En seulement 32 minutes, pour deux full-length au compteur (en faisant abstraction de «
Obscene Humanity »),
Nails, trio californien composé de Todd Jones, John Gianelli et Taylor Young, est devenu un des fers de lance de la scène extrême, grâce notamment au terrible «
Abandon All Life », paru 3 ans auparavant chez Southern
Lord Records. A l’aube de l'été 2016, les Américains reviennent avec une nouvelle charge intitulée «
You Will Never Be One of Us », la première pour
Nuclear Blast. Il est à souligner que
Kurt Ballou s’occupe une nouvelle fois de la production de ce missile, qui est imagé par Jef Whitehead (
Leviathan).
Dire que la découverte de «
You Will Never Be One of Us » fut rapide est juste un doux euphémisme, malgré la « générosité » du combo qui offre à son auditoire son disque le plus long de sa discographique, avec une durée de 22 minutes. La formation poursuit sur les traces indélébiles laissées par «
Abandon All Life », avec une recette inchangée. Il n’est pas nécessaire de tortiller de l’arrière-train pour déféquer droit,
Nails ne s’embarrasse d’aucune fioriture et frappe directement là où ça fait mal. «
You Will Never Be One of Us » est un concentré de violence, de rage et de haine débridées mais maîtrisées à la perfection, «
Savage Intolerance », «
Parasite », « Friend To All » ou « In
Pain » et « Into
Quietus » feront voler de nombreux dentiers et laisseront des gencives sanguinolentes. Cette brutalité extrême est perceptible au travers des rythmiques furieuses, héritées du grind, mais également grâce aux ralentissements brises-nuques, typés « hardcore », dont sont dotés quasiment tous les morceaux.
Et lorsque
Nails décide de rendre son propos plus lourd comme sur « Violence Is Forever » et surtout sur le pavé monolithique qu’est « They Come Crawling Back », le trio ne relâche jamais la pression. Bien au contraire, ce dernier donne l’impression d’une chute non accidentelle d’une enclume sur notre faciès endolori, venant terminer le travail de sape de la rossée infligée par les neuf précédents uppercuts.
Nails achèvera les derniers auditeurs récalcitrants avec une force inouïe.
Hormis la violence qui transpire de cet enregistrement, il émane également de cet opus une atmosphère poisseuse, moite, sale et dérangeante, due à la production épaisse de
Kurt Ballou, supérieure à celle de «
Abandon Of
Life », réussissant l’exploit d’un rendu sonore gras, clair et puissant et prend donc part, de façon non négligeable, à l’impact impressionnant de «
You Will Never Be One of Us ». Les musiciens sont tous au diapason et une mention spéciale est à décerner à Todd Jones dont les vociférations arrachées, éructées avec une grande conviction, ajoutent à cette force impactante dont cet album n’est pourtant pas dénué.
Peu de faiblesses sont à déplorer. Mais si votre serviteur veut jouer les rabat-joie, je dirai que l’effet de surprise est plus que limité et que la courte durée est un peu frustrante, car j’aurai bien pris un peu de rab.
La mandale assénée par «
You Will Never Be One of Us » est tellement douloureusement jouissive qu’il ne sera pas chose aisée de l’égaler. Ce disque est un condensé de haine primaire et de violence primitive qu’il ne faut surtout pas laisser entre des cages à miel non aguerries. «
You Will Never Be One of Us » surpasse son pourtant tonitruant prédécesseur et pérennise l’ascension fulgurante de
Nails. Le trio a su élevé son "powerviolence" à son paroxysme.
Quelle branlée !!
A la 1ere ecoute de cet album, j ai ramassé mes dents! Mais quelle violence, quelle hargne, j ai eu l impression de prendre 1 charge de dragons a brides abattues dans la face ou 1 tir de saturation de 155mm sur position.
Je me demande tjrs comment font ces gars pour tenir ce rythme sur scene ..
Dommage pour la duree!
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