Written with Blood

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15/20
Nom du groupe 7th Symphony (BRA)
Nom de l'album Written with Blood
Type Album
Date de parution 18 Octobre 2013
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 The First Seal
 02:48
2.
 Wonderful World
 11:28
3.
 Strong Tower
 08:06
4.
 A Letter of Love
Ecouter08:10
5.
 The Crying
 00:56
6.
 Repentance
 05:24
7.
 Grace
 09:54

Durée totale : 46:46

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7th Symphony (BRA)



Chronique @ ericb4

29 Décembre 2016

A l'aune de cette grisante offrande, et malgré de petits bémols, message est lancé à la concurrence...

C'est à une myriade de formations metal symphonique à chant féminin, n'ayant de cesse de se voler tour à tour la vedette, à laquelle nous assistons aujourd'hui sur le continent sud-américain. Rappelons que cette mouvance a pris son essor depuis près de deux décennies déjà, notamment par le biais de pléthore de troupes argentines plutôt bien inspirées (parmi lesquelles Abrasantia, Boudika, Daemon Lost, Enigmatica ou encore Lumine Criptica), mais aussi, et de plus en plus, par le truchement de collectifs brésiliens de même acabit. Et ce jeune quintet originaire de Curitiba, né en 2010 sous l'impulsion créatrice commune de la frontwoman Juliane Carvalho et du claviériste Leo Carvalho, est de ceux-là, au même titre que leurs compatriotes Errana, Vandroya, Silent Cry, Save Our Souls, Holiness, entre beaucoup d'autres.

Inspirés, comme nombre de leurs homologues stylistiques, par les premières œuvres de Nightwish, nos cinq acolytes ont également, et de façon originale, intégré une touche prog accolée à une empreinte rock mélodique hispanisante au sein d'un propos metal symphonique riche en harmoniques, où maestria technique rime avec sens artistique développé et logistique efficiente. Rythmiquement énergique mais à l'agressivité contenue, diversifié dans ses paysages de notes et dans ses ambiances, ce premier effort longue durée, sorti chez MS Metal Records pas moins de 3 ans suite à la fondation du combo, témoigne précisément de cette triple orientation atmosphérique sur les 46 minutes où se déploie chacune des 7 pistes de la galette. Une première et alléchante carte de visite qui nous incite à entrer dans la danse...

Sous une pluie battante de blasts et infiltré de bout en bout par de soyeux arpèges au piano, l'hispanisant instrumental progressif « The First Seal » se pose comme une chatoyante ouverture symphonique, qui annonce clairement la couleur du spectacle qui va s'ensuivre. Espace d'expression artistique où le talent du guitariste soliste Filipe Souto éclate à la lumière d'un legato effilé et d'accords bien inspirés. Par un habile fondu enchaîné, on comprend que cette mise en bouche lance un appel d'air à son voisin de bobine.

Ce faisant, le combo a tout d'abord opté pour moult effets de contraste rythmique pour tenter de nous rallier à sa cause. Démarche qui n'a pas été sans effets sur sa capacité à nous happer dans sa toile, telle une venimeuse araignée.
Ainsi, la corpulente fresque « Wonderful World » emboîte prestement le pas de l'entame, de manière à constituer une indéfectible unité d'ensemble. Le long de ses 11 minutes, à mi-chemin entre un Nightwish de la première heure eu égard à ses arrangements et Stream Of Passion dans son ambiance de fond, entonnée par une sirène aux puissantes et claires patines, cette pièce d'anthologie alterne de façon magistrale accélérations et ralentissements rythmiques, sur fond de gammes expertes et magnétiques au piano. Sous le joug d'inébranlables rampes organiques et d'ondulantes nappes synthétiques, l'ensemble du corps orchestral gagne en intensité et en ferveur ce qu'il pourrait perdre en mélodicité, notamment sur un pont techniciste qui semble ne jamais vouloir lâcher de lest, qui pourra rappeler, au passage, quelques portées de « The Divine Conspiracy » d'Epica. Mais, lorsque les guitares prédatrices se conjuguent aux claviers rampants dans un emballement chevaleresque, on est assailli par cette débauche d'énergie, tout en ne cherchant nullement à s'en extraire. Quand l'élégance du prog se conjugue à la folie du symphonique gothique, le tout, à la sauce latina...
Dans cette veine rythmique, le nightwishien « A Letter of Love » dissémine lui aussi sa dose de variations rythmiques et atmosphériques. Démarrant sur de doux accords et délicatement vocalisés, avec une inaliénable tenue de note dans les aigus, par la maîtresse de cérémonie, on ne tarde pas à recevoir de front de graveleux riffs d'une piste plus frondeuse qu'annoncée. En outre, un prégnant et véloce solo de guitare, accélérant encore le rythme d'ensemble du méfait, contribue à donner un peu plus de pep à un morceau qui, de fil en aiguille, évoluera sur des charbons ardents. Bref, un saisissant instant qui ne sera pas en proie à un oubli prématuré.

