Décidément, voici venir un phénomène observé depuis quelques années maintenant, à savoir le revival de l'époque 1983 - 1985, à savoir l'apogée du speed metal des grandes heures, mené par des groupes valeureux. Un peu le chaînon entre heavy metal de tradition et émergence du thrash, ce qui fut un épiphénomène en termes de succès commercial, resta dans les mémoires. Nombre de groupes commencèrent par là avant de s'orienter vers un durcissement dans l'air du temps ou, souvent, de splitter faute de succès. Les noms d'
Agent Steel, d'
Exciter, de
Savage Grace, de
Raven, voire des premiers essais d'
Helloween,
Running Wild ou
ADX contribuèrent ainsi à faire progresser la scène, un peu partout dans le monde, à renforts de rythmiques galopantes, de cris haut perchés et de riffs acérés amenés par des batteurs qui défiaient les lois de la vitesse de cette époque.
Ainsi, une fois passée l'introduction de ce premier album des Suédois d'
Armory, qui fait suite à deux démos, dès les premières secondes de "Cosmic
War", l'auditeur reconnaîtra aisément les lignes de guitares empruntées au Iron Maiden des grandes années (1982 - 1985). Ajoutons les cris parfois aigus du chanteur Konstapel (qui pourront irriter le néophyte, mais arracheront un sourire béat aux adeptes), une petite touche early
Metallica (période
Kill'Em All sur "
Hell's fast Blades" notamment), un phrasé que n'aurait pas renié le Hansi Kürsch (
Blind Guardian) dans ses très jeunes années (l'énorme final "Space
Marauder", pièce remarquable à tiroirs de dix minutes dont le phrasé initial renvoie aux deux premiers disques des Allemands), et le spectre que couvre ce premier album des Suédois sera aisément identifiable. D'une énergie remarquable, et sans jamais lasser tout au long de ses dix morceaux,
Armory se distingue par un sens de la composition impossible à prendre en défaut, puisque aucun titre n'est à zapper dans ce déluge de duels de guitares jumelles ("
Final Breath", pour chipoter). Rajoutons également un batteur qui évoque le jeu de Mc Brain de ci de là, au gré d'un album riche mais pas conceptuel comme aurait pu le suggérer la pochette.
Souvent rapide (normal, vu le style revendiqué haut et fort), mais sans sacrifier à la mélodie (influence Iron Maiden oblige, tout au long des duels de guitares qui truffent l'album),
Armory pourra amuser ceux qui n'iront pas au-delà des comparaisons évidentes (citons aussi le premier album des Brésiliens de
Viper). Mais doté d'un son adéquat, et d'une énergie inhérente au style pratiqué,
Armory séduira forcément celles et ceux qui ont déjà craqué sur
Enforcer,
Ranger ou
Evil Invaders pour citer quelques chefs de file les plus récents de ce style ici ressuscité (le lyrique "Without Days, Without Years" où Konstapel porte réellement la composition sur ses vocalises).
Pas exempt d'influences très marquées (chacun l'aura compris), empêchant une note plus élevée, bien pardonnable pour un premier album,
Armory frappe un grand coup en proposant un album hautement addictif pour les fans de cette époque, des albums cités en début d'article, et des fans de speed metal en général, avant que celui-ci ait été remplacé par le power metal. Difficile, en effet, de ne pas remettre l'album en boucle, à la fin du somptueux "Space Marauders". Addictif.
Rentré en k7 depuis le shop de dying victims records...belle decouverte!
Ce type de speed racé ou typé 83/85 est excellent...car le groupe integre parfaitement les codes de l' epoque mais reussi a digerer les mutiples influences pour en sortir qlq de frais et assez personnel au final.
Merci pour la chro qui a guidé mon achat.
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