Yours Sincerely, Sister Josephine

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14/20
Nom du groupe Pagliacci
Nom de l'album Yours Sincerely, Sister Josephine
Type EP
Date de parution 08 Juin 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Dear Brother Dominick
Ecouter02:44
2.
 Black Flowers
Ecouter03:59
3.
 So Sane
Ecouter04:10
4.
 Wise Men & Lunatics
Ecouter03:21
5.
 Calling Melchizedek
Ecouter06:29

Durée totale : 20:43

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Pagliacci



Chronique @ ericb4

22 Fevrier 2018

Un si classique mais si envoûtant introductif opus...

Peu popularisé hors de sa terre natale, ce discret duo bulgare créé en 2010 a longuement hésité avant de se lancer dans l'arène, le temps de sculpter soigneusement ses gammes et ses arpèges et de peaufiner son ingénierie du son. Aussi, l'auteur/compositeur et claviériste Zhivko Koev et la mezzo soprano Katerina Simeonova (ex-Allegorist) ne nous livrent-ils leur premier bébé que sept plus tard, à l'aune de cet EP 5 titres dénommé « Yours Sincerely, Sister Josephine » ; modeste auto-production n'excédant guère les 20 minutes et à laquelle ont été conviés pas moins de 17 artistes, dont 3 chanteurs émérites (Elitsa Stoyanova ; Dimitar Naydev (Ghost Warfare) ; Dimitar Belchev (Violentory)) et 14 musiciens méticuleusement sélectionnés (Georgi Latev (Ghost Warfare) à la guitare ; Julie Bélanger Roy (Gone In April) au violon ; Mistheria au piano ; Victor Nord à la batterie...). De quoi nous inciter à prêter une oreille attentive au skeud...

De cette fructueuse collaboration émane une œuvre metal opéra aux arrangements de bonne facture, à la solide orchestration, à la technicité éprouvée, bien qu'éminemment classique dans sa structure et au regard de l'enchevêtrement de ses harmoniques. Le peu de prises de risques serait néanmoins compensé à la fois par la forte charge émotionnelle que recèle la menue rondelle et le professionnalisme de la production d'ensemble, cette dernière ne laissant entrevoir que peu de notes résiduelles et des enchaînements inter pistes bien négociés. Inspiré par les pointures du genre, à l'image de Therion, Haggard, Ayreon, Nightwish et consorts, ce laconique méfait témoigne cependant d'une indéfectible inspiration de leurs auteurs, conférant à leur message musical une touche personnelle, même si les sources dont ils se prévalent n'ont pas encore totalement été digérées. Mais, entrons plutôt dans la petite goélette en quête de quelques trésors enfouis...

Comme il est d'usage dans un tel registre, nos acolytes ouvrent le bal par un instrumental cinématique progressif, tout en y mêlant une touche folk, celle-là même lui assurant une certaine aura. Et ce, à l'instar de l'envoûtant « Dear Brother Dominick », à mi-chemin entre Nightwish (première mouture) et Lyriel, où le glisser d'archet du violoniste a pour corollaire un gracieux slide à la guitare acoustique et de délicats clapotis au piano. C'est donc sous les meilleurs auspices qu'on entre dans la danse...

De cette proposition, on retiendra surtout les pistes à la cadence mesurée, dans la droite lignée d'un Therion des premiers émois, espaces d'expression propices à l'enivrement de nos sens. Dans cette mouvance, le martelant « Black Flowers » interpelle par ses riffs plombants adossés à une rythmique fringante, et éblouit par la parfaite conjugaison des lignes de chant masculines et féminines en voix claires dont il fait preuve. Quant à ses mots bleus, il nous les adresse avec beaucoup de finesse, et un brin de puissance. Ainsi, la power ballade « Wise Men & Lunatics » est un modèle de progressivité dans la veine des pièces tamisées, que pourraient bien leur envier Nightwish ou Ayreon. Les échanges oratoires gagnent alors en intensité ce qu'ils ne perdent ni en justesse ni en placement. Si la ligne mélodique semble convenue, elle ne pourra laisser pour compte les aficionados de l'exercice de style, tant la rutilante instrumentation est en phase avec un solaire corps vocal. Et l'émotion est au rendez-vous de nos plus tenaces attentes.

Mais lorsque le convoi orchestral nous propulse sur des charbons ardents, on ne résiste pas davantage à la puissance de la charge qui nous est destinée. Ainsi, aux faux airs d'Epica, avec un zeste d'Haggard, le frondeur « So Sane », s'il nous assaille, sait également et opportunément desserrer la bride, pour finir crescendo. C'est donc dans un champ de turbulence mais aussi de forts contrastes vocaux que l'on déambule, selon le schéma de la belle et la bête. Une goûteuse offrande que l'on ne quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir.

En revanche, dans ses longues tirades, le collectif bulgare semble moins à son aise. Soudain, l'art y est moins naturel qu'au vu des pièces sus-mentionnées C'est dire que l'assimilation de la fresque de l'album nécessitera quelques passages circonstanciés avant de nous rallier, peut-être, à sa cause. Ainsi, l'orage gronde et la pluie s'abat sur le ténébreux « Calling Melchizedek », où des percussions tribales s'unissent à une basse vrombissante sans que rien ne vienne gêner la progression. Et curieusement, de soudaines accélérations interrompent cette marche en avant, nous donnant le sentiment que peu ou prou l'on perdra le fil du cheminement harmonique. En dépit de sa touche orientalisante, le propos rencontrera quelques difficultés pour encenser le pavillon, nous imposant l'intarissable répétibilité de son schéma rythmique et une mélodicité peinant à convaincre de sa cohérence. Assurément le bémol de l'offrande.

Pour un premier jet, nos compères n'ont pas démérité, loin s'en faut, offrant un spectacle opératique haut en couleurs, témoignant d'une réelle diversification rythmique, atmosphérique et vocale. S'ils livrent un message musical à la fois épique et romantique de bonne facture, faisant montre d'une certaine épaisseur artistique, nos gladiateurs ne se sont que partiellement désolidarisés de l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs. Il leur faudra encore affiner le trait mélodique eu égard aux pièces en actes et élargir le champ des possibles d'un point de vue technique. Quoiqu'il en soit, la menue rondelle recèle plus d'une arme de séduction susceptible de faire plier l'échine d'un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de leurs sources d'influence. La forte charge émotionnelle qu'elle véhicule fera le reste. On attend dès lors confirmation de ce potentiel à l'aune d'un album full length...

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