moment donne ce petit côté de folie qui peut être critiqué par certains mais valorisé par d'autres, et je fais plutôt partie de la seconde catégorie ;o).

A noter la petite originalité de proposer 2 versions de « Pro Defunctis » où Nicholas laisse le micro à une chanteuse possédant une voix magique, apportant un énorme souffle épique au titre.

La seule chose pas franchement terrible reste la production un peu tristounette qui enlève forcément du chien au rendu final mais malgré ça, « Zenith II Zero » s'en tire plutôt pas mal !

Bien que « Zenith II Zero » ne sorte aucunement des schémas classiques, il reste néanmoins un album bigrement réussi qui ne manque pas de charme. Le plaisir que prennent les musiciens est palpable du début à la fin et nous fait rapidement oublier ce petit manque de personnalité.
Vivement conseillé à tous les amoureux de heavy classique non allergique aux chanteurs aigus !