Vous avez aimé « La
Masquerade Infernale » d’
Arcturus ? Eh bien il n’est pas du tout sûr que vous aimerez «
Written in Waters », et pourtant les deux albums sont comparables.
Chant clair, atmosphères décadentes, concept complètement déjanté… voilà ce qui font de cet album quelque chose d’extrêmement difficile à aborder, un album qui plaira aux uns, que les autres vomiront, mais qui est assurément un coup de génie inimitable au moins pour le fait qu’il puisse engendrer des réactions aussi opposées.
Tout commence par un riff assez pesant, très bien exécuté, mais en même temps assez déconcertant : le son est distordu, les accords semblent se suspendre aux cordes sans aller jusqu’au bout de leurs notes, le son est pourtant clair et propre donc ce n’est pas un artifice de production.
Non c’est volontaire. Tout comme ce chant mi-plaignant mi-narratif, fait pour mettre l’auditeur mal à l’aise, le déboussoler.
Un chant clair donc, la plupart du temps (seuls quelques titres sont chantés avec un chant black, assez hargneux) qui ressemblerait sans doute à celui d’un troubadour. La musique elle même semble assez baroque dans le fait que même sans user de claviers, elle accompagne le chant en imprimant les tonalités de celui ci, collant même parfois jusqu’à la corde comme au début de « It’s Magic », titre assez déconcertant à première écoute, mais d’une richesse inépuisable pour celui à qui cela parlera. Ce titre d’ailleurs n’a pas que cela de déstabilisant : certains passages sont agrémentés de gémissement très théâtraux, comme des damnés de représentation.
De là à dire que c’est beau, il y a tout de même un sacré chemin à parcourir… l’originalité est de mise, la folie est envahissante, l’esprit décadent dirige tout l’album comme un véritable chef d’orchestre.
La folie, c’est peut être ce qui manque pour trouver cet album véritablement beau. La folie, mais cent fois plus forte que celle que l’on peut percevoir sur « La
Masquerade Infernale », tout en étant du même type : folie des grandeurs alliée à une décadence musicale, une mascarade pour berner la Musique elle même, une sorte de blasphème déguisé.
Les paroles sont assez poétiques, tantôt épiques, tantôt portées sur la réflexion, on peut comprendre les paroles sans trop faire d’efforts (chant clair narratif oblige).
Au final cet album est assez embêtant… j’hésite à dire que j’adore car il me faut un certain temps à chaque fois pour rentrer dedans, mais en même temps une fois sous l’emprise de son influence, c’est un moment à part que l’on passe à l’écoute de ce disque.
Comme je ne veux pas me faire d’ennemis, je ne recommande ce disque qu’aux gens qui voient l’étincelle de génie à la première écoute. Il m’a fallu très longtemps pour me décider à le prendre, mais dès le début j’avais senti un quelque chose.
Donc écoutez, et jugez vous même. En tout les cas, cet album vaut le détour !
Un album qui annoncait le tournant qu'allait prendre certain groupe de la scéne norvégienne.Personellement je trouve cet album presque meilleur que la masquerade infernale.
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