Quant il accélère plus franchement le rythme de ses frappes et qu'il se montre plus incisif, voire un tantinet libertin, le groupe sud-américain recèle également d'armes redoutables dont peu auraient subodoré l'impact auditif. Ainsi, le diluvien « Strong Tower » assène ses riffs corrosifs arc-boutés sur une rythmique rageuse, alors que les fûts sont ensanglantés de toutes parts sous l'impact d'olives meurtrières. Dans cette tourmente, où le massif convoi instrumental (évoluant dans la veine d'Amberian Dawn, avec une touche de Lacuna Coil quant à ses harmoniques) laisse filtrer une intarissable basse vrombissante signée Ozeias Rodrigues, la déesse par ses volutes acidulées déambule avec grâce, sans viser à un quelconque lyrisme. En retenue et en toute simplicité, elle semble à peine perturbée par le champ de turbulences qu'elle traverse, ce dernier laissant pourtant peu de chances de s'en extirper sans quelques effets ressentis par nos tympans alanguis. Plus encore, une chorale se joint à elle pour convoler à l'unisson, avant que la machine ne s'emballe véritablement, pour finir crescendo. Poignant instant s'il en est...
Le plantureux « Grace », quant à lui, se présente comme la seconde fresque de l'opus, déployant fièrement ses 10 minutes d'un spectacle épique, avec de faux airs d'After Forever et doublé d'une empreinte orientalisante en substance. Si le refrain semble quelque peu poussif, le couplet en revanche, ne manque guère d'aplomb, secondé en prime par de ravissantes rampes au piano. Sur un pont techniciste, des claviers coléreux affrontent des cordes cinglantes dans un inextricable corps à corps. Sur une reprise bien amenée, par contraste, le timbre caressant de Juliane fait mouche dès les premières mesures. Un rayonnant solo de guitare, que pourrait lui envier Lanvall (Edenbridge), nous intime de poursuivre notre chemin jusqu'à son terme.

Lorsqu'il se met à ralentir la cadence, le collectif brésilien ne s'est pas montré maladroit, loin s'en faut, réservant notamment quelques frissonnants passages instrumentaux dans cet océan de félicité. La charge émotionnelle ainsi envoyée est telle qu'on ne résistera que malaisément à ce tourbillon de saveurs exquises. Dans ce sillage, le laconique interlude instrumental « The Crying », instillé par un touchant picking à la guitare acoustique, permet d'asseoir élégamment le délicieux « Repentance ». Cette ballade, où les fines volutes de la belle, à la façon de Carmen Elise Espanaes (Midnattsol, Savn) dansent sur une ligne mélodique travaillée en profondeur et d'une précision chirurgicale, gagnera le cœur des âmes les plus rétives à cet exercice, ici rendu moins convenu qu'à l'accoutumée dans ce registre metal. Mention spéciale pour les éblouissantes séries d'accords émanant du maître instrument à touches dispensées par Leo, celles-ci fermant sereinement la marche d'une proposition forte en émotion.

D'une puissance bien maîtrisée mais effective, rythmiquement fougueux jusqu'au bout des ongles, virulent dans ses attaques de riffs, techniquement au taquet, ce brûlant et introductif manifeste du combo brésilien demeure une proposition à la fois mélodiquement avenante et complexe quant à ses harmoniques. En outre, on se plaît à le (re)parcourir, au gré de nos pérégrinations en de chaudes terres sud-américaines auxquelles certaines plages nous renvoient invariablement. Si la production d'ensemble ne souffre que de rares défauts de jeunesse (on notera un mixage de bon aloi, des enchaînements inter pistes plutôt propres et un certain souci touchant aux finitions), nos acolytes se feront fort de rendre leur message musical plus immédiatement accessible pour toucher un auditoire déjà sensibilisé aux vibes de leurs sources d'inspiration. Emouvant et diversifié dans ses ambiances, ce méfait témoigne d'une forte cohésion groupale, de solistes au faîte de leur art, mais nous perd parfois en conjectures technicistes au point de feindre de nous égarer quelque peu du cheminement mélodique emprunté. Il conviendra encore de parfaire les lignes de chant qui, sans s'avérer faiblardes ou en proie à quelques faussetés, devront gagner en maturité de timbre et en nuances de tonalité pour l'emporter plus largement. Pour l'heure, à l'aune de cette grisante offrande, et malgré quelques petits bémols, message est lancé à la concurrence...


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