La ténacité. L'art de ne rien lâcher. Dans certains cas, cette stratégie, cette détermination permet à l'artiste de faire face à de multiples déboires voire même éviter d'aller d'échec en échec sur l'ensemble de sa discographie. On les pensait abandonnés au beau milieu des années 90' et même peut-être contraint de tout lâcher après ce «
Such Progress » très ancrée dans la mode... des années 90' mais Senium est pourtant en pleine forme. La preuve, notre trio nous revient avec non pas dix pistes, non pas quinze mais dix-neuf morceaux composant une tracklist conséquente du nom de «
You're Not from Here ».
Le plus drôle étant que nos compères continuent de s'immerger totalement dans le grunge des années 90' quitte à proposer un jeu et des solos mous du genou et ridiculement simplets comme sur l'éponyme «
You're Not from Here » ou sur « Can't Always Be There ». C'est ce que l'on pourrait d'ailleurs appeler, le plaisir de placer un solo en guise de remplissage ou pour montrer que le trio sait aussi jouer de la guitare. Ce qui reste à démontrer puisque même la frappe de batterie de Mark Tarquinio sur «
Nothing New » (cf. à partir de 02:55) reste linéaire, comme s'il n'appréciait même pas sa propre musique. S'ajoutent à cela, des sons assez désagréables à l'oreille, mais qui font à vrai dire, certainement parti du génie artistique de Senium.
Malgré tout, reste que le groupe doit être suffisamment passionné par les sons grunge crasseux et engagés de la scène de Seattle et plus particulièrement des travaux de
Nirvana sinon, pourquoi reprendrait-il une nouvelle fois, des riffs et des passages punk musicalement très proches ou même semblables au célèbre trio américain... Mais que l'on se rassure, Senium a recruté dans ses rangs, un nouveau bassiste du nom de Jesse Wirtz qui pourrait éviter au chanteur Andrew McNicholas d'officier en tant que multi-instrumentiste et de se concentrer davantage sur sa voix voire même de calmer ses hardeurs d'un point de vue des screams. Quant au clip de « Might As Well » - le trio nous crédite d'une invitation au voyage de l'obsolescence et de la ringardise, franchement inutile, qui pour dire, n'arrange rien au style qu'il pratique.
On vous le dira souvent, il faut savoir faire des pauses dans cet opus, au risque de vous endormir dès les premières notes de la très lassante et gonflé aux somnifères « What We Are » ou de vous perdre dans le punk-rock foireux et cliché de « Don't Own Me! ». Le choix des mauvais titres est tel, qu'il serait impossible de tous les citer, chacun possédant sa part d'amateurisme, se plaçant au sommet de la non-originalité. Pourquoi changer ses habitudes ? Notre vocaliste continue ses poussées de voix infernales sur « Made to Be » - « When You Aren't Looking » ou encore « Can't Always Be There » et son intro nirvanesque, évidemment ratée. « I'm Convinced » quant à elle, tente de taper dans l'efficace, mais en vain, tout est déjà perdu et un seul morceau écouté permet d'ores et déjà de connaître l'intégralité de cet opus.
Si écouter ce «
You're Not from Here » dans son intégralité relève déjà du défi, il n'en reste pas moins que Senium continue de s'enfoncer dans un punk/grunge lamentablement hors sujet et digne d'amateurs. Un second album encore plus long que le précédent, qui n'atteignait pourtant pas des sommets malgré quelques tentatives... On ne peut donc pas vraiment parler de déchéance puisque la formation était déjà en grande difficulté sur le premier essai mais ces dix-neuf titres, chacun dépassant presque les quatre minutes se sont révélés lourds à appréhender. Ça ne serait pas étonnant si l'auditeur venait à souffrir d'une overdose de Senium.
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