Liste des groupes Black Death Symphonique Torsense World of Harmony Without You

Torsense, un groupe russe de Black Death Symphonique, vient ici nous proposer leur première oeuvre, la première récolte du fruit de leur effort: «World of Harmony Without You». Enfin, c’est là une traduction anglaise car ces russes, fiers de leurs origines, s’expriment dans leur langue natale et n’hésitent donc pas à inclure dans leurs morceaux quelques sonorités typiquement russes. De plus, pour une première production, la qualité est surprenante.

Enfin bref, passons à la musique...

Cet opus s’ouvre sur un titre instrumental,«Intro», joué à la guitare acoustique et au piano, ne forgeant certainement pas dans l’originalité, mais n'enlevant en rien son charme...

Au fil de l’écoute de l’album, l’image du groupe, monstre à plusieurs têtes, prend forme de manière plus précise...

Tout d’abord, le clavier est sans doute l’instrument crucial de leurs compositions. Si, dès le départ vous avez du mal avec cet instrument, leur travail risque fort de vous rebuter car il est utilisé tout le long de cet opus. Cependant, n’allez pas croire qu’il sombre dans les sons et les ambiances typiquement utilisés par d’autres groupes de Black ou de métal Symphonique. A vrai dire, dans cet album, le rôle du clavier n’est pas centré sur l’ambiance dégagée par la musique, mais plutôt sur la mélodie principale. On peut entendre un accordéon, une flûte, un orgue, les fameux «strings», le piano et quelques cloches comme nous le montre l’ouverture de «Realm Of Avalanche». Varié en somme et nul doute qu’un des points forts de cet album est qu’il se montre incroyablement diversifié et nuancé.

Les instruments à cordes, quant à eux, ne se résument pas à quelques accords. Ils sont capables de nous offrir des solos forts intéressants comme celui qui figure dans «At the Root of Volcano». Ils se démarquent, non pas par leur virtuosité, car ils sont à vrai dire plutôt lents et d’une durée assez courte, mais par une certaine originalité fort plaisante à l’oreille. La guitare basse quant à elle, est la carte maîtresse pour accentuer le côté Death. Violente, elle exhibe une grande brutalité à travers les «break-down» dont la pièce «Tornado» reste à mon avis le meilleur exemple en plus de certain «riffs» tel que l’ouverture de «Dissolution of Ice».

Le dernier aspect pour l'instrumentation sera le chant. Les parties vocales sont exécutées par deux chanteurs, un grunt masculin, typiquement Death, et un chant féminin divisé de manière égale. Une combinaison peu originale, utilisée à maintes reprises par des groupes gothiques: celui de la belle et de la bête... Néanmoins, dans le domaine du Black Death Symphonique, c’est plutôt inhabituel et, par exemple, le mélange qu’on entend dans «Tornado» peut s’avérer prometteur.

Cependant, Torsense prend là un risque...

Par moment, le mélange de tous ses ingrédients venant de divers genres et styles musicaux le rend par moment incohérent. Plongé dans une atmosphère plus Symphonique au départ, on est bousculé à travers un mélange de Black Death Symphonique à tendance Folklorique sans grande structure. La variation, pour éviter la trop grande ressemblance des titres, est un point important en effet, mais la cohérence à travers l’album est toute aussi importante et cet album comporte quelques défaillances sur ce point. L’introduction «égyptienne» dans «Aridization» en est un parfait exemple. L’album se montre donc en général assez expérimental regroupant plusieurs caractéristiques de divers genres. On reconnaît néanmoins leur signature après chaque titre, c’est indéniable, mais on remarque un changement constant dans la recherche musicale qu’ils effectuent.

Enfin, Torsense se montre quand même capable de nous offrir des morceaux plus ingénieux tel que «Tornado», le meilleur de cet album à mon avis et sans doute celui qui représente le mieux cet opus comme nous le montre la pochette: une tornade.

Pour conclure, «World of Hamony Without You» se montre intéressant, basé sur de bonnes intentions, celles de vouloir mélanger plusieurs genres musicaux sans nécessairement avoir de lien entre eux pour en faire une musique plus originale. Cependant, ils ont oublié que la musique n’est pas de la cuisine! On ne peut pas insérer un chanteur Death, une chanteuse Symphonique, un clavier caméléon, alternant entre un style Symphonique, Mélodique Death et Folklorique, arroser le tout d’un son Black Death, bien brasser les ingrédients et laisser mijoter à feux doux... Leur musique a besoin d’un fil conducteur plus précis. Néanmoins, n’oublions pas que nous parlons ici de leur première production. Par conséquent, il n’est pas étonnant qu’on remarque au fil de l’écoute, la recherche de leur propre style. Un album polyvalent, trop polyvalent même...