Il y a ceux qui veulent absolument être clean, et ceux qui désirent rester dans le domaine de l'underground comme
Astarium qui, contrairement à ces acolytes russes, n'a pas comme but d'ultime de se faire remarquer par les Européens afin de décrocher des contrats alléchant. Formé depuis 2005, ce petit one man band s'essaie dans un black symphonique loin d'être puissant ou grandiloquent, puisqu'on se situe plus dans l'atmosphérique et le mélancolique. Il a déjà sorti plusieurs démo et EP, ainsi qu'un album en 2008, enchaînant les signatures chez des tout petits labels. Fin
2012, c'est chez les Américains de Metallic Media que sort «
Wyrm of Melancholy ». Comme quoi, on peut trouver en dehors de la Russie si on n'a pas la folie de grandeurs.
Comme tout combo de black symphonique russe qui se respecte,
Astarium met en avant des ambiances froides et des mélodies caractéristiques de la région. Mais ici, point de violence ni de bourrinage. Le multi instrumentiste met le paquet sur les atmosphères et la la lenteur de sa musique. On y découvre un bel hommage aux contrées hivernales, emmené par des claviers aux sons cristalins et glaciaux. C'est calme, berçant, idéal pour nous transporter tout en douceur dans un univers personnel.
Chaque instrument alimente ce côté atmosphérique prédominant, que ce soit les guitares, alternant riffs vrombissants et passages acoustiques, la voix black très raw et insistante, les nappes de claviers ou les samples de tempête de neige («
Kingdom of White Madness »). Le tempo lent permet d'accentuer ce côté pesant, cette mélancolie omniprésente et cette folie passagère qu'un personnage semble endurer. On n'est finalement pas très loin d'une certaine forme de black dépressif à la
Annorkoth (« Unrelieved
Solitude »), bien que ce soit plus la morosité qui prédomine, plutôt que des complaintes et lamentations. N'oublions pas de passer du côté de «
Voices from the
Night Sky » et de « Velleity About Aeonian
Rain » afin de découvrir la beauté de la nature.
Au final, il est vrai qu'on a plus à faire à du black atmosphérique qu'à du black symphonique. Mais les touches symphoniques, si on peut dire, existent bel et bien dans cet album, que ce soit les nappes enveloppantes, les mélodies insistantes et les touches neo classiques de «
Farewell », « Revival of
Curse Spirit » ou du plus rapide «
Permafrost ».
Même si
Astarium manque de panache et nous propose quelque chose de simple, on se laisse rapidement prendre au jeu et on finit rafraîchis et revigorés par ces neuf morceaux aussi doux et relaxants que la tombée de la neige.
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