Que ce soit bien clair d'entrée de jeu: J'ai bien conscience que
Necrotted est un groupe politisé très à gauche, je dirais même presque communiste, seulement comme nous sommes sur un site de musique, je ne m'étendrai pas plus sur ce sujet car je compte bien rester un chroniqueur apolitique, même si je sais que cet exercice sera sans doute difficile tant la politisation de nos musiciens est forte. Seulement, les opinions exprimées ne regardent que le groupe et personne d'autre, le contexte politique chez eux comme chez nous est déjà bien pourri comme ça, inutile de se lancer dans un débat qui ne fera que mettre de l'huile sur le feu. Maintenant que ceci est dit, revenons à nos moutons.
Donc
Necrotted est un groupe allemand formé en 2007 qui, bien que resté assez discret sur la scène, revient pour fêter ses dix ans d'existence. Il arrive en cette année 2017 avec sa quatrième offrande intitulée "
Worldwide Warfare". A voir la pochette, sur ce disque, l'ambiance sera à la révolution, il suffit de voir cette foule réunie sous les drapeaux rouges prête à déclencher une guérilla urbaine, et cette ambiance d'agitation se confirme sur le premier titre éponyme qui débute sur des hurlements lors de manifestations avant de laisser la place aux marteleurs frénétiques, aux gratteux enragés et aux hurleurs de service qui scandent les slogans de la révolution à coup de grosses voix gutturales !
Comme sur les précédentes offrandes, on retrouve les mêmes éléments qui ont fait la force de nos allemands, à savoir le fait d'avoir deux chanteurs, l'un Fabian Fink ayant un timbre orienté Death metal, l'autre Pavlos Chatzistarvridis (bon courage pour prononcer ça correctement) en ayant un plus orienté hardcore, et qui tous les deux réunis se renvoient la balle plutôt bien comme sur "The lost ones". Et également des instrumentalistes qui privilégient la musique plutôt qu'un enchaînement de breakdowns stériles.
En effet, bien qu'il y ait des breakdowns comme sur "My foray, your decay", ou "Our dominion", aucun ne tombe dans les clichés, et se digère très facilement. De plus, la musique des allemands semblent se rapprocher de plus en plus des derniers
Aborted, cela s'entend surtout dans la batterie et certains riffs de guitares comme sur l'éponyme. Au niveau des paroles, on voit bien l'influence de leurs compatriotes de
Heaven Shall Burn de par la forte présence du champs lexical du prolétariat dans les textes, il suffit de voir des titres comme "No war but class war" ou "Unity front" pour le comprendre; C'est à se demander qui est le plus radical des deux groupes...
Le seul inconvénient de ce disque, outre l'idéologie qui risque sûrement d'agir comme un repoussoir pour certains, est qu'il est assez répétitif, allant même parfois à reprendre le même riff d'un morceau à l'autre. A titre d'exemple, entre "Unity front" et "
Babylon", y a t il une différence entre les riffs d'introduction ?
En tout cas, ici la lutte des classes se fait sur fond de marteau-piqueur musical, et n'épargnera personne sur son chemin, bref il ne fait pas bon être un bourgeois ou un patron à l'écoute de ce disque puisque l'on risque de se faire couper la tête.
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